[PHOTOS] Drame à Amqui: les chances de survie maximisées à bord des avions-hôpitaux
Incursion à bord d’un des avions-hôpitaux qui ont transporté six personnes blessées vers Québec


Dominique Lelièvre
Véritables «unités de soins intensifs volants», les avions-hôpitaux ont permis de conduire à Québec quatre fois plus rapidement que par la route les six patients les plus gravement blessés lors de l’attaque à Amqui, lundi soir.
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Le Québec dispose de quatre appareils pouvant offrir ce service, par le biais du Programme d’évacuations aéromédicales du Québec (ÉVAQ).
«C’est un peu une unité de soins intensifs volants, c’est-à-dire qu’à peu près tout ce qu’on peut faire dans une unité de soins dans un centre tertiaire, on peut pratiquement le faire à bord de nos avions, à l’exception évidemment de certaines techniques plus avancées», affirme le chef médical du programme, le Dr Simon Kind.

Sur les douze victimes initialement admises à l’Hôpital d’Amqui, six patients, dont deux enfants, nécessitaient des soins plus poussés offerts à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus.
Alors qu’il faut compter plus de quatre heures de route entre Amqui et Québec, un vol entre Mont-Joli (l’aéroport le plus proche) et la capitale dure entre 30 et 50 minutes.

Or, chaque minute compte, particulièrement dans les cas de traumatologie sévères. «Plus on arrive rapidement, évidemment, plus les chances de survie augmentent», fait remarquer le Dr Kind.
Préalerte
Le médecin d’urgence a tenu à souligner «la qualité du travail des équipes médicales» d’Amqui, qui ont rapidement émis une «préalerte» avisant que plusieurs patients allaient probablement nécessiter un transport urgent par voie aérienne.
«Un appel comme ça, c’est extrêmement utile parce que ça nous de permet de se préparer.» Un appareil qui venait d’atterrir à Montréal avec deux médecins et une infirmière à son bord, après une mission au Nunavik, a aussitôt été placé en stand-by.

Un autre appareil a ensuite été mobilisé à Québec. «Comme on dit, le timing pour nous était quand même excellent. [...] À la réception des demandes, les deux avions sont partis immédiatement», affirme le chef médical. Plus tard, un troisième vol a été effectué par un autre appareil.
Pas toujours facile
Dans ces situations, le personnel soignant agit avec le plus de rigueur et de professionnalisme possible, mais il n’est pas insensible aux drames humains qui se jouent devant eux, et ce, encore plus quand des enfants sont concernés.

«C’est sûr que ça vient un petit peu plus nous chercher, mais quand on est dans l’avion, je vous dirais que c’est un peu the show must go on. On est vraiment très focus», rapporte le Dr Kind, qui n’était pas lui-même sur les vols opérés lundi soir.
L’ÉVAQ transporte plus de 2000 patients en avion-ambulance par année, mais «c’est sûr que six demandes de patients qui arrivent simultanément, ce n’est quand même pas fréquent, surtout au même endroit», dit-il.

Le programme d’évacuations aéromédicales en bref
- Fondé en 1981
- 4 appareils basés à Québec (2 Challenger et 2 Dash-8)
- En 2021-2022, 2492 patients transportés par avion-hôpital (pour les évacuations urgentes) et 5338 par avion-navette (pour les évacuations programmées de cas semi-urgents)
- 46 médecins et 25 infirmières affectés à ce service
- Les avions-hôpitaux peuvent transporter entre 2 et 3 patients
- Trois vols effectués lundi entre Mont-Joli et Québec pour le transport de six personnes blessées à Amqui
Source: CHU de Québec