Émue, Annie-Soleil Proteau révèle que Claude Poirier l'a beaucoup aidée
Guillaume Picard
Lors de la diffusion de la première saison de Famille de criminel, Annie-Soleil Proteau s’attendait à perdre l’affection d’une partie du public qui apprécie son travail dans les médias.
• À lire aussi: «Famille de criminel»: Alexandra Mongeau brise le silence sur son père, Maurice «Mom» Boucher, dans un épisode spécial
• À lire aussi: Annie-Soleil Proteau admet qu’elle inquiète parfois son chum
«J’étais prête à ça parce que je le faisais avec la volonté d’aider d’autres personnes», a dit celle qui, l’an dernier, lors du lancement de la série documentaire qu’elle coproduit avec Félix Séguin et ROMÉO, a révélé pour la première fois que des membres de sa famille sont dans la haute criminalité.

Elle craignait également la réaction de sa famille et d’anciens proches avec qui elle a, depuis longtemps, coupé les ponts.
«Quand j’étais vue en train de manger au restaurant avec Félix Séguin, le téléphone sonnait pour me dire: “Voyons, qu’est-ce que tu fais là? Es-tu rendue que tu travailles de l’autre bord?” Ça frappait leur imaginaire. Je leur disais: “Non, c’est que je fais un projet qui est très important pour moi. Toi aussi tu portes les traces du milieu, toi aussi tu as tes blessures. Fais-moi confiance, je le fais pour des raisons de cœur. Je parle aux familles, et je fais bien les choses. Je ne suis pas là pour dénoncer qui que ce soit ni pour incriminer personne"», a raconté Annie-Soleil Proteau.
«Je suis allée jusqu’au bout et je n’ai jamais regretté d’avoir parlé de mon passé. Et un jour, je ne l’ai jamais dit publiquement, et il y a quelqu’un qui est très craint par plusieurs, qui avait travaillé longtemps pour des membres de ma famille, qui sortait de prison et qui m’a appelée pour me dire: “Heille la petite, tout est correct, on a regardé ce que tu as fait, on a trouvé ça beau. Toute la famille t’aime et on est fiers de toi.” Il y a trois membres de ma famille qui m’ont aussi dit: “Tu nous as libérés d’un poids immense, jamais on n’aurait pu dire ça et on sait qu’on a le droit de se sentir comment on se sent.”»

Annie-Soleil Proteau se souvient encore du moment où elle a décidé que le milieu criminel n’était pas fait pour elle.
«C’est comme si, en grandissant, je ne savais pas dans quoi j’étais. Un jour, il est arrivé quelque chose de très grave et j’ai fait: “Attends une minute, c’est tellement contre mes valeurs, ça ne peut pas être ça ma vie.” Je portais un poids sans même m’en rendre compte et quand j’ai parlé pour la première fois, quand j’ai vu les réactions, c’est comme si j’avais été libérée, et je ne savais pas que je n’étais pas libre. Je peux être pleinement qui je suis, depuis», a dit la communicatrice, parlant d’un effet thérapeutique.
Claude Poirier l'a beaucoup aidée
En entrevue, la voix d’Annie-Soleil Proteau se brise quand elle évoque l’aide que lui a un jour apportée le journaliste judiciaire Claude Poirier.
«Claude, moi, personnellement, dans deux histoires de crimes extrêmement graves, il nous a aidés, moi et d’autres personnes dans ma famille, avec beaucoup d’humanité. C’est un homme qui a du cœur», a-t-elle dit de lui.

- Les deux premières saisons de Famille de criminel sont disponibles sur illico+. Le 6 février, la plateforme rendra disponible un épisode hors série qu’Annie-Soleil mène seule, intitulé Mom, mon père, dans lequel Alexandra Mongeau, la fille de l’ancien chef des Hells Angels Maurice «Mom» Boucher, prend la parole pour la première fois.