Des manifestants crient «À bas la monarchie» au roi Charles III
Les antimonarchistes étaient les plus bruyants dans la foule clairsemée qui a assisté au défilé royal à Ottawa

Anne Caroline Desplanques
Le roi Charles III et la reine Camilla ont été accueillis par une foule clairsemée à Ottawa mardi. Des cris antimonarchistes ont même été poussés au passage du landau royal devant le bureau du premier ministre, sur l’avenue Wellington.
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«Down the King! À bas la monarchie!» criait un groupe de manifestants au cœur de la cité parlementaire, tandis que passait la calèche tirée par les chevaux du Carrousel de la Gendarmerie royale du Canada.

Ils étaient les plus bruyants dans la foule qui s’est massée le long de l’avenue Wellington, sur une distance d’un peu moins d’un kilomètre entre la Banque du Canada et le Sénat. Autour d’eux, peu de gens arboraient des drapeaux ou des symboles royaux comme on en voit lors des sorties royales en Grande-Bretagne.
La monarchie coûte cher
Devant l’entrée de la Chambre des communes, un point stratégique pour s’assurer d’être vu des parlementaires, une manifestante antimonarchiste, Lise, tenait même fièrement deux pancartes pour décrier le coût de la monarchie.

«Nous avons déjà beaucoup de dettes, on n'a pas besoin d'en ajouter pour faire lire un document», a-t-elle lancé.
Lundi, notre Bureau d’enquête révélait que la monarchie a coûté près de 71 millions de dollars aux contribuables québécois et canadiens en 2023-2024, soit près de 10% de plus que cinq ans plus tôt.
«Il n’est pas mon roi. Il est ici à nos frais, on paie pour quelque chose qu’on ne peut pas se permettre juste pour gonfler l’ego de Mark Carney», a aussi dénoncé Kayla, qui brandissait également une pancarte antimonarchiste au tout début du passage du cortège royal.

Lundi, un sondage Léger commandé par Le Journal-TVA Nouvelles indiquait que 87% des répondants au Québec n’éprouvaient aucun attachement envers la monarchie et que 52% voteraient pour y mettre fin et pour la création d’une république si le pays tenait un référendum en ce sens.
Un message à Trump
À l'échelle du pays cependant 66% des répondants à un sondage Ipsos commandé par Global News indiquaient que la monarcghie est utile parce qu'elle sert à nous différencier de nos voisins du sud.
Pour Julien Labrosse, qui assistait au défilé royal avec sa fille en porte-bébé, la monarchie est en effet «un symbole d’unité nationale». Il lui importait donc de venir saluer le roi pour «célébrer notre système constitutionnel» qui assure la stabilité et la prévisibilité de notre système politique, a-t-il dit.

«Je pense que dans le climat actuel avec nos voisins du sud, c’est un geste juste que le roi soit ici», a quant à lui indiqué Peter Nelson. Ce vétéran qui a passé 41 ans dans les Forces armées canadiennes attendait fièrement, médailles au veston, que le monarque rende hommage aux combattants disparus en déposant une gerbe de fleurs sur la Tombe du Soldat inconnu.
Mais Derek qui manifestait non loin répliquait que «le Canada ne sera pas véritablement souverain tant qu’on n’aura pas dit non à la monarchie».
En ce sens, pour lui, la venue du monarque n’a rien pour clouer le bec à Donald Trump.
«La monarchie et ce que Trump propose c’est la même chose. La monarchie est une forme de domination sur nous», a-t-il lancé.