Donald Trump presse les républicains d'adopter sa «grande et belle loi» budgétaire

AFP
Donald Trump a exhorté mardi au Congrès les élus républicains à soutenir sa «grande et belle loi», un texte qui concrétiserait certaines de ses promesses-phares, mais qui risque d’accroître fortement le déficit et de restreindre l’accès aux soins pour des millions d’Américains.
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De profondes divisions au sein du parti majoritaire au Congrès ont ralenti la progression de ce projet de loi, ardemment voulu par le président américain. Celui-ci souhaite en premier lieu obtenir la prolongation des énormes crédits d’impôt de son premier mandat, qui arrivent à expiration à la fin de l’année.
Pour compenser cette onéreuse extension fiscale, le texte prévoit d’importantes coupes dans les dépenses fédérales, en particulier dans Medicaid, l’assurance maladie dont dépendent plus de 70 millions d’Américains aux revenus modestes.
Une réduction des dépenses fédérales dans ce programme public est prévue à hauteur de plus de 700 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, menaçant de priver d’assurance maladie 7,6 millions d’Américains d’ici 2034, selon l’analyse d’une agence parlementaire non partisane.
«Rencontre pleine d’amour»
Du côté de l’aile modérée du parti républicain, on craint que d’importantes coupes dans Medicaid ne fassent peser un risque électoral trop élevé avant les élections de mi-mandat, en novembre 2026.
Pour une partie de l’aile ultraconservatrice, qui prône une réduction du déficit, ces coupes au contraire ne vont pas assez loin.
D’autres encore, élus dans des États avec de forts impôts locaux, se battent pour obtenir de plus grandes déductions sur les impôts fédéraux.

« Il n’y a pas eu de cris, je pense que c’était une rencontre pleine d’amour », a déclaré Donald Trump aux journalistes à l’issue des discussions à huis clos, en compagnie du président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson.
« Nous allons remporter une grande victoire », a-t-il affirmé au sujet du vote attendu dans le courant de la semaine, qui s’annonce serrée.
« Rien n’est jamais facile au Congrès, en particulier quand vous avez des marges faibles. Mais nous allons y arriver », a affirmé de son côté Mike Johnson, en référence à la majorité de seulement sept sièges dont disposent les républicains à la Chambre.
Malgré cette confiance affichée, il n’était pas clair dans l’immédiat si ces discussions avaient réussi à faire bouger les élus réfractaires.
Victoire législative
Donald Trump affirme que sans ce projet de loi, les États-Unis seraient confrontés à d’énormes augmentations d’impôts.
L’adoption du texte représenterait une victoire législative importante pour le président républicain, après la frénésie observée en ce début de second mandat, marqué par sa gouvernance à coup de décrets présidentiels.
Selon une commission indépendante du Congrès, la prolongation des « crédits d’impôt Trump », accompagnée d’autres mesures fiscales, entraînerait une hausse de plus de 4 800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.
Pour la compenser en partie, les républicains comptent — outre les coupes dans Medicaid — supprimer de nombreuses incitations fiscales aux énergies renouvelables, adoptées en 2022 dans le cadre d’un vaste projet de Joe Biden.
Le plus grand programme public d’aide alimentaire pourrait également subir une cure d’amaigrissement à hauteur de 300 milliards de dollars.
Le projet de loi, officiellement connu sous le nom de « Big Beautiful Bill » (« grande et belle loi »), a franchi un obstacle majeur dimanche, lorsqu’il a été adopté par la commission du budget de la Chambre des représentants.
Mais Donald Trump aura besoin de l’appui de quasiment tous les républicains pour que le projet de loi passe le cap de la Chambre, face à l’opposition démocrate unie contre la loi.
Et même en cas de succès le texte devra encore passer la barre du Sénat, où les républicains exigent aussi des changements majeurs.