Différentes visions pour enrayer la violence à Montréal-Nord

Gabriel Ouimet | Agence QMI
La violence par armes à feu est l’enjeu électoral principal à Montréal-Nord cette année, et la lutte s’annonce serrée entre les deux principaux candidats à la mairie, qui ont chacun leur vision sur la meilleure façon de régler ce problème.
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Rappelons que les fusillades se sont multipliées un peu partout à travers la métropole cette année, et certains quartiers sont particulièrement touchés. Dans Montréal-Nord uniquement, quatre de ces événements se sont soldés par un décès.
Plus de policiers
La mairesse d’arrondissement sortante et candidate d’Ensemble Montréal, Christine Black, croit qu’il faut investir pour augmenter le nombre de policiers dans les rues de l’arrondissement. «Il faut donner à la police les moyens d’intervenir», dit-elle.
Cette position est bien alignée avec celle de son chef Denis Coderre, qui veut embaucher 250 policiers de plus au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en plus de doubler les effectifs des équipes spécialisées en urgence psychosociale et en itinérance.
Plus de travailleurs de rue
Quand on demande à Will Prosper, intervenant communautaire et candidat pour Projet Montréal, sa stratégie pour limiter la violence, il met surtout l’accent sur la prévention. Il souhaite augmenter le nombre de travailleurs de rue sur le terrain, puisque l’arrondissement n’en compte que deux pour une population de plus de 85 000 personnes.
«C’est nettement insuffisant. Il faut créer un contact avec les jeunes pour les éloigner de la violence dès l’âge de 12-17 ans», croit-il.
Rappelons que M. Prosper a eu un début de campagne difficile, quand «Le Journal» a révélé qu’il avait été forcé de démissionner il y a 22 ans de son poste à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) parce que son employeur le soupçonnait d’avoir divulgué des renseignements policiers à des membres de gang de rue faisant l’objet d’une enquête pour meurtre. Sa cheffe Valérie Plante lui avait toutefois réitéré sa confiance.
Des points communs
Les deux partis principaux ne sont pas aux antipodes l'un de l’autre : ils veulent investir en sécurité publique et travailler de concert avec le SPVM, en mettant en place des mesures pour que les policiers restent plus longtemps dans le même poste de quartier, histoire d’apprendre à connaître les résidents du coin et mieux pouvoir enquêter.
Ils souhaitent aussi soutenir la jeunesse du quartier en investissant dans le communautaire, les sports et les loisirs.
Définancement?
Le définancement du SPVM a beaucoup fait jaser dans les médias, mais parmi les principaux partis, seul Mouvement Montréal le propose.
La formation de Balarama Holness, qui présente Carl-Henry Jean-François à la mairie de Montréal-Nord, redirigerait une partie des fonds du corps policier pour réaliser des projets comme l’installation d’un centre sportif ou du tutorat en entrepreneuriat.