Droits de douane: les producteurs britanniques se détournent des États-Unis

AFP
Freinées par les droits de douane, les entreprises manufacturières britanniques se détournent des États-Unis, qui sortent pour la première fois du trio de tête des marchés privilégiés pour l'export, selon un baromètre publié lundi par l'organisation sectorielle Make UK.
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Les producteurs britanniques «réagissent aux droits de douane et à l'incertitude croissante», prévient le lobby des industries manufacturières dans un communiqué, ajoutant que «six entreprises sur dix s'attendent à une baisse de leurs volumes d'exportation vers les États-Unis».
Les États-Unis, d'ordinaire toujours classés deuxième derrière l'Union européenne dans ce sondage trimestriel publié depuis 1988, sont rétrogradés en quatrième position au deuxième trimestre, «la préférence étant désormais accordée à l'Asie/Océanie et au Moyen-Orient», précise Make UK.
Seuls 4 % des entreprises interrogées déclarent envisager d'installer des usines aux États-Unis.
Le mois d'avril a vu l'entrée en vigueur des droits de douane de 10 % imposés au Royaume-Uni et à d'autres pays par Donald Trump, ainsi que des taxes de 25 % sur l'automobile. Ils s'ajoutaient à des taxes déjà en vigueur sur l'acier et l'aluminium.
Les droits de douane américains sont mis en cause dans les récentes difficultés de l'économie britannique, qui a vu son produit intérieur brut (PIB) reculer de 0,3 % en avril et ses exportations vers les États-Unis connaître une baisse record le même mois, selon des chiffres publiés jeudi.
Londres a beau avoir conclu début mai un arrangement commercial avec Washington pour échapper partiellement à ces taxes, celles-ci sont toujours en vigueur, les négociations n'ayant en réalité pas totalement abouti.