Elle tente de faire venir 500 enfants ukrainiens au Canada
Environ 300 familles se disent prêtes à les accueillir, mais les procédures sont ardues


Catherine Bouchard
Une Ukrainienne vivant au Québec somme le gouvernement fédéral de faciliter et d’accélérer les procédures pour accueillir les réfugiés de son pays d’origine, alors qu’elle multiplie les efforts pour faire venir 500 enfants ukrainiens qui vivent en ce moment dans des orphelinats.
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, Lyubov Serebryakova travaille jour et nuit dans l’espoir de faire venir ces enfants au Canada le plus rapidement possible.
Elle est la présidente et fondatrice de l’organisme Grâce des enfants, qui accompagne des familles adoptives.
« Nous croyons que c’est ici qu’ils seront en sécurité, loin des atrocités de la guerre », fait valoir Mme Serebryakova.
Pour l’heure, ces enfants seraient confiés aux familles pour une période maximale de deux ans.
Si certains des 500 enfants sont présentement en Pologne, d’autres sont toujours dans des établissements dans l’est de l’Ukraine.
Elle indique que 300 familles canadiennes, majoritairement au Québec, sont prêtes à accueillir ces enfants âgés de 2 à 17 ans.
« Certaines familles sont même prêtes à acheter un billet d’avion pour les enfants », lance Mme Serebryakova.
Plusieurs obstacles
Toutefois, l’organisme se bute à plusieurs obstacles. Il y a le manque d’informations de la part du gouvernement fédéral et de ses programmes à venir, et le fait que certains enfants n’ont aucun document officiel qui leur permettrait de venir au Canada.
« Il y a aussi d’autres enfants dont les parents sont morts récemment, en otages ou blessés », enchaîne-t-elle.
D’autre part, elle doit aussi coordonner ses démarches avec le gouvernement ukrainien et le comité responsable de l’évacuation des enfants dans un contexte difficile.
« Sous les bombardements et à distance, ça complique les choses », se désole-t-elle.
Elle ignore alors quand les enfants pourront venir, sous quel programme ils seront admissibles et quels seront les services auxquels ils auront droit, faisant notamment référence à l’éducation et aux soins de santé.
Pendant ce temps, plusieurs de ces enfants sont toujours en zone hostile, alors que des familles d’ici sont prêtes à leur offrir un milieu de vie sécuritaire.
Depuis le début de la guerre, des orphelinats ont été la cible des Russes, dont l’orphelinat de Druzhbovka et celui de Vorzel, près de Kyïv, dans lequel se trouvait une cinquantaine d’enfants.
L’adoption
En contexte de guerre, il n’est pas possible d’adopter un enfant officiellement, puisqu’il est parfois difficile de savoir ce qu’il est advenu des parents ou si des proches désirent s’en occuper.
Des procédures existent déjà pour rapatrier les enfants, une fois la guerre terminée.
Pour les petits Ukrainiens qui se retrouveraient sans famille une fois la paix rétablie, Mme Serebryakova indique que la question d’adoption officielle reste un sujet à régler entre les gouvernements canadien et ukrainien.
►Le gouvernement fédéral a lancé deux programmes pour aider les Ukrainiens à venir au Canada. Les détails doivent être donnés d’ici le 17 mars.