Coups de feu à Montréal: deux amis de Thomas Trudel étaient ciblés
Maxime Deland | Agence QMI
Deux des trois jeunes visés par la rafale de coups de feu tirés mardi soir, dans le nord de Montréal, se trouvaient avec Thomas Trudel lorsqu’il a été assassiné en pleine rue en novembre dernier, dans le quartier Saint-Michel.
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«C’est sidérant comme information, vous me jetez par terre avec ça», a lancé l’ancien policier du SPVM spécialisé dans les gangs de rue, Jean-Claude Gauthier, en apprenant cette information.
Il était environ 18 h mardi soir lorsque les policiers ont été appelés à se rendre à l’angle du boulevard Gouin Est et de la rue de Lille, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.
À cet endroit, trois adolescents de 17 ans – deux hommes et une femme – venaient d’être ciblés par plusieurs coups de feu, qui n’ont toutefois atteint personne.
La jeune femme a subi un choc nerveux, tandis que les deux autres jeunes ont réussi par miracle à échapper aux projectiles.
Plusieurs douilles ont d’ailleurs été retrouvées par les policiers sur la scène de crime, qui a été protégée pendant une partie de la soirée.
Deux suspects auraient été aperçus alors qu’ils prenaient la fuite à pied. Ils n’avaient toujours pas été épinglés au lendemain des événements.
Cette attaque pourrait apporter un nouvel éclairage sur le meurtre en apparence gratuit du jeune Thomas Trudel, tué par balle en pleine rue à deux pas de chez lui le 14 novembre dernier. Il n’avait que 16 ans.
À ce jour, la police croit toujours que le jeune homme, qui n’était vraisemblablement pas impliqué dans des activités criminelles, aurait été victime d’un meurtre gratuit.
Selon ce que l’Agence QMI a appris, deux des trois adolescents visés par les coups de feu mardi soir étaient en compagnie de Thomas Trudel lorsque celui-ci a été froidement abattu, il y a quatre mois.

De son côté, le SPVM a refusé de confirmer cette information.
Signe que les policiers prennent cette affaire très au sérieux: l’enquête a immédiatement été confiée à la Division des crimes majeurs, qui enquête de façon générale seulement sur les affaires d’homicides.
«Les policiers vont pousser l’affaire, ça, c’est certain. Il faut qu’ils posent de sérieuses questions à ces jeunes-là», a avancé l’ancien sergent-détective Jean-Claude Gauthier.
Si le policier à la retraite estime qu’il est plutôt rare qu’un innocent se «fasse tirer en pleine rue», il continue de penser que Thomas Trudel n’avait rien à se reprocher.
Il se questionne cependant au sujet des deux amis de l’adolescent.
«Quand tu es avec quelqu’un qui se fait tuer en pleine rue et que quelques mois plus tard, tu es visé encore une fois par des coups de feu, ce n’est peut-être pas un hasard. Moi, je fais 1+1=2», a indiqué M. Gauthier.
Selon lui, les éléments de preuve amassés par les policiers sur les lieux de la fusillade pourraient potentiellement aider à faire progresser l’enquête sur le meurtre de Thomas Trudel.
Pour un autre policier du SPVM qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, la fusillade de mardi soir pourrait être un «message» envoyé aux deux amis de Thomas Trudel.
«Ça pourrait être un message pour leur dire de ne pas parler [au sujet du meurtre]. C’est une piste qui sera assurément étudiée», a-t-il dit.