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Douze moments satisfaisants dans la dernière année

Photo MARTIN CHEVALIER
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Photo portrait de Ian Gauthier

Ian Gauthier

2025-07-08T19:01:47Z
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Le Canadien de Montréal a effectué des pas de géant, en 2024-2025, dans ce qui devait être la quatrième saison d’un processus de reconstruction amorcé par l’organisation durant la campagne 2021-2022. 

L’équipe avait annoncé ses couleurs dès son fameux tournoi de golf à la mi-septembre : les séries, c’est un peu trop ambitieux, mais le groupe allait progresser en faisant partie du désormais célèbre «mix», qui désigne quelque chose comme la course aux séries.

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Après un début de saison cahoteux à souhait qui laissait croire que le «mix», ça allait être pour l’année prochaine, le club a trouvé un certain aplomb à partir de décembre.

La suite ne fut pas un fleuve tranquille, mais le Canadien a fini par faire bien plus que se garder dans le «mix» : il s’est carrément qualifié pour les séries notamment grâce à une solide fin de saison.

Cette campagne 2024-2025 en fut donc une de suraccomplissement par rapport aux objectifs énoncés avant le camp d’entraînement. Il y a des reconstructions qui durent cinq ans, d’autres dix et certaines n’aboutissent jamais.

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Kent Hughes et Jeff Gorton, eux, ont réussi à en faire l’essentiel en moins de quatre saisons. Il reste encore quelques pièces à ajouter et des espoirs à développer, mais ce Canadien reconstruit est désormais une équipe de séries et tentera de le rester, voire accomplir beaucoup plus, à partir de la saison prochaine.

En attendant, revenons sur cette mémorable campagne 2024-2025 à travers 11 moments marquants.

9 octobre 2024 : Montembeault affiche ses couleurs

Si le Canadien est parvenu à se qualifier pour les séries, c’est en grande partie grâce au solide boulot abattu par le gardien québécois Samuel Montembeault, qui a su progresser individuellement au même rythme que la reconstruction, lui qui a d’ailleurs disputé sa première saison avec l’équipe en 2021-2022. «Monty» a disputé 62 parties au cours de la dernière saison et il en a remporté 31, réussissant au passage quatre blanchissages. Le premier de ces quatre jeux blancs a été obtenu le 9 octobre, lors du tout premier match de la saison, alors que les puissants Maple Leafs de Toronto étaient en ville. Fumant, Montembeault a brillé jusqu’au dernier moment, réalisant un arrêt sur un tir à bout portant d’Auston Matthews avec quelques secondes à écouler. Son bon ami David Savard jubilait, le public criait «Monty, Monty, Monty»... comme il allait le faire plusieurs fois durant la saison.

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3 décembre 2024 : la vraie entrée en scène de Laine

Acquis des Blue Jackets de Columbus l’été précédent, l’ailier finlandais Patrik Laine a dû attendre jusqu’à décembre avant de faire ses débuts avec l’équipe après avoir subi une vilaine blessure à un genou lors du camp d’entraînement. Laine, un ancien marqueur de 40 buts, était attendu par le public montréalais qui a rarement pu apprécier un tireur naturel de son calibre au cours des dernières décennies. À l’évidence, «Patty» n’était pas encore à son mieux, mais ça ne l’a pas empêché d’enfiler l’aiguille dès son premier match avant de partir sur une séquence de feu qui a culminé par un tour du chapeau inscrit deux semaines plus tard contre les Sabres de Buffalo. Laine a connu des hauts et des bas, mais il a conclu la saison avec 20 buts en 52 parties, une contribution qui aura été essentielle dans la qualification de l’équipe pour les séries.

18 décembre 2024 : une transaction qui change la saison

Kent Hughes a réussi un coup de maître, ce soir-là, en obtenant les services du défenseur québécois Alexandre Carrier des Predators de Nashville en retour de Justin Barron. À vrai dire, on ne sait pas trop ce qui est passé par la tête du directeur général des «Preds», Barry Trotz, pour qu’il accepte cet échange. Barron, qui ressemble de plus en plus à un espoir déchu, n’a rien fait qui vaille à Nashville. Carrier, en revanche, a rapidement stabilisé la défense montréalaise en formant un duo très efficace avec Kaiden Guhle. Le Tricolore a immédiatement eu meilleure mine après son arrivée, qui a mis la table pour une deuxième moitié de saison très réussie.

