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L'article provient de TVA Nouvelles

Lettres envoyées par les médecins en négociation: les patients pris «en otage», selon Emmanuelle Latraverse

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TVA Nouvelles

2025-05-28T14:02:46Z
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Des médecins prennent les patients «en otage» lorsqu’ils leur envoient des lettres laissant présager des changements quant à l’accessibilité à leur professionnel de la santé, si la réforme du gouvernement sur leur rémunération est adoptée, déplore l’analyste politique Emmanuelle Latraverse.

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De nombreuses lettres du genre ont fait les manchettes ces derniers jours, dont celle en provenance de la clinique Fort Chambly qui indique que l’«accès à votre médecin de famille pourrait être compromis si nous sommes contraints de prioriser d’autres patients qui nous seraient assignés».

«C’est très dangereux, affirme Mme Latraverse lors de son commentaire à l’émission Le Québec matin. Il y a tellement de patients qui l’ont reçu avec le nom de leur médecin que ce sera assez facile pour le Collège des médecins d’enquêter là-dessus pour voir s’il y a un bris à l’éthique professionnelle.»

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L’analyste politique compare la situation à celle des enseignants, qui ont dû, eux aussi, il y a deux ans, négocier avec Québec.

«Imaginez si des professeurs de la FAE juste avant que la grève soit déclenchée [...] plaidaient leur cause sur leurs conditions de travail et les défis de l’enseignement au Québec à leurs élèves en classe, dit-elle. Qu’est-ce qui serait arrivé? Tu ne peux pas faire ça.»

«Il n’y a personne qui ose prendre les élèves en otage quand il y a ces bras de fer là, ajoute-t-elle. Il n’y a aucune raison de prendre les patients en otage, d’autant plus qu’il y a énormément de désinformation dans ce que véhicule la fédération des omnipraticiens, particulièrement autour du fait de perdre l’inscription à son médecin de famille. C’est écrit noir sur blanc dans le projet de loi que ce n’est pas le cas.»

Cependant, Mme Latraverse convient que le gouvernement a son bout de chemin à faire également pour en arriver à une entente.

«Ce qui vulnérabilise la position du gouvernement, c’est qu’ils donnent l’impression de s’imaginer que changer le mode de rémunération des médecins va régler l’accès à la première ligne», affirme-t-elle.

Les négociations les plus productives ont lieu en retrait de la place publique, selon elle.

«C’est un débat qui est très complexe dans lequel de part et d’autre on veut mener la bataille sur le terrain sur lequel on est confortable plutôt que de reconnaître qu’il faudra à un moment donné se rencontrer dans le milieu, mentionne-t-elle. Ça objectivement, c’est cet été, loin des caméras que ça va se passer.»

Voyez l’analyse complète dans la vidéo ci-dessus

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