Drame familial dans Lanaudière: comment l’expliquer à des enfants?
TVA Nouvelles
Alors que les informations concernant le drame familial qui a ébranlé la communauté de Notre-Dame-des-Prairies circulent abondamment, certains détails pourraient arriver aux oreilles d’enfants; comment donc faire pour aborder un tel sujet avec eux?
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Selon la psychologue Suzanne Vallières, la meilleure façon est de ne pas prendre les devants, mais plutôt de laisser les enfants venir vers les adultes et poser leurs questions.
«Souvent ce que les gens vont vouloir faire c’est d’absolument sécuriser leur enfant, explique-t-elle en entrevue à LCN. Donc souvent ce qu’ils vont faire c’est d’aller au-devant, de parler beaucoup, d’expliquer et c’est un petit peu l’inverse qu’il faut faire.»
«Ce qu’il faut faire c’est de laisser l’enfant venir vers nous, ajoute-t-elle. Les enfants qui vivent près de ce quartier-là, les parents connaissent surement ces gens-là et pourraient être portés à tout expliquer aux enfants. Il faut laisser les enfants venir nous poser des questions.»
Les adultes devraient faire attention aux détails qu’ils donnent en réponse à celles-ci, selon la psychologue.
«Il faut y répondre de façon très succincte parce que les enfants vont toujours nous poser des questions à la hauteur des informations qu’ils sont capables de prendre», affirme Mme Vallières.
«Donc si l’enfant ne pose pas trop de questions, il faut juste nommer ce qu’il veut entendre et souvent après quelques jours il va revenir nous poser d’autres questions après avoir mijoté ceux-là, continue-t-elle. Il faut juste faire attention pour ne pas provoquer chez l’enfant de l’anxiété inutilement par la suite.»
Les enfants pourraient déjà avoir entendu des détails troublants du drame.
Si tel est le cas, Suzanne Vallières recommande d’en aucun cas ne leur mentir.
«Si après l’enfant a eu de l’information, parce que souvent on a des aînés qui vont à l’école, on n’aura peut-être pas d’autre choix parce qu’on ne ment jamais à l’enfant», dit-elle.
«Donc on n’a pas d’autre choix que de dire qu’effectivement, c’est leur papa qui a commis ce geste-là, et là naturellement, probablement que cet homme-là était extrêmement souffrant et c’est ce qu’on va dire à l’enfant, qu’il était malade, qu’il n’allait pas bien.»
Il est également important de rassurer l’enfant en lui rappelant que ce ne sont pas tous les parents qui sont malades qui tuent leurs enfants.
«Il faut faire attention à ce qu’on nomme parce que ça se peut que son papa ou sa maman ait déjà fait une dépression et qu’on a déjà entendu ça donc ça peut devenir inquiétant pour l’enfant», soutient-elle.
«Le défaut souvent chez les adultes c’est qu’on parle trop. On parle comme des adultes et entre nous aussi de ce sujet-là, et ça c’est à éviter absolument, parce que sinon ce qu’on fait c’est que l’on contamine l’enfant par nos émotions et notre vocabulaire sans s’en apercevoir et c’est ça qui va créer de l’anxiété de nos enfants.»
L’experte recommande aux personnes qui ne se sentent pas à l’aise d’aborder le sujet avec des enfants de ne pas hésiter à déléguer cette tâche.
«Si ça vous bouleverse vraiment comme adulte, évitez que ce soit vous qui en parlez à l’enfant, mentionne-t-elle. On peut déléguer l’autre parent ou un autre adulte qui est peut-être plus solide à ce moment-là pour être capable de l’expliquer à l’enfant.»
Mme Vallières somme également les parents à aller chercher de l'aide s'il y a apparition de comportements liés à l'anxiété lié à un tel événement chez l'enfant.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus