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L'article provient de TVA Sports
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Dopage d'une patineuse: «C’est une farce» -Meagan Duhamel

AFP
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Photo portrait de Mathieu Boulay

Mathieu Boulay

2022-02-14T21:31:02Z
2022-02-15T02:34:32Z
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La décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) sur le retour à la compétition de Kamila Valieva a fait réagir plusieurs anciens patineurs sur les réseaux sociaux. Parmi eux, il y a Meagan Duhamel. 

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L’ancienne patineuse, qui a remporté la médaille de bronze en couple aux Jeux de Pyeongchang, n’a pas mâché ses mots lorsque Le Journal l’a jointe lundi. 

Meagan Duhamel et son partenaire Eric Radford lors du gala de patinage artistique aux Jeux de PyeongChang en 2018.
Meagan Duhamel et son partenaire Eric Radford lors du gala de patinage artistique aux Jeux de PyeongChang en 2018. Photo Ben Pelosse

« C’est dégueulasse, a affirmé Meagan Duhamel. Je ne sais pas ce que je ferais si je devais rivaliser contre [Kamila] Valieva dans quelques heures. Comment les athlètes et leurs entraîneurs peuvent-ils prendre cette compétition au sérieux ? C’est une farce. Ce n’est pas correct et ce n’est pas juste. »

Elle a une pensée pour les athlètes qui ne pourront pas recevoir leurs médailles en mains propres en raison de la présence de Valieva.  

« Ils sont privés de leur moment olympique. On aurait dû organiser une cérémonie des médailles sans les Russes. C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail », croit Duhamel.

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« Encore une fois, ceux qui se font prendre à tricher ne sont pas punis. Les Russes ne sont pas aux JO en raison de leur scandale de 2014. Leurs athlètes peuvent tout de même participer aux compétitions. Ce n’est pas logique », poursuit-elle.

« Je suis contente de voir que certains patineurs se lèvent pour dénoncer cette situation. Par contre, la majorité sont à la retraite. »

La loi de l’omerta 

Duhamel a vu et entendu plusieurs histoires concernant les Russes durant sa carrière. Toutefois, c’était la loi de l’omerta dans le milieu du patinage artistique. 

« Lorsque tu es athlète, tu es concentré sur le boulot que tu as à accomplir, a ajouté l’ancienne patineuse. Dans un sport jugé comme le patinage artistique, tu te fais dire de te taire ». 

« À l’époque, mon entourage me déconseillait de dire le fond de ma pensée. Par contre, rien ne peut changer si tu ne dis rien », estime-t-elle.

Valieva a utilisé la trimétazidine afin de pouvoir s’entraîner davantage. 

« Lorsque je m’entraînais, je pouvais faire un ou deux quadruples sauts dans une journée. Valieva peut en faire entre 10 et 15 en une heure. Cependant, je ne peux pas dire qu’elle réussit des quadruples en raison de ce produit. Elle a une entraîneuse exceptionnelle qui lui enseigne une technique qui l’est tout autant. Puis, elle travaille très fort. »

Des mensonges

L’ancienne patineuse est maintenant entraîneuse. 

La décision du TAS remet en question le message qu’elle transmet à ses jeunes patineurs au quotidien. 

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« Je me sens comme une menteuse, a indiqué Duhamel. Je leur dis que s’ils travaillent fort, ils peuvent atteindre tous les objectifs qu’ils souhaitent. Je leur répète souvent qu’il y a des règles et qu’il faut les suivre. Dans un sens, je mens à mes patineurs lorsque je leur dis cela. En réalité, il y a des règles pour certains et d’autres n’en ont pas. » 

Ce qu’ils ont dit...  

Photo Chantal Poirier
Photo Chantal Poirier

« C’est un bordel. Le sport ne paraît pas bien et ce n’est pas ce que les Olympiques devraient être. Kamila est jeune. Ça ne vient pas d’elle, mais c’est arrivé à elle. Nous sommes frustrés par cette décision. »

– Kurt Browning, ancien champion du monde, à CBC

Photo AFP
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« Les athlètes qui violent les lois antidopage ne peuvent pas participer aux Jeux. C’est un principe qui doit être appliqué sans exception. Les efforts et les rêves de tous les athlètes sont précieux de façon égale. »

– Yuna Kim, médaillée d’or à Vancouver

Photo AFP
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« Les athlètes ont le droit de savoir qu’ils se battent avec les mêmes chances. Aujourd’hui, ce droit a été nié. Cela semble être un nouveau chapitre du mépris systémique et généralisé de la Russie pour un sport propre. »

– Sarah Hirshland, présidente du Comité olympique américain

Photo AFP
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« Je suis en colère, déçue et furieuse. D’avoir une compétition propre et d’avoir moins de 18 ans, ce sont deux choses différentes. C’est tellement injuste pour les athlètes propres de cet événement et des Jeux olympiques. »

– Ashley Wagner, ancienne médaillée olympique

« Je suis tellement fâché. La compétition féminine est une farce. Ce n’est pas une compétition réelle et à moins d’une surprise, il n’y aura pas de cérémonie de remise de médailles. Des athlètes propres, qui ont fait leur chemin sans l’aide de produits dopants pour se rendre aux Jeux, se verront priver de leurs moments. Quelle honte ! »

– Adam Rippon, ancien patineur américain

« C’est extrêmement malheureux et triste pour les athlètes. Le COC est pleinement engagé envers le sport propre et nous croyons fermement qu’aucune personne impliquée dans le dopage ou d’autres pratiques corrompues n’a sa place au sein du Mouvement olympique. »

– Tricia Smith, présidente du Comité olympique canadien

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