Démission de Joëlle Boutin: des doutes et un peu de cynisme
Des électeurs de Jean-Talon ont des doutes sur les raisons invoquées pour justifier sa décision


Jean-François Racine
Quelques électeurs de Jean-Talon ont des doutes sur les raisons invoquées par la caquiste Joëlle Boutin pour justifier sa démission.
• À lire aussi: La députée caquiste Joëlle Boutin démissionne et retourne dans le secteur privé
Neuf mois après sa réélection à l’automne 2022, la députée quittera ses fonctions à la fin du mois pour des raisons familiales et professionnelles. Elle retournera travailler dans le secteur privé.
«Je ne suis pas sûre. Des raisons familiales, il y en a trop. Je n’y crois pas. La famille, ça ne m’a jamais arrêtée même si je n’ai jamais été députée. Elle le savait avant de se présenter. C’est décevant. Ce n’est vraiment pas une bonne raison. C’est du temps qu’on perd encore et ça coûte cher», a affirmé Françoise Lemieux.

Rencontrée sur l’avenue Maguire, dans le comté de Jean-Talon, la dame a précisé qu’elle n’est pas une partisane de la CAQ. Elle n’est pas surprise par la remontée du PQ. «Ce n’est pas surprenant. Il y a eu beaucoup de projets abandonnés. À Québec, on a été mis de côté.»
- Écoutez la rencontre Gagnon-Montpetit avec Karine Gagnon, chroniqueuse politique au JDM et JDQ via QUB radio :
Un enjeu
D’autres électeurs se sont montrés plus compréhensifs. «Je peux comprendre que la conciliation travail-famille soit un enjeu pour les femmes en politique. Ça donne l’occasion à l’opposition d’être plus forte. C’est une bonne chose», a mentionné Geneviève Noiseux.
«Ça me fait énormément de peine», a mentionné une commerçante qui a préféré conserver l’anonymat.
Sur le trottoir, un couple a également avoué ne pas être déçu par la décision de Mme Boutin. La députée avait elle-même été élue dans une partielle à la suite de la démission de Sébastien Proulx, moins d’un an après l’élection générale de 2018.
«On est dur dans le comté ! On n’est pas caquiste. Pourvu que ça ne soit pas la CAQ. Anybody but la CAQ!», a précisé Bruno Michaud.

«Juste parce qu’elle n’a pas eu un poste de ministre. Je pense qu’elle était peut-être déçue. On ne saura pas si on lui avait promis quelque chose. C’est dommage», a ajouté Louise Boisvert.

Pas une vedette
Plusieurs personnes ont aussi répondu qu’ils connaissaient très peu ou pas du tout la députée. Enfin, certains ne cachent pas leur cynisme envers la politique. La désillusion ou la faible confiance envers les élus est bien réelle.

«C’est l’excuse première. Après neuf mois, c’est sûr qu’on se pose des questions. Je ne sais pas ce qu’il a pu se passer comme magouille dans le parti. En politique, ils peuvent dire ce qu’ils veulent et après, ils peuvent se dédire. On y croit moins qu’avant», a expliqué Pierre Cliche, qui continue d’aller voter malgré tout.