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Culture

Devenus amis, Marie-Claude Savard revient sur ses chicanes «épiques» avec Alex Hilton

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Steve Martin

2025-04-12T10:00:00Z
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Après avoir passé des années sous les projecteurs, les membres du célèbre clan de boxeurs se font discrets de nos jours. Pour les convaincre de participer au documentaire Être un Hilton, Marie-Claude Savard a dû faire preuve de persuasion ainsi que d’une grande honnêteté.

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Depuis 20 ans, de nombreux journalistes et documentaristes se sont intéressés à l’histoire des Hilton, tant au Québec que du côté de Hollywood. Après tout, ce n’est pas chose courante de voir une fratrie de cinq garçons — Matthew, Dave, Alex, Jimmy et Stewart (décédé dans un accident d’auto à 17 ans) — grandir au sein d’un clan où les tragédies se sont multipliées.

Plusieurs documentaristes désirant raconter l’histoire de la famille se sont heurtés à un mur avant que Marie-Claude Savard récupère le projet et réussisse à percer l’épaisse cloison de protection érigée autour du célèbre clan de boxeurs.

Bell média
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Franchir le mur

«Il y avait beaucoup d’intérêt pour cette histoire, mais il est difficile de pénétrer dans cette famille, pour différentes raisons, souligne-t-elle. Je connais bien l’univers de la boxe pour y avoir travaillé durant 18 ans. J’ai analysé des combats à la télé et, bien entendu, je connaissais l’histoire des Hilton. Je les avais déjà croisés, mais ça m’a quand même pris quelques années avant d’accepter le mandat.»

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Finalement, les choses ont commencé à prendre forme lorsque Marie-Claude a rencontré Alex Hilton dans le stationnement d’une beignerie. «Disons qu’il a ouvert la porte. Il est sobre depuis 13 ans, il a fait un bilan de vie et il s’est reconstruit. Quand je l’ai rencontré, il s’occupait de sa mère et de son père, qui est mort durant le tournage. On a établi un lien et je suis entrée dans le clan grâce à lui. Le documentaire est vraiment axé sur Alex, sur sa reconstruction.»

En cours de route, Marie-Claude et son équipe se sont notamment intéressées au cas de Gilles Proulx, qui a géré la carrière d’Alex durant plusieurs années. «Beaucoup d’argent a disparu à l’époque, et nous avons cherché à savoir ce que Gilles Proulx avait fait avec cette somme.»

Comme on peut s’y attendre, le tournage a été ponctué de moments de vive émotion, ce qui n’est pas étonnant pour le membre d’une fratrie reconnue pour son sang bouillant. «On est devenus de bons amis, mais on a aussi eu des chicanes épiques. Je me souviens de lui avoir dit en anglais, à un certain moment, quand nous étions en voiture: “Get the f*** out!” Ç’a pris des moments comme ça. Pour avoir une vraie relation, je devais lui prouver que j’allais le confronter, que je n’allais pas simplement “être fine” parce que j’avais un documentaire à tourner.»

Des conséquences positives 

Afin de créer un lien avec le sujet de son documentaire, Marie- Claude a par ailleurs choisi de se lancer dans un entraînement de boxe sous sa supervision, une décision qui s’est avérée fructueuse. «J’ai participé à un combat. C’est de cette manière qu’on arrivait à communiquer. Quand je boxais, il se livrait à moi.»

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Une expérience qui, aux dires de la documentariste, l’a transformée. «C’est arrivé dans ma vie au moment où je traversais la cinquantaine, raconte Marie-Claude. J’ai eu beaucoup de coachs de vie dans mon existence, j’ai suivi des thérapies, mais j’ai quand même appris énormément de choses sur moi avec Alex, comme il a beaucoup appris avec moi. Il m’a dit: “Si tu acceptes de te faire frapper, c’est que tu te défends mal!” Et je me suis rendu compte que c’était un peu comme ça dans la vie. Je suis contente que ce tournage ait pu devenir quelque chose de positif, pour lui comme pour moi. J’en suis sortie grandie.»

Unis malgré tout

Sans excuser certains gestes des membres du clan, Marie-Claude Savard a tenu à jeter un regard nuancé sur les Hilton et s’est même laissé surprendre par l’unité qui persiste au gré des drames et des décennies qui ont continué de défiler. 

«Le plus étonnant, c’est l’amour qu’il y a dans cette famille. À une époque où certaines personnes laissent leurs vieux dans les CHSLD comme des déchets, où des familles se chicanent et ne se parlent plus, les Hilton sont encore ensemble après tout ce qu’ils ont vécu. Il y a quelque chose de puissant et de très symbolique dans tout ça. Je ne sais pas si c’est leur héritage irlandais, mais ça m’a surprise de voir à quel point ils peuvent être gentils, polis et attachants quand il n’y a pas d’alcool. Soyons clairs, je ne cautionne rien et je n’excuse pas les méfaits qu’ils ont commis. Ça n’est pas parce qu’on était saoul qu’on ne peut pas prendre la responsabilité de ses actes de violence. J’ai choisi de me concentrer sur Alex, qui est aujourd’hui sobre et qui s’est repris en main. Puisqu’il a choisi la réhabilitation, je pense qu’on peut lui donner une autre chance.»

Être un Hilton, vendredim, 21 h, sur Canal D

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