Drainville assure qu’il n’augmentera pas le nombre d’élèves par classe, malgré l'offre gouvernementale

Gabriel Côté | Agence QMI
Accusé de tenir un double discours sur les intentions du gouvernement quant à la possibilité d’augmenter le nombre d’élèves par classe, le ministre Drainville a assuré qu’il ne veut pas aller dans cette direction.
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«Que ce soit clair: nous n’avons aucunement l’intention d’augmenter le ratio d’élèves par classe, même si ça a été demandé par la Fédération des Centres de services scolaires du Québec», a indiqué le ministre de l’Éducation dans une déclaration écrite.
L’Agence QMI rapportait jeudi que l’offre gouvernementale présentée au syndicat qui représente les enseignants énonce la volonté de Québec de discuter de la possibilité d’augmenter le nombre d’élèves par classe dans certaines circonstances.
La «rareté de la main-d’œuvre et la volonté commune des parties d’assurer la réussite éducative de tous les élèves» rend nécessaire une «révision de certaines règles de formation des groupes», a-t-on précisé dans le document.
«Il y aurait notamment lieu d’amorcer des discussions sur les motifs de dépassement des maxima d’élèves par groupe, afin d’offrir une plus grande souplesse [...] et répondre aux besoins des milieux. Ainsi, il est possible et nécessaire d’envisager d’autres solutions que les motifs actuels», peut-on lire ensuite.
Bernard Drainville maintient que ce n’est pas dans les cartons. «Mon objectif est de travailler à mieux soutenir les enseignants, notamment par des aides à la classe. J’ai été clair avec mes équipes de négociation là-dessus», a-t-il affirmé.
«Nous invitons les syndicats à venir en discuter avec nous aux tables et au Forum», a conclu M. Drainville.
Le syndicat dans le noir
La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Josée Scalabrini, dit avoir du mal à comprendre la posture du gouvernement, qui tient selon elle trop de «double discours».
«On a très bien entendu le ministre Drainville dire qu’on n’ira pas dans ce désir de la Fédération des Centres de services scolaires d’augmenter de deux le nombre d’élèves par classe dans du mur à mur», a-t-elle dit en entrevue.
«Mais en même temps, on nous présente que, oui, il faudrait parler des critères pour augmenter les élèves dans chaque classe», a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, Mme Scalabrini entend bien les appels publics à venir à la table de négociation, mais elle déplore que le gouvernement ne lui donne pas de date pour des rencontres.
«Nous ne sommes pas capables d’avoir une date aux tables. C’est au compte-goutte qu’on vient nous en donner», a-t-elle soufflé.
Mme Scalabrini soutient que trois rencontres ont eu lieu entre le gouvernement et son syndicat en janvier. «C’est deux fois moins que lors des dernières négociations à pareille date, et trois fois moins qu’en 2015», a-t-elle remarqué.
«Pour une table qui devrait travailler rapidement, qui a mis le pied sur le frein ? Pourquoi ça va si lentement alors que tous les politiciens dans les médias disent que c’est urgent de chercher des solutions ensemble. Ce n’est pas ça qui se passe aux tables en ce moment», s’est-elle indignée.