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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Des animaux créés par l’intelligence artificielle, une tendance inquiétante

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Photo portrait de Axel  Tardieu

Axel Tardieu

2025-07-27T10:00:00Z
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Depuis le début de l’été, les vidéos humoristiques d’animaux à l’accent québécois envahissent les réseaux sociaux. Une nouvelle tendance du web qui peut faire sourire, mais pose aussi des questions éthiques.

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Dans ces vidéos, les internautes voient un yéti qui fait la fête, un gorille en camping ou un raton laveur sur un chantier de construction.

Parfois drôles, souvent vulgaires, ces scènes virtuelles, disponibles en français, en anglais ou en espagnol, sont créées par des inconnus et cumulent des millions de vues sur TikTok, Instagram ou YouTube.

Elles ont fait leur apparition avec l’arrivée de Veo 3, le nouvel outil d’intelligence artificielle de Google. Sorti au mois de mai, il permet de créer en quelques secondes des vidéos contenant des dialogues, des effets sonores et même de la musique.

Une vidéo créée par l’utilisateur @tabarnak_ai sur TikTok avec Veo 3 de Google.
Une vidéo créée par l’utilisateur @tabarnak_ai sur TikTok avec Veo 3 de Google.
Faire rire

Mahdi Rekkam est l'un des premiers Québécois à avoir essayé l'outil de Google à sa sortie pour faire des vidéos humoristiques. Le résultat est «très impressionnant», dit-il.

Ce développeur de logiciels, cofondateur de l’entreprise Virstate, utilise Veo 3 pour son travail et «par pur plaisir».

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«J'ai toujours aimé faire des blagues, raconte-t-il. Avec l'intelligence artificielle, c'est plus facile que de le faire face à la caméra».

Mahdi Rekkam à Montréal.
Mahdi Rekkam à Montréal. Photo Agence QMI, AXEL TARDIEU

Certains créateurs en profitent pour vendre des formations ou monnayer leurs vidéos, notamment en faisant du placement de produit.

Ce mois-ci, l’entreprise québécoise Lush Lave-Auto a payé 300 $ pour deux vidéos d’une vingtaine de secondes qui mettent en scène un gorille faisant la promotion de ses services.

«L'intelligence artificielle fait beaucoup plus jaser qu’un panneau d’autoroute, estime Gabriel Boisvert, fondateur de Lush Lave-Auto. C’est beaucoup moins cher et les gens trouvent ça beaucoup plus drôle».

Capture d’écran d’une vidéo créée pour l’entreprise Lush lave-auto et leur compte TikTok.
Capture d’écran d’une vidéo créée pour l’entreprise Lush lave-auto et leur compte TikTok.
De possibles dérives

Toutefois, cette technologie qui devient de plus en plus réaliste inquiète le Laboratoire d’éthique du numérique et de l’IA.

«Ça peut être dangereux, pense Frédérik Bruneault, son cofondateur. Ces vidéos pourraient être utilisées pour manipuler les gens. Ça va jeter un discrédit sur les vidéos réelles, par exemple, aux nouvelles».

«Tout le monde peut être victime de ça», concède Mahdi Rekkam qui demande que les plateformes identifient obligatoirement ces contenus artificiels et que des sanctions visent ceux qui désinforment.

«Le gouvernement pourrait passer une loi», estime Jean-Luc Geha, directeur associé de l’Institut de vente HEC Montréal.

Voyez le reportage complet dans la vidéo ci-dessus.

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