Le niveau d’eau particulièrement bas du fleuve Saint-Laurent pourrait avoir causé l’accident de deux motomarinistes
Il n’avait pas été aussi bas depuis 15 ans

Zoé Arcand
Le niveau du fleuve Saint-Laurent, à son plus bas en quinze ans, pourrait avoir contribué à un accident de motomarine à Repentigny qui aurait pu coûter la vie à deux plaisanciers retrouvés ensanglantés sur des rochers habituellement submergés.
Un conducteur de 29 ans ainsi que sa passagère de 24 ans ont été retrouvés blessés tard dimanche soir, près de l’île au Bois Blanc, à quelques dizaines de mètres de la rive.
«Le gars, je pensais qu’il était mort. Ils avaient tous les deux du sang au visage», a raconté Vincent Brouillet, un Repentignois qui a aidé des policiers à retrouver les deux blessés sur le fleuve Saint-Laurent hier soir.

Il a aidé la police
Deux agents l’ont sorti de son sommeil hier soir vers 23h30, ayant vu qu’un bateau était amarré au quai de sa maison, rapporte l’homme de 26 ans. Ensemble, ils ont cherché les naufragés sur son embarcation.
«On a entendu une fille crier alors on s’est rapprochés tranquillement des roches où elle se trouvait. Il n’y avait pas beaucoup d’eau, j’aurais pu rester pris», se souvient-il.
Les pompiers, dépêchés sur les lieux, ont ensuite évacué les deux blessés en civière, indique-t-il.
Ils ont tous les deux subi des fractures et l’homme souffre d’un traumatisme crânien, selon la sergente Éloïse Cossette, porte-parole de la Sûreté du Québec, qui va mener une enquête sur «la capacité de conduire de l’homme qui aurait pu être affaiblie par l’alcool».
Retrouvés sur des roches
Les roches sur lesquelles le duo a été retrouvé sont habituellement submergées, selon M. Brouillet. Au passage du Journal sur place lundi matin, elles émergeaient de près d’un mètre.
Jacques Beaupré, qui habite tout près depuis une quarantaine d’années, remarque la même chose. «C’est rare que l’eau descende aussi bas et qu’on voie autant la plage», ajoute l’homme de 69 ans.

En effet, l’eau est si basse que certaines rampes à l’eau du secteur sont fermées.
«Habituellement, les motomarines ça passe partout, mais cet été, tout le monde touche le fond», a assuré Patrick Goulet, le président du conseil d’administration du Club de motomarine Montréal, qui recommande de rester dans les chenaux.

«C’est anormal ce qui se passe. Il y manque à peu près un mètre d’eau», assure Sylvain Gariépy, pompier retraité et président de Sauvetage Nautique.
«On le sait, les changements climatiques ont un impact et on est en plein dedans», avance-t-il.
Le plus bas depuis 15 ans
À l’ouest de Trois-Rivières, le fleuve atteignait lundi son niveau le plus bas depuis 2010, a assuré Éric Sauvé, le président de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent central.
C’est cyclique, selon lui. «Avant ça, c’était arrivé dans les années 1990.»
Cette partie du Saint-Laurent est principalement alimentée par l’eau des Grands Lacs et des précipitations, explique-t-il.
Ces dernières se font rares au Québec cet été, car le sud de la province n’a pas eu de pluie considérable depuis près d’un mois, selon Environnement Canada.
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