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28 au 31 décembre 2024 : le vent tourne, Dobes arrive

En général, les deux matchs que le Tricolore dispute chaque année en Floride, durant la période des Fêtes, tournent mal. Mais en 2024, le vent a tourné : non seulement l’équipe a battu les Panthers et le Lightning coup sur coup, elle a aussi soutiré un gain de 3 à 2 aux Golden Knights à Vegas tout juste après. Une séquence improbable qui a ouvert bien des yeux et qui a contribué à donner le ton pour la suite. Sans oublier la performance du gardien Jakub Dobes contre les Panthers, qui a réalisé un spectaculaire jeu blanc à son premier match dans la LNH. Mémorable! Dobes aura ensuite été un solide auxiliaire à Montembeault jusqu’à la fin de la saison.

22 février au 3 mars 2025 : le sprint final démarre sur les chapeaux de roue

Avec huit défaites dans les neuf matchs précédant le début de la Confrontation des 4 Nations, il semblait bien que la belle séquence du tournant de l’année n’était justement qu’une séquence, peu indicative de la valeur réelle de l’équipe, qui se dirigeait de nouveau vers le fond du classement. La tendance s’est cependant inversée dès le retour du spectaculaire tournoi, alors que le club a collé cinq victoires entre le 22 février et le 3 mars. Non, ce groupe n’avait pas baissé les bras et gardait le «mix» dans le viseur. Au cœur de cette séquence : un impressionnant 4 à 0 contre les Hurricanes de la Caroline, d’ordinaire une bête noire pour le CH, grâce à un autre jeu blanc de Montembeault.

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3 avril 2025 : les Bruins enfin battus, 80 points pour Suzuki

Aucun joueur du Canadien n’avait atteint le plateau des 80 points depuis Alex Kovalev en 2008 lorsque le capitaine de l’équipe, Nick Suzuki, l’a finalement fait le 3 avril dans une victoire de 4 à 1 contre les Bruins de Boston. Il s’agissait évidemment d’un accomplissement marquant pour Suzuki, dont la production a toujours augmenté, année après année, depuis ses débuts avec l’équipe en 2019.

Il s’est longtemps trouvé des ânes pour braire que Suzuki n’était pas un centre de premier trio dans la LNH, mais le monde réel a fini par avoir le dernier mot. Suzuki a terminé la campagne avec 89 points, ce qui ouvre peut-être la porte à une saison de 90 points en 2025-2026. C’est un premier centre, et un très bon.

Quant au match lui-même, il a sans doute été une grande source de satisfaction chez les partisans du CH après que les Bruins eurent régulièrement botté le derrière de leurs favoris durant la reconstruction. Cette victoire décisive venait avec des effluves de changement d’ère.

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5 avril 2025 : Gallagher retrouve le plateau des 20 buts

Après un creux de vague qui aura duré un bon trois ans, Brendan Gallagher a fait une belle saison en 2024-2025, retrouvant le plateau des 20 buts qu’il n’avait plus atteint depuis 2019-2020. Gallagher sortait d’une période difficile durant laquelle il était devenu évident qu’il ne pouvait plus pratiquer le style de jeu qui lui avait apporté tant de succès depuis le début de sa carrière. Il a dû se renouveler, et personne ne l’a mieux expliqué que Martin St-Louis, en novembre dernier.

«Depuis que je suis ici, il a amélioré son logiciel, comme un iPhone, il est passé à un autre système d’exploitation. Il n’est jamais trop tard pour s’améliorer», avait-il illustré.

Lorsque Gallagher a battu le gardien des Flyers de Philadelphie Samuel Ersson, le 5 avril dernier, c’était le moment culminant d’une reconstruction professionnelle aboutie. Il a été un leader crucial pour le Tricolore durant toute la saison.

