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L'article provient de Le Journal de Québec
Éducation

Des tests d'admission à la maternelle toujours en vigueur au public

AFP
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2021-11-10T05:00:00Z
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Deux écoles publiques de Québec font toujours passer des tests d’admission dès la maternelle pour être admis dans leur programme d’éducation internationale, alors qu’une initiative amorcée dans le réseau scolaire vise plutôt à rendre ces programmes très populaires moins élitistes. 

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Au début décembre, des enfants de quatre ans qui désirent s’inscrire dans ce programme à l’école Chabot, dans Charlesbourg, et à l’école Monseigneur-Robert, à Beauport, seront invités à participer à des «activités de sélection», d’une durée d’environ une heure. 

Les aptitudes scolaires et les habiletés sociales des enfants seront évaluées par une équipe composée de membres du personnel du centre de services des Premières-Seigneuries, indique sa porte-parole, Martine Chouinard. 

«On a maintenant développé nos propres tests à l’interne», explique-t-elle.  

Le Journal avait déjà fait état de cette situation il y a cinq ans, alors que le processus de sélection était mené par une firme privée. Des experts et des partis d’opposition à l’Assemblée nationale avaient dénoncé la situation, inacceptable dans le réseau public selon eux.   

De son côté, Mme Chouinard explique que la demande pour ce type de programme est forte, puisqu’il y a chaque année dans chacune des deux écoles plus d’une centaine de demandes pour une quarantaine de places disponibles. 

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Un processus de sélection est nécessaire puisque ce programme est offert à tous les élèves du centre de services scolaire, et non seulement aux élèves habitant à proximité de l’école, précise-t-elle. 

Aucune sélection ailleurs 

Or d’autres écoles primaires de Québec, qui offrent le même programme, ont fait le choix contraire. Il n’y a aucune sélection à l’entrée et la priorité est accordée aux élèves du quartier. 

Il y a d’ailleurs de plus en plus d’écoles qui offrent le programme d’éducation internationale (PEI) de manière plus inclusive, affirme-t-on à la SÉBIQ, l’organisme qui agrée et soutient les écoles québécoises où ce programme est enseigné. 

Les écoles qui font passer des tests d’admission dès la maternelle sont «de plus en plus rares», affirme Nathalie Fortier, professionnelle responsable de la mise en œuvre du programme au primaire. «Il y a souvent beaucoup d’écoles de quartier qui offrent le programme, dont il n’y a pas de sélection», affirme-t-elle. 

Au secondaire, plusieurs écoles ont récemment modifié leur processus de sélection afin qu’il ne soit pas basé uniquement sur les résultats scolaires, ce qui permet d’y admettre des élèves moins forts sur le plan académique, indique sa collègue, Annie Ouellet. Les élèves intéressés sont alors invités à rédiger une lettre de motivation ou à faire parvenir un porte-folio, par exemple.  

Ces changements permettent aux écoles de se recentrer sur les valeurs humanistes rattachées au PEI. Il n’y a qu’au Québec où ce programme a une connotation plus élitiste, puisque qu’il a d’abord été offert pour concurrencer les écoles privées, souligne Mme Ouellet. 

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La SEBIQ ne peut forcer les écoles à assouplir leurs critères de sélection, puisque ce sont les établissements qui sont responsables des modalités d’inscriptions dans ce programme. «Mais quand les pratiques vont à l’encontre des valeurs du programme, on a le pouvoir de les influencer», indique Mme Ouellet. 

La SÉBIQ a d’ailleurs lancé il y a deux ans un vaste chantier pour rendre le PEI moins élitiste et accessible aux élèves plus faibles, auquel plus de la moitié des écoles ont adhéré. 

«Avant, il y a des écoles qui acceptaient seulement les élèves qui avaient une moyenne en haut de 85%. Maintenant, de plus en plus, on accepte des élèves qui ont 70% ou 75% de moyenne», affirme Annie Ouellet. 

Dans les écoles primaires Chabot et Monseigneur-Robert, le processus de sélection a aussi été modifié au cours des dernières années, fait valoir Martine Chouinard. Parmi tous les élèves qui ont réussi les tests de sélection, les places sont accordées en priorité à la fratrie et ensuite attribuées au hasard, par une pige. 

Auparavant, les élèves étaient classés selon leurs résultats aux examens d’admission et admis sur cette base, par ordre de priorité. 

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