Élection partielle dans Arthabaska-L’Érable: Duhaime en campagne chez les cowboys


Patrick Bellerose
Les enjeux sont grands pour le Parti Québécois et le Parti conservateur, engagés dans une course à deux en vue de l’élection partielle dans Arthabaska-L’Érable, le 11 août prochain. Tandis qu’Éric Duhaime rêve d’entrer au Salon bleu, le PQ, lui, veut prouver qu’il peut remplacer le gouvernement Legault. Le Journal a suivi les candidats des deux formations politiques sur le terrain.
Courses de 4x4 modifiés, fermes bovines, festival de musique country: Éric Duhaime parcourt sans relâche la circonscription d’Arthabaska-L’Érable à la recherche du vote conservateur, dans le but de faire finalement son entrée à l’Assemblée nationale.
Samedi dernier, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) faisait campagne au milieu des odeurs d’essence et du bruit des moteurs lors du XJam4x4 à Saint-Christophe d’Arthabaska, près de Victoriaville.
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Des véhicules modifiés s’y font la course en plein champ, sur un terrain accidenté, le tout agrémenté de «shows de boucane» pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Comme tous les candidats, Éric Duhaime doit composer avec cette campagne électorale décrétée par François Legault en plein milieu des vacances estivales.
«C’est sûr que ça pose un défi particulier. Et ça va être pire pendant les deux semaines de la construction», confie-t-il en entrevue.
Trouver les électeurs
Que ce soit au XJam4x4 ou au CountryFest de Saint-Pierre-Baptiste, où ils étaient quelques heures auparavant, beaucoup de gens rencontrés viennent de l’extérieur de la région. Pas facile, pour son bras droit, Cédric Lapointe, de trouver quotidiennement la centaine d’électeurs conservateurs à contacter le jour du vote.
«Au CountryFest, la plupart venaient de Warwick», juste à l’extérieur de la circonscription, dit celui-ci, légèrement dépité. Il est 15h et son cartable affiche 26 noms.
En plus des grands rassemblements, Éric Duhaime multiplie donc les campagnes de porte-à-porte. «Mais beaucoup de gens sont partis en vacances. Sinon, ils sont dans leur cour et ils ne t’entendent pas quand tu sonnes à la porte», raconte-t-il.
Pas évident, non plus, de parler de politique sous le chaud soleil de juillet. «La fille en maillot de bain sur le bord de la piscine, ça y tente moins puis on la comprend», dit le candidat conservateur.

Au XJam4x4, le défi est littéralement de se faire entendre. Éric Duhaime tend l’oreille, tente de parler par-dessus le son des moteurs tandis que des mottes de terre tombent tout près.
Plusieurs spectateurs l’accueillent avec enthousiasme. Certains confient au Journal être découragés de l’argent «gaspillé» par la CAQ, notamment dans Northvolt. D’autres ont toujours en tête l’imposition des mesures sanitaires durant la pandémie.
Chez les cowboys
En fin d’après-midi, le tandem retrouve le calme lors d’une fête privée sur le terrain d’une ferme bovine.
Pierre-Karl Lanctôt a eu l’idée d’inviter le chef conservateur, qui multiplie les assemblées de cuisine. «Ayant de jeunes enfants, je ne pense pas qu’on puisse continuer à s’endetter comme on le fait», dit-il pour expliquer son appui au PCQ.
La promesse d’abolir la «taxe carbone» québécoise le séduit aussi. «Le coût de l’essence est important pour nous, que ce soit pour les tracteurs ou pour amener les veaux à l’encan», souligne-t-il.
Éric Duhaime sert des mains, écoute les doléances au milieu des enfants qui courent. Mais la journée n’est pas finie.
Bientôt, le tandem reprendra la route pour le CountryFest. Ce soir, c’est Sara Dufour. Il y aura du monde, et il manque encore de signatures.

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