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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Des sacrifices pour 75 % des Québécois

Les hausses de prix incessantes font en sorte que se serrer la ceinture est en train de devenir un mode de vie

Conséquence de la hausse du coût de la vie : la majorité des Québécois achètent davantage de produits en promotion qu’auparavant. Les commerces à escomptes comme Les Escomptes St-Jean, à Saint-Jean-sur-Richelieu (photo), ont bien sûr grimpé en popularité.
Conséquence de la hausse du coût de la vie : la majorité des Québécois achètent davantage de produits en promotion qu’auparavant. Les commerces à escomptes comme Les Escomptes St-Jean, à Saint-Jean-sur-Richelieu (photo), ont bien sûr grimpé en popularité. Photo Julien McEvoy
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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2022-05-27T04:00:00Z
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Si vous coupez dans les dépenses parce que tout coûte plus cher, vous êtes loin d’être le seul. C’est même plutôt ceux qui font comme si de rien n’était qui sont dans la minorité. 

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L’inflation affecte tout près de trois Québécois sur quatre, révèle un sondage Léger–Le Journal–TVA–QUB publié hier, alors que 73 % des gens comptent diminuer leurs dépenses.

« Aujourd’hui, les Québécois sont en train de couper. Qu’on soit jeune, qu’on soit vieux, qu’on soit riche ou pauvre, tout le monde coupe dans les dépenses », résume le sondeur Jean-Marc Léger.

Pire chez les moins fortunés

Chez les Québécois qui gagnent moins de 60 000 $ par an, la proportion de ceux qui sont forcés de couper monte à 80 %.

Desjardins prévoit d’ailleurs un ralentissement de la consommation, qui va continuer à augmenter, mais moins rapidement. 

Hélène Bégin, économiste principale au sein de la coopérative financière, se veut toutefois rassurante. 

« On ne s’en va pas vers une baisse pure et simple des dépenses de consommation, comme ce qu’on a connu dans les années 1990 et qui a mené à une récession », dit-elle. 

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Si les dépenses de consommation ont bondi de 6 % en 2021 au Québec, Desjardins prévoit qu’elles ne le feront que de 5 % en 2022. 

Un confinement économique

« Ce n’est pas surprenant que les gens s’adaptent et modifient un peu leurs comportements. Le sondage est intéressant, car il permet de voir où ils vont couper », dit encore l’économiste. 

Quatre postes de dépenses arrivent en tête : les Québécois vont couper dans les sorties au restaurant ou au bar et dans les activités culturelles (51 %), ils vont réduire leurs déplacements en voiture (17 %), acheter moins à l’épicerie (12 %) et modifier leurs projets de vacances (11 %). 

« On est passé d’un confinement sanitaire à un confinement économique », illustre Jean-Marc Léger. 

Mais, tout ne va pas mal

Si le rythme des dépenses des Québécois va s’atténuer, tout n’est pas noir pour autant, insiste Hélène Bégin. 

« Oui, l’inflation est forte, mais le taux de chômage est quand même à 3,9 %. La hausse du salaire moyen tourne autour de 5,5 % depuis quelques mois. L’emploi continue de progresser, les salaires montent, ce qui permet de compenser un peu la hausse de l’inflation », énumère-t-elle. 

C’est sans compter l’aide du gouvernement du Québec avec ses chèques de 200 $ en janvier et de 500 $ en mars. 

« Si, individuellement, les gens ont l’impression que c’est faible comme montant, 500 $, il reste que c’est 4 milliards $ qui ont été injectés dans l’économie avec ces deux mesures et que ça gonfle les revenus », explique l’économiste de Desjardins.

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Coussin d’épargne

C’est ce qui fait que dans l’ensemble, le taux d’épargne des Québécois est bien supérieur à celui des Canadiens : 15 % contre 5 %. 

« Il y a encore beaucoup d’argent dans les comptes épargne, beaucoup de gens ont un coussin financier pour limiter les dégâts de l’inflation », résume-t-elle. 

Pédale douce sur l’essence

Ce qui n’empêche pas les Québécois de faire plus attention à leurs sous. 

À plus de 2 $ le litre, le coût de l’essence les préoccupe particulièrement, alors qu’à peine 19 % des répondants au sondage ont soutenu que le prix à la pompe n’a aucun impact sur leur vie.

La plupart vont diminuer le recours à la voiture (44 %) ou seront forcés de couper ailleurs pour faire le plein (28 %).

La chasse aux spéciaux

Si les Québécois réfléchissent plus à la pompe, c’est la même chose dans les allées d’épicerie. 

Plus de la moitié des répondants (57 %) ont assuré qu’ils courent davantage les spéciaux et 28 % privilégient les marques maison.

Des répondants ont aussi dit être prêts à couper sur la viande (25 %) et sur les mets préparés (19 %), voire sur l’alcool (14 %) ou les légumes (14 %) pour épargner.


– Avec la collaboration de l’Agence QMI



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  • Écoutez l'entrevue de Sophie Durocher avec Martin Vézina, Porte-parole de l’Association Restauration Québec, sur QUB radio :




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