Coups de feu à Lévis: un jeune toxicomane s’est retrouvé à faire des «jobs»... et écope d'une peine de prison


Pierre-Paul Biron
Au lieu de recevoir les 25 000$ qu’on lui avait promis pour quatre «missions» dont la première consistait à décharger une arme à feu sur une résidence de Lévis, un jeune homme de 23 ans a écopé d’une peine de 41 mois de prison.
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Aux prises avec des problèmes de consommation et d’argent, Christophe Magnan a accepté à l’été 2024 de commettre des crimes pour un commanditaire qui n’a pas été identifié au tribunal, lors de l’enregistrement de ses plaidoyers de culpabilité.
En échange de 25 000$, le jeune homme, qui avait 22 ans, s’était engagé pour quatre «missions». La première, qui s’est déroulée le 4 juin 2024, consistait à décharger une arme à feu sur une résidence de Lévis.
Magnan agissait comme chauffeur lors de cette virée, tandis que son complice, qu’il ne connaissait pas, s’est chargé de tirer cinq projectiles d’une arme de calibre .308 sur l’appartement de la rue Saint-Joseph.
Le problème pour le délinquant débutant, c’est qu’il a été filmé par des caméras de sécurité, tout comme son véhicule, avec les premiers caractères de sa plaque d’immatriculation.
Vidéos
Quand les policiers se sont présentés chez lui pour une perquisition, ils ont retrouvé une arme à feu de calibre 12, tronçonnée, ainsi que 2000 comprimés de Benzimidazole, un opioïde de synthèse.
Dans son cellulaire, des textos montrant l’offre de 25 000$ pour les quatre contrats sont aussi retrouvés. D’ailleurs, Magnan s’était engagé auprès de son commanditaire «à faire encore mieux» que lors de la première «job» sur la rue Saint-Joseph. Il n’a jamais reçu l’argent.
«La personne lui dit de ne pas oublier les vidéos, que c’était important», a expliqué le juge Charles-Olivier Gosselin dans sa décision sur la peine.
Le magistrat a souligné que même s’il était «tout à fait probable» que le crime soit relié au crime organisé, la preuve hors de tout doute raisonnable n’avait pas été faite, notamment parce qu’aucune information sur la victime n’avait été fournie en preuve.
Il a malgré tout souligné que des jeunes sans antécédents judiciaires comme Magnan pouvaient être attirants pour les gangs criminels, puisqu’ils «évitent d’éveiller les soupçons».
41 mois au total
Le juge a donc condamné Magnan, qui était sans antécédent judiciaire, à une peine globale de 41 mois sur les deux chefs d’accusation, soit trois ans pour l’accusation d’avoir déchargé une arme à feu sur une maison d’habitation et cinq mois pour la possession d’une arme prohibée.
Vu la détention provisoire déjà purgée par le jeune homme dans cette affaire, la peine restante imposée lundi est de deux ans moins un jour, ce qui permet au juge Gosselin d’y jumeler une période de probation de trois ans, dont deux années sous surveillance.
«Une probation de longue durée encadrera le délinquant en lui apportant un soutien et en protégeant la société pour une plus longue période que s’il avait eu une peine de pénitencier», a souligné le juge, ajoutant que Magnan pourrait ainsi recevoir de l’aide une fois sa peine de prison purgée.
«Le tribunal juge inapproprié d’envoyer le délinquant dans un pénitencier, où il serait en contact avec des gens plus lourdement criminalisés, ce qui aurait pour effet potentiel de nuire à ses perspectives de réhabilitation», a estimé le juge Gosselin, insistant sur le fait que Magnan avait exprimé des remords, en plus de collaborer à l’enquête dès le départ en fournissant des déclarations incriminantes aux enquêteurs.
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