Des ballons envoyés pour espionner, intimider ou déstabiliser?
TVA Nouvelles
Alors qu’un quatrième engin volant a été abattu par l’armée américaine, le monde s’interroge sur l’origine de ceux-ci.
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Un ballon-espion a été envoyé par la Chine, mais pour le moment, on ignore si c’est le cas pour les trois autres.
En entrevue à TVA Nouvelles, l’ex-ambassadeur du Canada en Chine, Guy Saint-Jacques a admis être plutôt dubitatif quant à la provenance de ces objets volants, mais aussi face à leur objectif.
«C’est presque incompréhensible et inexplicable. Pourquoi envoyer tant de ballons qui sont une provocation?», s’interroge-t-il.
M. Saint-Jacques n’écarte pas la possibilité que les ballons aient été simplement envoyés pour tester les mécanismes de défense des Américains. La Chine, mais également la Russie, pourrait avoir envoyé des ballons dans le but de savoir comment les États-Unis réagissent à la présence d’objets volants dans leur espace aérien.
La multiplication de ces ballons au cours des derniers jours est également énigmatique pour l’ex-ambassadeur du Canada en Chine.
«En termes de collecte d’intelligence, vous n’avez pas besoin d’envoyer un ballon par jour», clame Guy Saint-Jacques.
Ce dernier espère que les débris des objets volants seront retrouvés et analysés afin de mieux comprendre leur origine et leur fonction.
Par ailleurs, M. Saint-Jacques ne croit pas que les États-Unis aient envoyé des ballons-espions en Chine. Les Américains disposent de satellites beaucoup plus efficaces, soutient-il.
Un contexte politique tendu
L’ambassadeur à la retraite ajoute que le climat politique entre la Chine et les États-Unis était déjà plutôt tendu avant cette crise et que celle-ci n’améliore en rien la situation.
Ces tensions désavantagent grandement la Chine, qui est en proie à une situation économique difficile. Le président chinois Xi Jinping est très critiqué dans son pays et aurait besoin d’assainir ses relations avec les États-Unis, juge Guy Saint-Jacques.
Un avis que partage le spécialiste de politique américaine, John Parisella.
«La Chine a tout avantage à ce que toute cette tension entre la Chine et les États-Unis, qu’on en vienne à modérer la situation au fil du temps», a-t-il affirmé sur les ondes de LCN.
M. Parisella estime néanmoins que le président Joe Biden a bien réagi depuis le début de cette crise des objets volants, mais que celle-ci deviendra un problème pour le président américain si elle devait se prolonger.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.