Écrasement d’une télécabine au Mont-Sainte-Anne: «effrayant», dit Legault
Marc-André Gagnon | Bureau parlementaire
Loin d’être chaud à l’idée d’allonger 50 millions $ à l’opérateur du Mont-Sainte-Anne, le premier ministre François Legault trouve «effrayant» qu’une télécabine se soit décrochée de la remontée principale de la montagne, samedi dernier.
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«On n'est pas là du tout», a assuré le premier ministre, lorsque questionné mercredi sur l’aide financière de 50 millions $ que le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon envisage d’accorder à Resorts of the Canadian Rockies (RCR).
«Écoutez, moi je trouve ça effrayant ce qui est arrivé (samedi)», a continué M. Legault.
Depuis l’incident, de nombreuses voix se sont élevées une fois de plus pour que l’exploitant de la station de ski – une riche compagnie albertaine – soit expropriée. Mais « l’expropriation n’est pas une solution envisagée par le gouvernement », a rapidement fait savoir le cabinet du ministre Fitzgibbon, lundi.
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«On réfléchit», dit Fitzgibbon
«J’ai reçu, il y a maintenant, six-sept mois, une demande [de RCR] pour qu’on mette 50 millions $ du projet de 100 millions $», a répété M. Fitzgibbon, mercredi, à son arrivée au conseil des ministres.
«On réfléchit à ça, a-t-il ajouté. [...] Je n’ai pas dit oui à RCR, je n’ai pas dit oui à personne.»
Interrogé à savoir si RCR est un bon citoyen corporatif, «ça, c’est une autre discussion, moi je suis le ministre de l’Économie», a rétorqué M. Fitzgibbon.
«Indépendamment de qui» est l’opérateur, une question «très importante» se pose : «est-ce que c’est correct de prendre l’argent des citoyens pour faire des centres de ski», a soulevé le député de Terrebonne.
«Un rattrapage monstrueux», déplore le PM
Le premier ministre, de son côté, a une opinion visiblement beaucoup plus tranchée.
« Il y a un rattrapage monstrueux à faire sur les équipements au Mont-Sainte-Anne », a déploré en point de presse M. Legault.
« L'opérateur n'a pas montré, dans les dernières années, qu'il pouvait gérer correctement le Mont-Sainte-Anne », considère le premier ministre.
Pour ce qui est du débat à savoir si des fonds publics devraient être engagés dans une station de ski, « c'est toujours une question de retombées », a dit M. Legault.
« Quand on aide une entreprise, bien on s'assure que l'aide est inférieure aux retombées économiques estimées », a expliqué le chef caquiste.
« Nous saluons la volonté du gouvernement de participer à notre plan d’investissement », a souligné la direction de la station de ski, dans une « mise à jour » envoyée par courriel, mercredi.
« La Régie du bâtiment du Québec et la CNESST sont toutes deux passées à la montagne afin de procéder aux vérifications sur l’ensemble des installations et nous continuons d'offrir à leurs représentants notre entière collaboration », assure la direction du Mont-Sainte-Anne, sans annoncer de date de réouverture.
La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a d’ailleurs indiqué qu’elle attend « avec impatience », le rapport de la RBQ.
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