Discours et visite du roi Charles III: «Absurde» et «ridicule», selon le PQ et QS
Une motion a été adoptée unanimement pour «abolir le lien entre l'État du Québec et la monarchie britannique».

Geneviève Lajoie
Les partis d’opposition à Québec se moquent de la stratégie d’affirmation nationale du Canada de Mark Carney, de faire ainsi venir le roi Charles III au pays pour répondre aux menaces d’annexion de Trump et le PQ a fait adopter une motion unanime pour couper les liens avec la monarchie.
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À peine le roi Charles avait-il quitté le Canada que l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une motion pour «abolir le lien entre l'État du Québec et la monarchie britannique». C'est le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, qui a déposé la motion, conjointement avec la cheffe parlementaire solidaire Ruba Ghazal.
«Que l'Assemblée nationale affirme sans équivoque qu'elle est la seule dépositaire de l'expression démocratique du peuple québécois», statuait également la motion. Elle a été adoptée à l'unanimité, avec l'assentiment des 106 députés présents, incluant les libéraux et les caquistes. Elle sera transmise au premier ministre canadien ainsi qu'au palais de Buckingham, a confirmé la vice-présidente de l'Assemblée.
«C’est tellement absurde!» avait lancé plus tôt PSPP. «C’est pas mon roi, c’est pas mon pays!»
Au moment où le monarque britannique prononçait le discours du trône à Ottawa, après un défilé devant le parlement à bord d’un landau entouré de 28 chevaux de la Gendarmerie royale du Canada, l’opposition à Québec raillait la visite royale.
Mme Ghazal estime, elle aussi, que la symbolique est «ridicule» et que le nouveau premier ministre canadien fait fausse route s’il croit bomber le torse face au président Trump avec cette manœuvre.

Son parti réclame même qu’on coupe les vivres à la représentante du roi au Québec, la lieutenante-gouverneure Manon Jeannotte, qui sanctionne encore les lois québécoises après leur adoption afin qu’elles entrent officiellement en vigueur.
«Cette institution-là est archaïque. En 2025, les Québécois ne s’y reconnaissent plus. Peu importe, ces gens-là, individuellement, s’ils sont gentils ou [s’ils sont de] bonnes personnes, ou pas [de] bonnes personnes, moi, je vous parle institutionnellement, on n’a pas besoin du roi et de la reine», a insisté Mme Ghazal.
Même le fédéraliste Parti libéral du Québec ne voit pas comment le passage de Charles III pour lire le discours du trône à la Chambre des communes pourrait influencer Donald Trump et ses visées au Canada. «Je ne pense pas que ce soit une chose qui va venir changer la donne», a convenu le chef intérimaire Marc Tanguay.
Ce dernier a tout de même tenu à dire qu’il s’agissait d’une «visite importante». «Mais quand je me lève le matin, je ne pense pas au roi», a-t-il ajouté du même souffle.
— Avec la collaboration de Stéphanie Martin