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L'article provient de Le Journal de Montréal
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Ukraine: Biden et Modi ont eu une discussion «franche», mais sans réel rapprochement

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2022-04-11T16:30:33Z
2022-04-11T17:27:39Z
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Joe Biden et Narendra Modi ont eu lundi un échange virtuel «franc», mais qui ne semble pas avoir permis de rapprocher les positions face à la guerre en Ukraine, un sujet qui déstabilise la relation entre Inde et États-Unis. 

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Une haute responsable de la Maison-Blanche a indiqué que les deux hommes avaient eu une discussion d’une heure environ, «chaleureuse» mais surtout «franche» – cet adjectif, qui en langage diplomatique traduit une certaine tension, a été utilisé à plusieurs reprises lors de son échange avec des journalistes.

«L’Inde prend ses propres décisions», a-t-elle seulement commenté, en réponse à des questions sur les achats d’énergie russe par l’Inde, ou sur le fait que New Delhi ne s’est pas joint aux votes condamnant Moscou aux Nations unies.

«Nous ne pensons pas que l’Inde devrait accélérer ou augmenter ses achats d’énergie russe», qui pour l’heure ne représentent qu’une toute petite partie de ses importations totales, a toutefois averti la haute responsable.

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Les deux grandes puissances vont «continuer leur étroite consultation», a dit cette source, qui n’a pas souhaité être citée.

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Au début de la réunion, le président américain avait vanté la «profonde connexion» entre les deux pays et exprimé également son souhait de «poursuivre (les) étroites consultations» sur l’Ukraine, face à un grand écran sur lequel apparaissait le premier ministre indien.

Ce dernier a qualifié la situation en Ukraine de «très préoccupante», et a rappelé que l’Inde soutenait les négociations entre Ukraine et Russie.

Joe Biden, s’exprimant depuis la Maison-Blanche, était assis à une grande table de conférence, entouré des ministres de la Défense et des Affaires étrangères des deux pays, qui tiennent leur propre rencontre lundi.

L’administration Biden, qui veut consolider les alliances américaines dans la zone Asie-Pacifique pour faire face à la Chine, et relancer en particulier le format dit du «Quad» (États-Unis, Inde, Australie et Japon), est pour le moins embarrassée par le positionnement de New Delhi depuis le début de la guerre en Ukraine.

New Delhi qualifie Moscou de «pilier essentiel» de la politique étrangère indienne en raison de son «partenariat stratégique» pour sa sécurité nationale.

Armes russes

New Delhi et Moscou entretiennent des liens étroits depuis la Guerre froide, et la Russie demeure le premier fournisseur d’armes de l’Inde.

Outre du pétrole et des armes, l’Inde importe de Russie des engrais et des diamants bruts. Elle y exporte des produits pharmaceutiques, du thé et du café.

La Maison-Blanche, bien consciente de la dépendance de l’Inde face à la Russie en matière militaire, entend néanmoins maintenir un dialogue étroit avec New Delhi.

Elle avait dépêché récemment l’un des hauts conseillers de Joe Biden en matière de sécurité, Daleep Singh, dans la capitale indienne.

Cette visite a d’ailleurs quasiment coïncidé avec celle du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, qui s’est lui rendu à New Delhi pour louer l’approche selon lui équilibrée de l’Inde face à la guerre en Ukraine.

Côté américain, l’on s’efforce de convaincre l’Inde que miser sur la Russie l’affaiblira, à terme, face à la Chine, dont l’affirmation en Asie-Pacifique inquiète autant à Washington qu’à New Delhi.

Le dernier affrontement entre militaires chinois et indiens sur la ligne de contrôle, à la frontière du Tibet et de la région indienne du Ladakh, ne date que de juin 2020.

Et jeudi dernier, l’Inde a affirmé avoir déjoué une cyberattaque lancée par des pirates chinois contre son réseau électrique.

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