Drogue du viol: opération policière historique dans le Grand Montréal
Maxime Deland | Agence QMI
Un groupe criminel québécois qualifié comme étant l’un des plus gros producteurs de GHB au Canada a été mis hors service par les policiers, tôt mercredi matin, dans la grande région de Montréal.
• À lire aussi: Sept nouvelles victimes pour le violeur de Tinder
Au total, huit suspects ont être arrêtés à Terrebonne, Delson, Saint-Philippe et Prévost, a dévoilé la Sûreté du Québec (SQ) mercredi soir.

Trois d’entre eux, Sébastien Turcotte, 43 ans; Éric Matte, 42 ans, et Jean-Philippe Robitaille, 44 ans, ont été arrêtés pour production de GHB. Deux autres suspects, Michel Dionne, 63 ans, et Richard Boisvert, 52 ans, ont pour leur part été accusés d’avoir possédé et vendu des produits aux fins de production et trafic de stupéfiants.
- Écoutez le segment faits divers sur le sujet avec Maxime Deland via QUB radio :
Les cinq hommes ont comparu ou devaient le faire en soirée pour être officiellement accusés. Ils sont tous demeurés détenus en attendant la suite des procédures judiciaires.
Trois femmes de 33, 40 et 45 ans ont aussi été arrêtées, puis relâchées. Elles pourraient faire face à des accusations ultérieurement, a souligné la SQ.

Selon nos informations, les activités criminelles de l’organisation perduraient depuis 2014. En huit ans, les policiers ont établi que le réseau aurait produit une quantité astronomique de GHB, mieux connue sous le nom de la drogue du viol.
Au fil des années, les suspects se seraient procuré une immense quantité de produits chimiques et auraient produit «entre 14 millions et 43 millions de doses uniques», selon nos informations. Cela représente une valeur de revente sur le marché noir variant entre 280 et 860 millions $.

Dès l’aube mercredi, les policiers de l’Escouade régionale mixte Rive-Nord sont débarqués dans deux résidences cossues de la rue du Florilège, à Terrebonne, dont l’une était habitée par la présumée tête dirigeante du réseau criminel.
Cette opération était la phase finale d’une enquête amorcée en mars dernier. Au cours de la dernière année, plusieurs perquisitions avaient été menées, notamment dans des commerces de produits chimiques où s’approvisionnaient les présumés trafiquants.
En avril dernier, une première vague de perquisitions avait permis la saisie de plus de 1300 litres de GBL - un solvant qui se veut un ingrédient essentiel dans la fabrication du GHB -, une arme prohibée et environ 300 000 $ en argent comptant.