Inflation galopante: Près de 75% des Québécois couperont dans leurs dépenses

Agence QMI
Envolée du prix de l’essence, flambée des prix des aliments, coûts records en immobilier: l’inflation galopante affecte tout près de trois Québécois sur quatre qui n’ont d’autres choix que de réduire leurs dépenses.
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C’est à tout le moins ce qui ressort d’un sondage Léger–Le Journal–TVA–QUB dévoilé jeudi qui démontre que 73 % des Québécois comptent diminuer leurs dépenses en raison de l’inflation.
«Aujourd’hui, les Québécois sont en train de couper. Qu’on soit jeune, qu’on soit vieux, qu’on soit riche ou pauvre, tout le monde coupe dans les dépenses», a résumé le sondeur Jean-Marc Léger en analysant les résultats avec l’animateur Richard Martineau sur les ondes de QUB Radio, jeudi.
Les restaurateurs, propriétaires de bars et le monde du divertissement, tous durement éprouvés par deux années de pandémie, risquent d’être les premiers privés des dollars des Québécois.
«L’activité économique, si l’inflation se poursuit, risque d’être perturbée. La grande majorité, 51% des gens, dit vouloir couper dans les sorties. [...] Essentiellement, ce que ça veut dire, c’est que les gens vont moins sortir», s’est alarmé M. Léger.
Réduire ses déplacements en voiture (17%), réduire la facture à l’épicerie (12%) ou encore modifier ses projets de vacances (11%) font aussi partie des stratégies évoquées par les répondants au sondage qui comptent couper dans leurs dépenses.
La proportion de Québécois forcés de sabrer une partie de leurs dépenses grimpe même jusqu’à 80 % pour ceux gagnant moins de 60 000 $.
«Ils n’ont tellement pas d’espace budgétaire. Ils n’ont pas de montant d’argent pour les urgences, alors ils sont obligés de couper», a souligné M. Léger.
Les restaurateurs, propriétaires de bars et le monde du divertissement, tous durement éprouvés par deux années de pandémie, risquent d’être les premiers privés des dollars des Québécois.
«L’activité économique, si l’inflation se poursuit, risque d’être perturbée. La grande majorité, 51 % des gens, dit vouloir couper dans les sorties. [...] Essentiellement, ce que ça veut dire, c’est que les gens vont moins sortir», s’est alarmé M. Léger.
Réduire ses déplacements en voiture (17 %), réduire la facture à l’épicerie (12 %) ou encore modifier ses projets de vacances (11 %) font aussi partie des stratégies évoquées par les répondants au sondage qui comptent couper dans leurs dépenses.
«On est passé d’un confinement sanitaire à un confinement économique. C’est exactement ça!», a signalé le sondeur au cours de sa discussion avec Richard Martineau.
Brûler moins d'essence
À plus de 2 $ le litre, le coût de l’essence préoccupe particulièrement les Québécois, alors qu’à peine 19 % des répondants ont soutenu que le prix à la pompe n’a aucun impact sur leur vie.
Chez le commun des mortels, la flambée de l’or noir a surtout pour effet de diminuer le recours à la voiture (44 %), voir force carrément à faire des coupes ailleurs dans le budget pour continuer à faire le plein (28 %).
«Il y a vraiment un effet dans le quotidien des gens. On atteint un niveau où ça change les habitudes de vie des Québécoises et Québécois», a souligné Jean-Marc Léger.
Malgré tout, à peine 6 % des répondants ont dit vouloir se procurer un véhicule électrique et 5 % veulent se doter d’une voiture moins énergivore, deux options pas toujours faciles à mettre en pratique en raison de la pénurie de véhicules électriques et de la rareté des véhicules usagés.
Courir les rabais
Le panier d’épicerie plus cher que jamais – rappelons que plusieurs catégories d’aliments étaient en hausse de 10 à 20 % sur un an en avril dernier – pousse aussi la grande majorité des consommateurs à modifier leurs habitudes, avec à peine 15 % des personnes sondées qui ne se sentent pas concernées.
Ainsi, 57 % des répondants ont assuré qu’ils courent davantage les spéciaux et 28 % privilégient les marques maison, ce qui marque un changement de paradigme.
«C’est au Québec qu’on utilisait le moins les rabais, qu’on achetait le moins les marques maison, mais c’est de moins en moins vrai», a signalé M. Léger, en précisant que les marques maison représentent désormais de 25 à 30 % des achats.
Des répondants ont aussi dit être prêts à couper sur la viande (25 %) et sur les mets préparés (19 %), voire même sur l’alcool (14 %) ou les légumes (14 %) pour épargner.
MÉTHODOLOGIE
Un sondage Web a été réalisé auprès de 1 019 Québécois-es âgé-e-s de 18 ou plus et ayant le droit de vote au Québec. Les répondant-e-s devaient pouvoir s’exprimer en français ou en anglais et ont été recrutés aléatoirement à l’aide du panel en ligne de LEO. Les données ont été collectées du 20 au 22 mai 2022. La marge d’erreur maximale est de ± 3,1%, et ce 19 fois sur 20. Il est à noter que les nombres présentés ont été arrondis.
Consultez les résultats complets ici.