14 avril 2025 : Ivan Demidov s’annonce

Appelé par Céline Dion pour le Tricolore au repêchage de 2024, l’espoir russe Ivan Demidov a immédiatement fait rêver les partisans de l’équipe qui ont surveillé ses exploits dans la KHL durant toute la saison en ayant bien hâte de le voir débarquer à Montréal pour la campagne 2025-2026. Et puis... surprise! À la suite d’une entente improbable avec le SKA de Saint-Pétersbourg, le club de Demidov en Russie, le prodige de 19 ans a pu s’amener avec le CH dès la mi-avril, ce qui allait lui permettre de disputer deux matchs de saison régulière en plus d’être disponible pour les séries éliminatoires.

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Il y avait quelque chose dans l’air au Centre Bell, le 14 avril, lorsque Demidov a enfilé l’uniforme bleu blanc et rouge pour la première fois. Allait-il avoir un impact immédiat? Après tout, il n’a que 19 ans...

Demidov n’a pas mis de temps à faire l’étalage de son talent dans la LNH. Après 14 minutes de jeu en première période, il avait déjà inscrit un but et une aide de manière spectaculaire, soulevant la foule autant que ses nouveaux coéquipiers. Ça promet pour la suite!

16 avril 2025 : enfin, les séries

Le Canadien a dû attendre le tout dernier match de son calendrier régulier pour confirmer sa place en séries éliminatoires avec une victoire de 4 à 2 contre les Hurricanes de la Caroline. Ce fut un véritable soulagement après que l’équipe eut échappé trois matchs où elle aurait pu régler la question. Mais qu’importe : l’exploit s’était enfin matérialisé. Montréal s’est réveillé le cœur léger, le lendemain.

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25 avril 2025 : un troisième match de folie

Affronter les champions de l’Est, les Capitals de Washington, dès le premier tour des séries n’allait jamais être chose facile. Vaincu en cinq matchs, le Tricolore a offert une meilleure résistance que le résultat ne l’indique. Le moment culminant de la série, pour le Canadien, fut certainement le troisième match, le premier en éliminatoires devant une salle comble au Centre Bell depuis 2017. Propulsé par un public survolté, le CH s’est donné en spectacle, corrigeant les Capitals 6 à 3 dans un match qui a offert un peu de tout, y compris une mêlée durant laquelle une bagarre a éclaté au banc des visiteurs.

Le genre de soirée que le groupe cherchera désormais à reproduire dans les prochaines années.

10 juin 2025 : le Calder pour Hutson

Brillant de bout en bout à sa première saison dans la LNH, le jeune défenseur Lane Hutson a mérité le trophée Calder, remis à la recrue de l’année, après une impressionnante récolte de 66 points. Chétif, mais futé et tenace, l’Américain a été un rouage essentiel des succès de l’équipe en 2024-2025 et est l’une des principales raisons pour lesquelles l’avenir semble si prometteur pour le Canadien.

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C’était la première fois depuis Ken Dryden en 1971 qu’un joueur du Tricolore remportait cet honneur. Ce n’est que le début d’une belle carrière pour le natif du Michigan, pourvoyeur de passes improbables et de feintes désarmantes.

27 juin au 1er juillet : «Went Wughes»

Il était clair, après l’élimination de l’équipe à la fin avril, que du renfort allait être nécessaire en attaque et sur le flanc droit de la défense, laissé à découvert par la retraite du valeureux vétéran David Savard. Kent Hughes avait tout l’été pour procéder à des changements, mais il n’a pas attendu, faisant l’acquisition du défenseur droitier de premier plan Noah Dobson en marge du repêchage, le 27 juin. Dobson, 25 ans, tenait à venir jouer à Montréal et a immédiatement signé un contrat de longue durée, solidifiant ainsi à long terme la défense de l’équipe.

C’était toute une manœuvre de Hughes, qui n’a pas payé un prix de fou pour obtenir un joueur de ce calibre. Cette transaction aurait pu, à elle seule, faire son été, mais il n’en avait pas fini. Quatre jours plus tard, il faisait l’acquisition de Zachary Bolduc, un «marqueur né» québécois de 22 ans qui est en pleine éclosion.

L’équipe est déjà passablement améliorée en vue de la prochaine saison, d’autant plus que plusieurs jeunes joueurs continueront également de progresser. Et il semblerait que Hughes ne cesse jamais de travailler ...

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