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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

À une semaine de la rentrée, des cégeps sont encore à la recherche de profs

Du recrutement se fait à quelques jours de la rentrée

Au Collège Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, on a réussi à combler les cours au prix d’une surcharge pour les enseignants.
Au Collège Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, on a réussi à combler les cours au prix d’une surcharge pour les enseignants. Photo Martin Alarie
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Photo portrait de Dominique  Scali

Dominique Scali

2022-08-16T04:35:28Z
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À une semaine de la rentrée, des cégeps sont toujours en recrutement d’enseignants et songent à donner certains cours à distance ou à surcharger les horaires pour faire face à la pénurie.

• À lire aussi: Des classes sans enseignant à la rentrée?

«Le fonctionnement des cégeps est mis à mal», s’inquiétait Youri Blanchet, président de la Fédération de l’enseignement collégial, en conférence de presse hier matin.

«Dès le mois de juin, on sentait un mouvement de panique dans les syndicats [...]. Habituellement, les tâches sont déjà comblées pour l’automne à ce moment-là», illustre M. Blanchet.

Youri Blanchet. Président FEC-CSQ
Youri Blanchet. Président FEC-CSQ Capture d'écran

Lundi après-midi, le cégep de Matane était en train de rencontrer des candidats qui pourraient enseigner en technologie de génie électrique, alors que les étudiants seront sur les bancs lundi prochain.

Au Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue, on n’a pas réussi à trouver l’enseignant qu’il manquait en techniques de pharmacie. Deux cours de l’automne censés être donnés à Amos seront donc donnés à distance par le Cégep de Baie-Comeau.

Surtout les techniques

Les programmes les plus touchés sont ceux des techniques. En effet, les pharmaciens, les ingénieurs et les infirmières peuvent travailler dans l’industrie pour des conditions bien plus alléchantes.

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Il est peu probable que des étudiants se retrouvent dans une classe sans prof, mais il est possible qu’un cours commence plus tard et doive ensuite être condensé, explique M. Blanchet.

Dans beaucoup de cas, ce sont les autres enseignants du département qui vont se répartir les charges de cours restantes.

C’est ainsi qu’au Collège Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, on a réussi à attribuer tous les cours. Mais à quel prix?

«C’est une situation qui permet aux étudiants de suivre leur programme d’études, mais qui crée une surcharge importante pour le personnel», explique Julie Loyer, du service des communications.

Cette surcharge vient s’ajouter aux «effets pervers de la pandémie», abonde Youri Blanchet, qui rappelle que des étudiants arrivent avec des écueils dans leurs apprentissages en raison notamment de l’enseignement à distance.

En compétition avec les hôpitaux

Reste que même avant la pandémie, il n’était pas rare pour un cégep de devoir recruter à la dernière minute, nuance Bernard Tremblay, président de la Fédération des cégeps.  

«Ce qui est nouveau, ce sont les efforts que nous devons faire» pour attirer les candidats, note Marie-Claude Dupoy, directrice des communications au Cégep de Sherbrooke.  

Là-bas, on a encore besoin d’une personne pour enseigner en informatique, en soins infirmiers, et même en éducation physique pour les futurs policiers.

Pour ce qui est des domaines en santé, les cégeps sont compétition avec les hôpitaux et les pharmacies, où la pénurie de personnel est criante, rappelle M. Tremblay.  

«Les hôpitaux tirent très fort pour les retenir. [Nous disons] aux CIUSSS: je comprends que vous ayez besoin de monde, mais il faut les libérer si on veut développer la relève», dit M. Tremblay.

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