Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Mont-Sainte-Anne: une enquête gouvernementale réclamée

Partager

Marc-André Gagnon | Bureau parlementaire

2022-12-12T22:20:00Z
2022-12-12T22:21:01Z
Partager

Inquiété par la chute d’une télécabine, un regroupement de leaders régionaux demande au gouvernement de déclencher une enquête exhaustive sur la sécurité des installations du Mont-Sainte-Anne et de sa station sœur, située à Stoneham.  

• À lire aussi: Mont-Sainte-Anne: une négligence qui perdure malgré les promesses

• À lire aussi: Chute d’une télécabine au Mont-Sainte-Anne: «C’est rendu un problème de sécurité publique»

• À lire aussi: La remontée principale encore brisée: une gondole s'écrase au sol au Mont-Sainte-Anne

Plusieurs voix s’élèvent dans la grande région de Québec depuis qu’une gondole s’est s'écrasée au sol, samedi dernier, alors que des centaines de skieurs attendaient pour gravir le Mont Sainte-Anne. 

Dans un communiqué publié lundi après-midi, le comité Avenir Mont-Ste-Anne, qui regroupe d’ex-politiciens, des citoyens et différents représentants des milieux sportif, touristique et d’affaires, sonne l’alarme. 

« Il s’agit maintenant d’un enjeu de sécurité publique », écrivent les porte-paroles du regroupement, Mario Bédard et Alex Harvey, qui réclament un changement d’opérateur, dès cet hiver. 

Dans l’attente, selon eux, le gouvernement « a la responsabilité de prendre les moyens nécessaires, et très rapidement, afin d’assurer la sécurité des installations » exploitées au Québec par Resorts of the Canadian Rockies (RCR).

Ils pressent donc le gouvernement de mandater « toutes les instances compétences », comme la Régie du bâtiment du Québec et la CNESST, pour faire enquête, une demande qu’appuie le Parti Québécois. 

Publicité

La moindre des choses, dit le PQ

Compte tenu des enjeux liés à la sécurité, ce serait « la moindre des choses », considère le député péquiste Pascal Bérubé, qui avait interpellé la vice-première ministre Geneviève Guilbault à ce sujet, au printemps dernier. 

Mme Guilbault, qui était alors ministre responsable de la Capitale-Nationale, avait écarté la possibilité de recourir à une loi spéciale pour exproprier Resorts of the Canadian Rockies (RCR). Mieux valait convaincre l’exploitant du mont Sainte-Anne d’investir, plutôt que de se lancer dans une « saga juridique coûteuse et interminable », avait laissé entendre la ministre. 

Appelé à réagir, le ministre Jonatan Julien, qui depuis succédé à Mme Guilbault, n’a pas voulu se mouiller, lundi. 

« M. Julien est à l’extérieur du pays du 11 au 18 décembre, il ne fera pas de commentaires sur ce dossier. Je vous réfère au cabinet du ministre de l’Économie », a indiqué dans un courriel l’attaché de presse du ministre Julien, Mona Lechasseur. 

Au moment d’écrire ces lignes, personne au cabinet du ministre Pierre Fitzgibbon n’avait répondu au Journal. 

Selon l’ex-ministre péquiste Agnès Maltais, plutôt que de mettre son pied à terre, le ministre Fitzgibbon est en train de se faire entourlouper par RCR. 

Publicité

« Ça fait deux fois que les gouvernements précédents obtiennent des engagements de RCR comme quoi il va mettre de l’argent dans la montagne, qu’il va la rénover, pis il ne s’est jamais rien fait », a relaté Mme Maltais sur QUB radio, lundi.

Crédit: Jean-François Racine / JdeQ
Crédit: Jean-François Racine / JdeQ

Réputation malmenée

« Les problèmes de l’opérateur de cette station-là sont connus depuis un bout de temps. Le gouvernement a les moyens d’agir », a également rappelé Pascal Bérubé, en entrevue téléphonique. 

« C'est aussi la réputation et la renommée de cette montagne-là, qui est emblématique, qui est en jeu, a souligné M. Bérubé. Le gouvernement du Québec était plus prompt à annoncer un Club Med dans Charlevoix qu'à prendre en main l’avenir du Mont-Sainte-Anne. » 

Le député solidaire de Taschereau, Etienne Grandmont, s’est fait tout autant pour la réputation de la Capitale-Nationale comme destination touristique. 

« Le Mont Sainte-Anne appartient au gouvernement du Québec, c'est sa responsabilité de mettre au pas l'opérateur actuel de la montagne ou de l’exproprier pour en donner la gestion à une entreprise plus responsable. On n'en est pas au premier incident avec RCR, qui n’utilise la montagne que pour imprimer de l’argent au détriment de la sécurité des gens. » 

Ce qu'ils ont dit

« Le Mont Sainte-Anne appartient au gouvernement du Québec, c'est sa responsabilité de mettre au pas l'opérateur actuel de la montagne ou de l’exproprier pour en donner la gestion à une entreprise plus responsable. On n'en est pas au premier incident avec RCR, qui n’utilise la montagne que pour imprimer de l’argent au détriment de la sécurité des gens. »

- Etienne Grandmont, député solidaire de Taschereau

« C'est aussi la réputation et la renommée de cette montagne-là, qui est emblématique, qui est en jeu. Le gouvernement du Québec était plus prompt à annoncer un Club Med dans Charlevoix qu'à prendre en main l’avenir du Mont-Sainte-Anne. »

- Pascal Bérubé, député péquiste de Matane-Matapédia

« L’heure n’est plus à négocier pour forcer RCR à réinvestir dans la montagne. L’opérateur a démontré hors de tout doute son incapacité à assurer le développement du Mont-Ste-Anne et, pire encore, la sécurité des usagers. Des intérêts québécois sont prêts à investir et à prendre le relais. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités et agir. »

- Yvon Charest, président des Amis du Mont-Ste-Anne

« Nous ne pouvons plus faire confiance à RCR. Le gouvernement du Québec dispose de tous les leviers nécessaires pour forcer un changement d’opérateur au Mont-Ste-Anne. Les événements de cette fin de semaine confirment qu’il y a urgence d’agir. Des gestes s’imposent maintenant. »

- Agnès Maltais, ex-députée de Taschereau et ex-ministre de la Capitale-Nationale

Publicité
Publicité