Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Donald Trump impose sa «diplomatie du golf» en Écosse

Partager

AFP

2025-07-28T11:18:53Z
Partager

Persuadé de sa puissance, sourd aux accusations de conflits d'intérêts, Donald Trump alterne en Écosse entre longues parties de golf et visites de dirigeants européens empressés, en faisant ouvertement la promotion des luxueuses propriétés de sa famille. 

• À lire aussi: Entente commerciale avec les États-Unis: le Canada veut-il d’un accord comme les Européens?

• À lire aussi: Voitures, vin, luxe: des fleurons européens touchés par les surtaxes américaines, quelques-uns épargnés

• À lire aussi: Trump et Von der Leyen arrachent le «plus grand» des accords commerciaux

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a été confrontée dimanche à cette « diplomatie du golf » décomplexée.

Le président américain a choisi d'annoncer un grand accord commercial, dénoncé par certains responsables politiques européens comme une capitulation de Bruxelles, dans une salle de bal fastueuse qui porte son nom.

AFP
AFP

Il a fait construire la « Donald J. Trump Ballroom » peu après avoir acquis en 2014 l'opulent complexe de golf de Turnberry, sur la côte occidentale de l'Écosse.

Comme toutes ses propriétés et actifs, Turnberry a été transféré dans une société désormais gérée par les fils du président.

L'installation, qui peut être louée pour des mariages et des réceptions privées, « a ouvert il y a relativement peu de temps et elle a déjà beaucoup de succès », se félicite l'ancien promoteur immobilier face à la dirigeante européenne, impassible.

Publicité
AFP
AFP

Lettres d'or

Lundi, le milliardaire reçoit le premier ministre britannique Keir Starmer à Turnberry.

Donald Trump lui chantera certainement les louanges de ce parcours surplombant la mer, où il rêve de recevoir le British Open de golf, seul tournoi majeur masculin en dehors des États-Unis.

Elle est bien loin, la polémique suscitée par le républicain pendant son premier mandat, quand il avait envisagé d'accueillir un sommet du G7 dans un autre golf de sa marque, en Floride. Il avait reculé à cause du tollé politique causé aux États-Unis.

Cette fois, pas d'indignation majeure quand Donald Trump tient ouvertement salon dans les golfs portant son nom à Turnberry et à Aberdeen, sur la côte est, où il ira mardi inaugurer un nouveau parcours.

Il y recevra le premier ministre écossais John Swinney.

Ce dernier, qui avait dit sa préférence pour la démocrate Kamala Harris pendant la campagne présidentielle américaine, vient selon la presse locale d'octroyer une subvention à un tournoi organisé sur le golf des Trump à Aberdeen.

Le républicain de 79 ans a beau se trouver en Europe, il joue à domicile, dans des résidences où son nom s'affiche en lettres d'or à l'entrée et jusque sur les gobelets en papier mis à disposition des visiteurs.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Publicité

Flatterie

Dimanche, Ursula von der Leyen a dû écouter sans broncher des critiques du président américain sur la politique migratoire en Europe puis une diatribe contre les éoliennes, qualifiées d'« arnaque ».

« Pour le dire franchement, l'Allemagne a essayé et le vent ça ne marche pas », lance-t-il à son interlocutrice, qui est allemande.

Donald Trump, qui a converti ses obsessions privées en programme politique, déteste les éoliennes depuis qu'il a échoué à empêcher l'installation de turbines en mer au large de son golf d'Aberdeen.

Il a signé un décret entravant le secteur aux États-Unis peu après son retour à la Maison-Blanche.

La présidente de la Commission européenne a pris soin de flatter le dirigeant de 79 ans.

« Vous êtes connu pour être un négociateur difficile... » dit-elle dimanche.

« Mais juste! » l'interrompt Donald Trump, suscitant des rires approbateurs dans sa délégation.

« Mais juste... », concède du bout des lèvres Ursula von der Leyen, avant une discussion éclair au terme de laquelle les Européens se résigneront à subir des droits de douane américains de 15%.

« Naturellement golfeur »

Avant cette rencontre déterminante dimanche, le président américain avait comme la veille fait une partie de golf en compagnie de son fils Eric.

Dans un entretien en 2014 avec le magazine spécialisé « Golf Digest », il confiait être un « autodidacte. Je suis au fond naturellement golfeur. J'ai gagné beaucoup de championnats de club ».

Dans un livre à charge paru en 2019 et titré « Tricheur en chef - Ce que le golf dit de Trump », le journaliste sportif Nick Reilly accuse au contraire le président américain de mentir de manière éhontée sur ses performances.

L'auteur assure qu'à force de pousser les balles du pied sur les parcours pour se mettre en position plus favorable, le républicain aurait été surnommé « Pelé », du nom de la légende brésilienne du foot.

Publicité
Publicité