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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Des pénuries de bières Molson commencent à se faire sentir

Plus de 380 dépanneurs Couche-Tard sont touchés, a confirmé l’entreprise

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Francis Halin

2022-04-20T04:00:00Z
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Des petits dépanneurs et des géants comme Couche-Tard commencent à manquer de bières Molson dans leurs frigos en raison du conflit de travail des 420 employés de l’usine de Longueuil.

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« Ça fait déjà trois semaines que l’on n’a pas eu de livraisons, alors on commence à manquer de beaucoup de produits », explique Yongtai Xie, propriétaire du Dépanneur Quatre Saisons, à Saint-Bruno-de-Montarville, en montrant les espaces vides dans ses frigos.

« Ça représente pour nous des ventes de 2000 à 3000 dollars de moins par semaine », confie le propriétaire du dépanneur.

Hier, le géant québécois Couche-Tard a confirmé au Journal que plusieurs centaines de ses dépanneurs avaient aussi dû mal à s’approvisionner.

« Effectivement, suite à l’annonce du conflit de travail chez notre partenaire Molson, nous avons connu des difficultés d’approvisionnement dans près de 380 magasins, principalement dans la grande région de Montréal », a indiqué sa porte-parole Jennifer Vincent.

Le 25 mars dernier, Le Journal rapportait que la grève générale illimitée risquait de provoquer des pénuries de bière d’ici le mois de mai, selon les syndicats. Or, il semble que les effets se fassent déjà sentir.

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« Ça fait mal »

Hier, de nombreux propriétaires de dépanneurs ont confié qu’ils avaient du mal à avoir leurs produits Molson. Des supermarchés de la Rive-Sud visités par Le Journal avaient également des tablettes vides ou très dégarnies.

« On est un magasin indépendant, pas comme les franchises, alors, oui, ça fait mal », a partagé Yongtai Xie.

« Tous les Québécois aiment la Molson. Ce n’est pas une question d’aimer ou de ne pas aimer, c’est que l’on n’a pas de produit à vendre », a-t-il illustré.

Dans Lanaudière, le propriétaire du Provigo de Chertsey, Bruno Desrochers, a expliqué qu’il s’en sortait en faisant de plus grosses commandes.

« J’ai un peu plus de trous en magasins », a partagé celui qui est le vice-président de l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA).

En journée, le président du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) Québec, Michel Rochette, a voulu se faire rassurant. « Il y a des variétés en moins et des quantités qui ont diminué, mais pas assez pour être inquiet », a-t-il assuré.

Pas de commentaire

Jointe par Le Journal, Molson n’a pas voulu fournir d’explications.

« Malheureusement, nous ne commentons pas les détails de notre plan de contingence présentement en cours », s’est limité à dire son porte-parole Frédéric Bourgeois-LeBlanc en coupant court à la conversation.


Dans une décision récente du Tribunal administratif du travail, Molson s’est engagée à ne plus utiliser les services d’une douzaine de personnes, ce qui fait dire au syndicat des Teamsters, qu’il s’agissait de briseurs de grève.

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