Discussions avec Howard Lutnick: «On ne veut pas négocier des tarifs à 10%, il faut enlever les tarifs», dit Dominic LeBlanc

Malgré les indications en provenance de Washington que certains secteurs pourraient finalement être épargnés des tarifs douaniers américains, le ministre des Finances du Canada, Dominic LeBlanc, maintient que l’objectif du Canada est de complètement mettre fin aux tarifs douaniers et non de les moduler.

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En entrevue avec Mario Dumont, le ministre a indiqué qu’il avait discuté avec le secrétaire au commerce américain Howard Lutnick à plusieurs reprises mardi.

«Je lui ai parlé à l’heure du midi, a-t-il dit. Je lui ai expliqué pourquoi on était un peu abasourdis quand on a fait le progrès avec les autorités et les partenaires américains sur la lutte contre le fentanyl et l’immigration illégale. Les chiffres ont diminué rapidement.»

«J’ai dit: Howard, le prétexte était la lutte contre le fentanyl [...] si c’était bien ça le prétexte, je ne pense pas que ça tienne debout, a-t-il ajouté. Hier soir, j’étais en train de souper à Montréal et il m’a appelé au milieu du souper. Il entrait au discours du président au Congrès. Il m’a texté dans la nuit aussi après.»

En entrevue avec Bloomberg, M. Lutnick a indiqué qu’une annonce pourrait avoir lieu dès mercredi après-midi concernant une modulation des tarifs annoncés la veille.

«Voulez-vous gager que ce ne sont pas des scénarios possibles à Washington? demande M. LeBlanc. Je ne gagerais pas. L’importance pour nous, c’est que la réponse du Canada a été ferme [et que] tous les premiers ministres des provinces, dont monsieur Legault, sont très fermes.»

Bien que les discussions soient toujours en cours, M. LeBlanc n’est pas intéressé à revoir les tarifs à la baisse, et souhaite plutôt les voir être retirés complètement.

«Les liens ne sont pas coupés, mais il faut être honnête, a-t-il affirmé. On ne veut pas négocier des tarifs à 10% ou juste sur certains produits. On veut respecter l’entente de libre-échange qu’on a signé avec la première administration de monsieur Trump. J’ai dit à Howard que s’il a des éléments à discuter dans cette entente-là, ça nous fera plaisir, mais pas tant qu’il y aura des tarifs de 25%.»

«Il faut enlever les tarifs douaniers, respecter l’entente que nous avons et ensuite trouver, comme des partenaires assez fidèles typiquement, la façon de gérer des choses qui nous inquiètent», a-t-il continué.

Le Canada demeure prêt à en faire davantage concernant la frontière, assure-t-il, mais uniquement si cela a du sens pour la sécurité des Canadiens.

«On n’est pas résistant à faire plus, mais on est frustrés, comme tous les Canadiens, que l’économie soit menacée de cette façon-ci», a-t-il mentionné.

Le ministre garde espoir que la deuxième phase de la riposte canadienne, soit des tarifs de représailles de 25% sur 125 G$ de marchandise américaine, pourrait ne pas avoir à être imposée si Washington recule.

«On peut toujours espérer ça, parce que chaque jour que les tarifs américains sont en place, ça fait mal aux travailleurs américains, aux consommateurs américains et aux entreprises américaines, a-t-il renchéri. Monsieur Trump sera plus persuadé par la bourse à New York et par les chefs de grandes entreprises que par des politiciens au Canada.»

Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus