«Des grands instants de lucidité»: percer le mystère Jean Leloup


Raphaël Gendron-Martin
Grand amateur de Jean Leloup, Olivier Boisvert-Magnen n’a pas hésité bien longtemps lorsque les éditions Les Malins lui ont offert d’écrire un livre sur le légendaire musicien. Mais pour le journaliste dans la jeune trentaine, il n’était pas question d’écrire une simple biographie sur le Roi Ponpon. Des grands instants de lucidité se veut plutôt une musicographie détaillée sur chacun des albums de Leloup.

Ce sont une cinquantaine d’entrevues qu’Olivier Boisvert-Magnen a menées durant plus d’un an et demi pour percer le mystère Leloup. N’ayant plus d’emploi régulier, à la suite de la fermeture du journal Voir durant la pandémie, le journaliste avait ainsi tout son temps pour contacter des collaborateurs de Leloup.
Dans Des grands instants de lucidité, on plonge ainsi dans la création de chacun des albums de la prolifique carrière du musicien, du «faux départ» de Menteur, en 1989, jusqu’au «vol solo» de L’étrange pays, en 2019.
Boisvert-Magnen a parlé à des collaborateurs de la première heure de Leloup, mais aussi à des auteurs-compositeurs de la nouvelle génération. «Il y en a qui ont été difficiles à trouver!» reconnaît-il.
Au fil des entrevues, et en fouillant chacun des albums, le journaliste s’est rendu compte que Leloup est un artiste qui se remet constamment en question.

«Grâce à ça, il évolue et va chercher chaque fois, ou presque, un nouveau public. Je ne pense pas qu’il y a beaucoup d’artistes comme ça au Québec. Le seul que je verrais, c’est [Daniel] Bélanger, qui fait un trip différent à chaque fois. Leloup aussi fait ça.»
Sans Leloup
Tout au long de la rédaction du livre, Olivier Boisvert-Magnen espérait pouvoir parler à Jean Leloup. Des personnes près du musicien lui ont toutefois souvent dit qu’il était hors du pays, probablement au Costa Rica. Est-ce un regret de ne pas l’avoir rejoint?
«Au début, oui. Je cherchais à avoir son approbation pour le projet. Mais à un moment donné, j’avais tellement fait d’entrevues que je me suis dit que ça allait être un livre qui mettrait en valeur le travail des collaborateurs et collaboratrices de Jean.»
La préface du livre est signée Hubert Lenoir, un artiste que l’on décrit parfois comme un jeune Leloup.
«Au début des années 1990, Jean était vu comme un hurluberlu, dit Olivier. Et la personne qui est vue comme ça dernièrement, au point où l’on oublie parfois sa musique qui est excellente, c’est Hubert.»
♦ Le livre Jean Leloup: des grands instants de lucidité, écrit par Olivier Boisvert-Magnen, est disponible.