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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Des criminels moins gênés de tirer en plein jour à Montréal

Les policiers espèrent qu’une saisie de drogue limitera la violence armée dans les rues de la métropole

Photo Agence QMI, Thierry Laforce
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2022-05-26T02:57:36Z
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Les auteurs des fusillades en plein jour qui terrorisent les résidents de la région métropolitaine ont moins peur de se faire prendre qu’auparavant, reconnaît un haut gradé de la police de Montréal.

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«Je ne peux pas mentir, ces criminels-là sont moins gênés de régler leur compte en plein jour, si opportunité il y a», a constaté Francis Renaud, commandant de la division du crime organisé du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Il répondait aux questions du Journal lors d’un point de presse sur le démantèlement d’un réseau majeur de trafic de stupéfiants dans lequel 21 armes à feu ont été saisies. 

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, et la directrice par intérim du SPVM, Sophie Roy, ont quitté le point de presse après leur allocution sans répondre aux questions des journalistes.

C’était au lendemain d’une autre fin de journée particulièrement mouvementée à Montréal où trois attaques à l’arme blanche et une fusillade qui a notamment atteint la façade du local d’une garderie sont survenues en quelques heures.

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Francis Renaud, Commandant SPVM
Francis Renaud, Commandant SPVM Photo Agence QMI, Maxime Deland

Jeunes et inconscients

Selon M. Renaud, les auteurs des fusillades avant le coucher du soleil, près d’écoles et de garderies ne réalisent souvent pas les conséquences de leurs gestes. Ce type d’événement s’est multiplié dans la région de Montréal au cours des derniers mois.

«Ces gens-là n’analysent pas tout ce qui peut arriver», a-t-il mentionné, en évoquant le risque de victimes collatérales.

L’âge de plus en plus bas de ces criminels fait aussi partie de l’explication.

«Nos plus sages, donc nos plus vieux qui sont dans le crime organisé nous disent qu’ils n’ont plus aucun contrôle sur les jeunes», a pointé M. Renaud.

«C’est leur moyen de sortir leur frustration, de régler leurs comptes. Ils ont les sentiments à fleur de peau et parfois ça passe par tirer un coup avec une arme à feu», a-t-il poursuivi.

Moins liés qu’auparavant

Dans son allocution, la directrice par intérim du SPVM Sophie Roy a déclaré que le démantèlement du réseau de trafic de stupéfiants «vient ainsi priver les criminels d’une source de revenus importante pour financer l’achat d’armes à feu».

Cet important coup de filet aura-t-il un impact direct sur la violence par arme à feu dans les rues ? Pas nécessairement, selon M. Renaud.

«C’est moins relié au trafic de stupéfiants, quoiqu’il est toujours présent», nuance-t-il, en précisant qu’auparavant «la quasi-totalité» des événements avec des coups de feu y était liée.

«Maintenant, on parle de règlements de compte, de phénomènes de gangs. Les réseaux sociaux sont un terrain fertile pour des gens qui font juste s’invectiver et régler ça à coups d’arme à feu», a illustré le commandant.

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