Des cliniques d’ici prêtes à les accueillir
Peu d’Américaines risquent de venir pour avorter

Hugo Duchaine
Des cliniques québécoises d’avortement se disent prêtes à accueillir des Américaines qui voudraient interrompre une grossesse, mais elles estiment que voyager restera trop compliqué et coûteux.
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« Nous avons décidé d’être solidaires. Si des femmes des États-Unis nous appellent, nous les accueillerons à bras ouverts », lance Patricia LaRue, directrice de la Clinique des femmes de l’Outaouais.
Elle ne sait cependant pas si ces appels se concrétiseront.
« C’est possible [que des Américaines se tournent vers le Québec] », croit Jessica Legault de la Fédération québécoise pour le planning des naissances (FQPN).
Un couloir de services
Elle raconte avoir discuté avec une militante américaine, basée à Montréal, qui aimerait créer un couloir de services pour les Américaines, mais rien de concret n’a encore été réalisé.
Elle souligne que la décision de la Cour suprême américaine permettant aux États de bannir l’avortement, prise vendredi dernier, aura des répercussions pour plusieurs années.
« Cette décision-là va affecter en majorité des femmes qui n’ont pas les ressources de payer pour un avortement, encore moins de financer un voyage », ajoute pour sa part France Désilets de la Clinique Morgentaler de Montréal.
De plus, l’avortement est légal dans tous les États limitrophes du Québec.
- Écoutez l'entrevue de Alexandre Dubé avec Patricia Larue, DG de la clinique des femmes de l'Outaouais sur QUB radio :
Mais Mme Legault soutient que des États veulent interdire aux femmes de voyager pour cette procédure ou encore bannir la pilule abortive, encore disponible partout par la poste aux États-Unis.
Surtout, les cliniques d’avortement remarquent que cette décision américaine galvanise les militants antiavortement québécois.
« Nous ne sommes pas à l’abri au Québec, il y a des groupes antichoix très actifs », poursuit Mme Désilets.
En réaction au renversement de l’arrêt Roe c. Wade aux États-Unis, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a déclaré hier que les Québécois devraient se préparer à accueillir les Américaines qui voudraient se prémunir du droit à l’avortement.
– Avec l’Agence QMI
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