Élection partielle dans Arthabaska-L’Érable: le candidat du PQ, Alex Boissonneault, mise sur l'insatisfaction des électeurs


Patrick Bellerose
Les enjeux sont grands pour le Parti Québécois et le Parti conservateur, engagés dans une course à deux en vue de l’élection partielle dans Arthabaska-L’Érable le 11 août prochain. Tandis qu’Éric Duhaime rêve d’entrer au Salon bleu, le PQ, lui, veut prouver qu’il peut remplacer le gouvernement Legault. Le Journal a suivi les candidats des deux formations politiques sur le terrain.

Une victoire du Parti Québécois dans Arthabaska-L’Érable permettrait de démontrer que la formation souverainiste est sur une lancée, à un an des élections générales. Pour y arriver, son candidat mise sur le mécontentement des citoyens face au bilan de la CAQ.
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Après avoir causé la surprise dans Jean-Talon en 2023, puis remporté Terrebonne ce printemps, les troupes de Paul St-Pierre Plamondon feront face à un nouveau test dans cette circonscription pivot du Centre-du-Québec. Le parti n’y a pas eu d’élu depuis 22 ans.
Lors d’une campagne de porte-à-porte, à Plessisville mercredi dernier, l’ex-animateur de radio Alex Boissonneault prend le pouls de la population.
«On pense pouvoir former le gouvernement en 2026 et remplacer la CAQ. Je ne sais pas si vous avez été un peu déçu, vous?» demande le candidat péquiste.
«Un peu, beaucoup», réplique un jeune trentenaire sur le perron de sa maison tandis que sa jeune fille le réclame à l’intérieur.
Enjeux
Le manque de médecins revient souvent parmi les griefs des électeurs. Un retraité rencontré venait tout juste d’être inscrit auprès d’une clinique, après «un ACV et cinq pontages» l’hiver dernier.
«Il a gagné le gros lot», lance sa conjointe, elle-même toujours sans médecin de famille.
En revanche, tout le monde semble avoir trouvé une place en CPE ou dans une garderie privée. Pas de chance pour le candidat, qui voulait vanter la promesse péquiste d’offrir une place pour chaque enfant.
«Pourquoi on a une place garantie dans le réseau scolaire et pas en CPE?» fait remarquer Alex Boissonneault.
Même ici, loin des grands centres urbains, l’arrivée massive de demandeurs d’asile et d’immigrants temporaires est évoquée spontanément par les citoyens. «Il y a trop d’immigration», observe l’un d’eux tout en ajoutant qu’il y a tout de même «de bons immigrants».
«Il y a eu un changement rapide qui inquiète le monde», note Alex Boissonneault. L’impact se fait sentir sur les services et les logements, souligne-t-il.
Beaucoup d’indécis
Malgré leur insatisfaction envers le gouvernement en place, les Arthabaskiens rencontrés semblaient toutefois généralement indécis, à un mois du scrutin.
Venu appuyer le candidat dans son porte-à-porte, le député Joël Arseneau fait remarquer que plus de 50% des électeurs ont appuyé la CAQ dans le comté en 2022.
Beaucoup se cherchent maintenant une nouvelle maison politique, mais leur choix n’est pas encore arrêté.
Un sondage commandé par le PQ à la firme Segma démontre que la formation est nez à nez avec celle d’Éric Duhaime, chacune récoltant respectivement 42% et 41% des intentions de vote.
«Il faut admettre qu’il y a une lutte à deux, ce qu’on ne voyait pas dans Terrebonne», reconnaît le député des Îles-de-la-Madeleine.
Les autres principaux candidats
Keven Brasseur, CAQ
Le candidat caquiste est bien conscient des critiques adressées à sa formation politique. «On cogne aux mêmes portes, donc ce sont des choses qu’on entend», reconnaît-il. Par contre, «beaucoup me disent qu’ils ne sont pas séparatistes», souligne Keven Brasseur. Le résident de Princeville fait aussi remarquer que ses deux principaux adversaires n’habitent pas dans la région.
Chantale Marchand, PLQ
Devenue candidate 48 heures après le déclenchement officiel de l’élection, Chantale Marchand assure que le PLQ a ses chances, malgré le maigre 9% accordé par un sondage en juin dernier. L'élection partielle aura également l’avantage de faire connaître le nouveau chef Pablo Rodriguez, en vedette sur les pancartes avec elle.
Pascale Fortin, QS
Comme plusieurs candidats, Pascale Fortin cite le manque de logements parmi les principaux enjeux de sa région. L’infirmière de formation prône la construction de logements abordables, en échange d’un prêt du gouvernement, comme une des solutions à la crise.
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