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DPJ et pères violents: «Catherine Lemay, venez nous rassurer», clame Régine Laurent

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Florence Lamoureux

2024-02-02T16:55:03Z
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L’ancienne présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, Régine Laurent, n’a pas mâché ses mots envers la directrice nationale de la DPJ, Catherine Lemay, à l’émission Le bilan jeudi. 

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«Le ministre Lionel Carmant, quant à moi, il a fait sa job en changeant la loi. C’est le boulot de la DPJ nationale de venir nous expliquer comment elle travaille, quel est son plan avec les DPJ de toutes les régions pour mieux accompagner les familles», a affirmé Mme Laurent.

Mme Laurent ne croit pas qu’une enquête soit nécessaire, contrairement à ce que propose le PLQ.

Selon elle, le gouvernement et la DPJ possèdent déjà «tous les outils pour réévaluer les dossiers et effectuer le changement de culture».

Ces «outils» dont parle l’experte sont les recommandations faites en marge du rapport Laurent qui avait été réalisé après le tragique décès de la fillette de Granby.

Ce rapport, déposé en 2020, consacre un chapitre complet à «reconnaître les impacts des conflits familiaux et la violence conjugale sur les enfants».

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En 2016, près de 52% des signalements à la DPJ concernaient des enfants exposés à la violence conjugale.

Régine Laurent affirme que la situation mise en lumière par QUB est plus que connue au sein des instances gouvernementales et à la DPJ.

La preuve: les commissaires lors de la commission Laurent avaient noté des situations identiques à plusieurs cas révélés par QUB ces dernières semaines.

  1. «Des mères qui trouvent refuge dans des maisons d’hébergement sont souvent jugées instables par des intervenantes de la DPJ parce qu’elles n’habitent pas dans un domicile fixe, contrairement au père, même s’il est violent», a expliqué Régine Laurent.
  2. «Une intervenante de la DPJ peut demander à une mère qui a vécu de la violence conjugale de ne plus parler du passé. Elle lui demande de mettre sa détresse de côté pour travailler avec l’agresseur pour le bien de l’enfant», a affirmé Mme Laurent.

Régine Laurent a confié à l’animatrice du Bilan Emmanuelle Latraverse que ce chapitre de la commission Laurent n’était pas prévu au plan initial, mais qu’ils n’ont pas eu d’autres choix que de l’ajouter.

«C’est le sujet, et de loin, qui a fait l’objet du plus grand nombre d’appels et de courriels à la Commission en plus de tous les témoignages qu’on a reçus», a-t-elle expliqué.

  • Écoutez l’entrevue de Lionel Carmant à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB:

Des recommandations qui datent de 2020 ne sont toujours pas appliquées.

Des exemples énoncés par Régine Laurent:

«On a demandé de désigner dans chaque DPJ une personne responsable du dossier violence conjugale qui va développer son expertise et venir soutenir l’intervenante.»

«Il faut former les intervenantes à mieux comprendre et décortiquer les conflits de violence conjugale et comment mieux soutenir les mères.»

«Il faut aussi maintenir leurs compétences par une formation continue.»

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