Des réserves d’eau presque à sec dans certaines municipalités du Québec: «On était en situation d’urgence», affirme le maire de Sutton
Agence QMI
En raison des vagues de chaleur et du manque de précipitations, plusieurs municipalités québécoises lancent l'alerte, leurs réservoirs d'eau potable ayant atteint des niveaux anormalement bas durant la période estivale.
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«Cette année par contre avec les chaleurs, la pénurie d'eau, on était en situation d'urgence», a déclaré le maire de Sutton, Robert Benoît, sur les ondes de LCN, samedi.
La Ville de Sutton compte deux systèmes d’approvisionnement en eau potable: un qui est relié à la nappe phréatique sous le village et un autre situé dans la montagne.
Des réservoirs sont d’ailleurs installés dans la montagne pour répondre aux besoins de tous les habitants de la ville. Toutefois, le niveau des réservoirs était anormalement très bas il y a trois semaines.
«En période d'étiage, actuellement en été... On n'avait pas de pluie depuis à peu près 50 jours ici à Sutton. Donc, à ce moment-là, nos réservoirs baissent considérablement parce qu'il n'y plus d'eau dans les ruisseaux pour l’alimenter», a expliqué le maire.
Pour pallier à ce manque d’eau, la ville a fait affaire avec une firme de camion-citerne pour récupérer de l’eau de la nappe phréatique pour ensuite la monter dans la montagne.
«C'est [deux] camions-citernes de 8000 gallons par camion qui faisaient un aller-retour dans la montagne pour remplir nos réservoirs. Nos réservoirs actuellement, bonne nouvelle, ils sont remplis à 80% et plus, donc nous sommes en bonne position. Et en plus, bien, il pleut depuis 2 jours», s’est-il réjoui.
Bien que personne ne manquera d'eau pour le reste de l'été, le maire soutient que Sutton reste vulnérable à de futures pénuries. Parmi les solutions durables qu'il avait étudiées figurait le pompage d'eau depuis la nappe phréatique.
«Mais ça, ça prend évidemment des canalisations, ça prend des surpresseurs pour être capable de monter ça jusqu'en montagne...C'est à peu près 700 à 900 mètres qu'il faut monter du village. Et ça, c'est environ 20 milliards de dollars. C'est énorme pour une petite municipalité, a mentionné M. Benoît.
Les études et la recherche de financement se poursuivent pour enrayer de manière définitive la menace de pénurie d’eau pendant l’été.
«Le problème ne disparaîtra pas. On est en situation de changement climatique», a-t-il lâché.
Pour voir l’entrevue intégrale du maire de Sutton, Robert Benoit, cliquez sur la vidéo ci-dessus.