Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Des préposés découpent des taies d'oreiller pour pallier le manque de matériel

Partager

Yves Poirier | TVA Nouvelles

2023-03-10T18:41:25Z
2023-03-11T00:45:38Z
Partager

Un préposé aux bénéficiaires pour 40 usagers, problème de ravitaillement de couches d’incontinence : voilà le triste et inquiétant portrait dressé par des employés de l’hôpital St. Mary de Montréal et leurs représentants syndicaux affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique.

• À lire aussi: Trop de patients pour le nombre de personnel à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Selon eux, la situation va particulièrement mal à l’unité de gériatrie située au cinquième étage de l’établissement de l’arrondissement Côte-des-Neige-Notre-Dame-de-Grâce.

Vendredi, le syndicat qui représente les préposés aux bénéficiaires, les employés à l’entretien et ceux du service alimentaire n’avait pas d’éloges à faire aux gestionnaires.

Récemment, l’hôpital s’est retrouvé avec un problème criant de personnel dans cette unité, avec un préposé aux bénéficiaires pour des dizaines d’aînés, alors qu’il en faut trois de jour et de deux de soir, selon le syndicat.

Une équipe de TVA Nouvelles s’est rendue à l’intérieur de l’unité de gériatrie. Le personnel nous a confirmé qu’ils manquent régulièrement de couches d’incontinence.

Les employés doivent donc appeler ailleurs dans l’hôpital pour en trouver. Il manque aussi parfois de matériel d’hygiène, comme des contenants bleus dans lesquels on met de l’eau et qu’on utilise pour laver les bénéficiaires à la débarbouillette.

Publicité

Quand le personnel n’en trouve pas sur les étagères, il se sert alors des bassines utilisées pour récupérer l’urine. Évidemment, celles-ci sont propres lorsqu’elles sont utilisées pour laver les aînés, mais les employés ont l’impression de travailler parfois dans des conditions de guerre.

Selon la présidente de la section locale 2881 du SCFP, une situation qui consiste à faire de l’échange de matériel s’est produite l’été dernier avec l’ancien hôpital de Lachine.

«Je peux vous dire qu’à plusieurs CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal on manque de débarbouillettes et de serviettes. J’ai appris qu’il y a des trocs qui se font entre les étages, a déploré Fanny Demontigny en mêlée de presse, vendredi.

La présidente du syndicat a mentionné un exemple de l’ampleur du manque de matériel à faire dresser les cheveux sur la tête : «Cet été, on a manqué de débarbouillettes dans un hébergement. Les préposés ont dû couper des taies d’oreiller pour faire des débarbouillettes.»

Réaction du CIUSSS

En réaction à ces révélations, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal a voulu préciser que c'est un «délai d’approvisionnement cette semaine» qui a causé le manque de matériel.

«Nous avons reçu notre commande de couches hier matin. Toutefois, lorsqu’une unité fait face à un manque de produits, nous nous approvisionnons dans d’autre unités. Un transfert de fournitures peut également être fait avec les autres installations de notre établissement au besoin, a fait savoir Alexandre Cadieux, conseiller aux relations médias et direction des communications du CIUSSS dans un courriel.

«Nous assurons avoir les fournitures nécessaires pour prodiguer des soins de qualités aux patients», a-t-il détaillé.

M. Caideux a ajouté que les préposés sont «toujours accompagnés d'infirmières dans leurs tâches».

«La préposée est membre d’une équipe de soins qui s’assure de la prestation des soins. Lorsque des PAB s’absentent et qu’on n’obtient pas de remplacements, les soins sont toujours réorganisés parmi le personnel sur place, dans le but de donner aux patients un service sécuritaire et de qualité.»

Publicité
Publicité