Double meurtre à Vaudreuil-Dorion: le suspect accusé pour une agression sur une pure inconnue il y a moins d’une semaine
L’homme de 44 ans déjà été reconnu non criminellement responsable deux fois aurait tué sa mère et une autre femme
Frédérique Giguère et Jonathan Tremblay
L'homme soupçonné d'avoir tué sa mère et une autre femme jeudi dans un immeuble à condominiums de Vaudreuil-Dorion avait comparu au tribunal la semaine dernière pour répondre d'accusations de voies de fait sur une femme croisée dans la rue.
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Selon nos sources, le suspect est Fabio Puglisi, un individu connu des services policiers souffrant de problèmes de santé mentale. Par le passé, il a été reconnu non criminellement responsable de ses gestes à deux reprises en raison de son état.


Peu avant midi, les services d’urgence ont été appelés à se rendre au sixième étage d’un immeuble à condo situé sur la rue Émile-Bouchard. À leur arrivée, ils ont découvert les corps de deux femmes, âgées de 53 et 68 ans.
L’une d’entre elles présentait des blessures si graves qu’il fut difficile de l’identifier. Elles auraient été poignardées à mort. Une autre femme de 69 ans a elle aussi été agressée. On ne craindrait toutefois plus pour sa vie.

Selon nos informations, l’une des victimes est la mère du suspect, avec qui il vivait dans une des unités. Les deux autres seraient des voisines.
Depuis avant les Fêtes
Puglisi, souffrant de blessures mineures, a été arrêté sur les lieux.
- Écoutez l'entrevue avec Gilles Chamberland, psychiatre à l’Institut Philippe-Pinel au micro d’Alexandre Dubé via QUB radio :
«J’entendais du bruit dans le corridor. "Laisse tes mains à terre, laisse tes mains à terre". Tout à coup, j’ai vu un paquet de voitures de police arriver, quatre ambulances, les premiers répondants. C’est fou, c’est comme un vrai film de suspense», a expliqué une voisine qui a préféré taire son nom.
Le quadragénaire a été amené vers un centre hospitalier et il devait être interrogé par les enquêteurs des crimes contre la personne.

«C’est un monsieur qui a déjà eu des problèmes juste avant les Fêtes. On m’avait dit qu’il [souffrait de problèmes de santé mentale] et qu’il n’avait pas pris ses médicaments. Depuis ce temps-là, le monde en avait peur, il y en a qui ne voulait même plus entrer dans l’ascenseur avec lui.»
En effet, selon des sources gravitant dans l’entourage de Puglisi, il avait été hospitalisé en novembre, mais avait rapidement reçu son congé de l’hôpital parce que le personnel estimait qu’il ne représentait pas un danger. Son état de santé inquiétait ses proches, mais sa mère tenait à rester à ses côtés.
Pure inconnue
Le 16 novembre dernier, Puglisi s'en serait pris sans raison à une femme qui était devant sa résidence, située à environ 500 mètres de la tour à condos où les meurtres sanglants ont été commis jeudi.
«On ne connaissait pas ce gars, on ne l’avait jamais vu avant», a confié le mari de la dame au Journal. Puglisi avait formellement été accusé dans cette affaire vendredi dernier. Il devait revenir devant le tribunal le 26 mars prochain pour la suite des procédures.
Faux Riopelle
Ce n’est pas la première expérience du suspect avec le système judiciaire. En 2018, il a été accusé dans un dossier de fraude après avoir vendu un faux Riopelle sur Kijiji. Puis, en 2012, il avait été accusé d’agression armée, de conduite dangereuse et de délit de fuite.
Dans les deux cas, il avait été reconnu non criminellement responsable.
Lors de sa dernière audience devant la Commission d'examen des troubles mentaux (CETM), en 2020, on avait jugé que «l’accusé, en raison de son état mental, ne représente plus un risque important pour la sécurité du public». On l’avait alors libéré sans aucune condition.
Son état semblait stable, principalement grâce au soutien familial dont il bénéficiait. Puglisi avait reçu un diagnostic de trouble schizo-affectif et de syndrome maniaque avec caractéristiques psychotiques. Sa condition lui occasionne souvent des hallucinations et le rend paranoïaque, avait relaté une psychiatre devant la Commission.
Puglisi comparaîtra demain au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield, où il devrait faire face à deux chefs d'accusation pour meurtre.
- Avec Michaël Nguyen, Camille Payant et Erika Aubin
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