Des milliers de textos en preuve: incursion dans la perversion d’un couple pédophile à l’ouverture d’un procès
L’ouverture du procès de Julie Blackburn a permis de se plonger dans les échanges tordus qu’elle et son conjoint, Guy Boutin, entretenaient


Pierre-Paul Biron
C’est une véritable incursion dans le quotidien pervers d’un couple aux idées tordues qu’a permise l’ouverture mercredi du procès de Julie Blackburn. La femme et son conjoint, Guy Boutin, ont piégé une mère qui cherchait à faire garder sa fille, dans l’objectif présumé d’agresser sexuellement l’enfant.
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En fait, Guy Boutin a déjà reconnu sa culpabilité aux infractions qui lui étaient reprochées dans l’affaire, en plus de deux agressions sexuelles sur des mineures commises dans le passé. La Couronne demande maintenant qu’il passe 14 ans à l’ombre, alors que l’homme s’est plaint de ses conditions de détention après qu’il eut été agressé.
Julie Blackburn se défend toutefois d’avoir voulu réellement agresser les enfants recrutés par des annonces de gardiennage placées en ligne.

Des textos exposés mercredi matin par le procureur de la Couronne Me Louis-Philippe Desjardins pourraient cependant laisser croire le contraire.
«On va le faire, mais j’ai quand même une crainte», écrit à un moment Julie Blackburn à son conjoint, précisant avoir peur «de se faire pogner» ou que la fillette les dénonce.
«En la gâtant, elle ne se plaindra pas», lui répond Boutin.
«Ma pédo préférée»
Ces messages, la Couronne en a déposé plus de 2000 pages en preuve. Et plusieurs tournent autour des fantasmes pédophiles du couple. La grande majorité des textos échangés n’ont d’ailleurs pas été lus en salle de cour puisque cela revenait à diffuser de la pornographie juvénile.
Plusieurs échanges permettent tout de même de cerner les perversions de Guy Boutin et de Julie Blackburn, qu’il appelle même sa «pédo préférée». Quand Boutin parle de contacts sexuels avec de jeunes filles, Julie Blackburn lui répond «qu’elle aime ça», «que ça l’excite», «qu’elle est comme ça».
Et quand l’accusée va garder à quelques reprises une jeune fille, l’ébauche d’un plan pour en abuser semble prendre forme dans les messages textes majoritairement initiés par Boutin.
«Il faut prendre son temps pour ne pas la bousculer», a écrit Julie Blackburn avant de mentionner à son conjoint que si l’enfant venait à refuser, il y aurait forcément une solution.
«Rendu là, on va ben trouver.»
Arrêtés à temps, plaide la Couronne
Julie Blackburn a plaidé coupable en ouverture de procès à des chefs d’accusation de production, de distribution et de possession de pornographie juvénile pour les 11 images qu’elle a prises de l’enfant alors qu’elle la gardait.
C’est Guy Boutin qui avait mis une annonce en ligne sur Kijiji, visant à recruter des proies. «Pour mon cadeau, tu sais c’est quoi que j’aimerais? 5 ou 6 [ans]», a écrit le pédophile à sa conjointe.

Six ans, c’est exactement l’âge de la petite fille tombée dans leurs griffes. Sa mère a témoigné aux observations sur la peine dans le dossier de Guy Boutin et elle assiste virtuellement au procès de Julie Blackburn.
L’enfant a été photographiée, mais n’a jamais été agressée sexuellement, les deux accusés n’ayant pas eu le temps de mettre leur plan à exécution, selon les prétentions de la Couronne. C’est une opération d’infiltration du SPVQ à partir de l’annonce de gardiennage qui a mené à l’arrestation du couple.
Me Louis Belliard, l’avocat de Julie Blackburn, entend plaider que sa cliente n’a jamais eu l’intention d’agresser l’enfant, ce qui la rendrait non coupable des chefs d’accusation d’arrangement pour commettre une infraction sexuelle à l’égard d’un enfant.
Julie Blackburn a également reconnu des gestes de bestialité commis avec le chien du couple.
Son procès devant le juge Mario Tremblay se poursuivra vendredi avec la présentation de l’interrogatoire policier. Ce sera ensuite au tour de la défense de faire valoir ses arguments.
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