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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«Ça change la vie» : comment ces adeptes de l’intelligence artificielle l’utilisent au quotidien

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Photo portrait de Axel  Tardieu

Axel Tardieu

2025-02-21T22:00:00Z
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Rénover son jardin, écrire un document légal ou planifier ses repas de la semaine... Qu’est-ce que l’intelligence artificielle peut vraiment faire pour nous au quotidien? 24 heures a rencontré des Québécois qui ne peuvent plus se passer de cette technologie.

Du matin au soir, Nancy Gariché, experte en cybersécurité à Ottawa, utilise les plateformes ChatGPT, Gemini ou Copilot pour réécrire des textes, trouver des conseils ou générer des images.

Lors de notre visite, elle demande l’aide de l’intelligence artificielle pour aménager son jardin.

À partir de photos prises avec son téléphone, l’outil lui crée des images d’inspiration qu’elle enverra à son architecte paysagiste. Bien plus pratique, selon elle, que de chercher des idées sur Google ou de se rendre en magasin.

«Ça affine ma recherche en comprenant rapidement mes besoins. Ça me fait penser à des choses auxquelles je n’aurais pas pensé», dit-elle.

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Régler des désaccords entre amis

La quarantenaire l’utilise également pour avoir des conseils lors de conflits avec ses proches. «Si j’ai eu une conversation dérangeante, ça m’aide à voir les différentes perspectives de la situation», explique-t-elle.

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Grâce à l’IA, elle crée des quiz bilingues pour ses neveux qui sont au secondaire. En sept secondes, l’outil Quizizz génère des questions dans plusieurs langues sur l’agriculture au Québec au 19e siècle, mais Nancy Gariché relit chaque proposition.

«L'intelligence artificielle fait des erreurs», a-t-elle observé.

Du marketing

Cette technologie n’est pas encore parfaite, mais elle permet de gagner du temps et de l’argent.

Patrice Charbonneau, programmateur de 52 ans à Mont-Laurier, s’en sert pour faire la promotion de B13, sa nouvelle OBNL. En trente secondes, la plateforme Leonardo AI lui propose quatre images en haute définition.

Patrice Charbonneau utilise de plus en plus l’intelligence artificielle dans sa vie.
Patrice Charbonneau utilise de plus en plus l’intelligence artificielle dans sa vie. Photo Agence QMI Axel Tardieu

Là encore, il faut vérifier le résultat. Une image affiche du texte dans une langue inconnue et une autre contient des défauts dans les détails d’une main.

Selon Patrice Charbonneau, ces images lui auraient coûté près de 1000$ dans la vraie vie alors qu’il ne paie que 48$ par mois pour cet outil en ligne.

«On économise vraiment, dit-il. C’est crucial pour pouvoir redistribuer l’argent aux familles dans le besoin plutôt qu’à des agences qui nous fournissent un produit marketing.»

«Je n’ai pas peur de l’intelligence artificielle, c’est l’avenir. Des emplois vont disparaître et des nouveaux vont apparaître», estime-t-il.

Un allié pour sa petite entreprise

Depuis sa maison à Chateauguay, l’IA fait aussi sauver un temps fou à Anne-Laure Thomas dans la planification des repas pour sa famille.

«J’ai besoin de toi pour me faire un menu pour six personnes, deux adultes, quatre enfants», dicte-t-elle à ChatGPT.

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«Je vais te préparer un menu varié et équilibré», répond l’application qui tient compte des goûts et des allergies de chacun.

Anne-Laure Thomas est mère de quatre enfants et à la tête de l’entreprise Anne Design Studio.
Anne-Laure Thomas est mère de quatre enfants et à la tête de l’entreprise Anne Design Studio. Photo Agence QMI Axel Tardieu

«Le temps, c’est tellement précieux dans ma vie de maman et entrepreneure. Je n’ai pas le temps de niaiser», avoue la trentenaire.

Même pour l’aider avec son entreprise, Anne Design Studio, elle utilise l'IA comme un collègue qui la conseille dans la création de ses contenus sur les réseaux sociaux et dans les messages à envoyer aux clients.

«On se parle, on débriefe ensemble, c’est comme un meilleur ami avec qui je partagerais mes idées, dit Anne-Laure Thomas. Ça change la vie, c’est extraordinaire pour les petites entreprises.»

Des outils énergivores

Mais toutes ces requêtes faites grâce à l’intelligence artificielle ont un impact environnemental.

Une recherche sur ChatGPT consomme dix fois plus d’énergie que sur Google, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Sébastien Mosser, professeur en génie logiciel à l’Université McMaster en Ontario, alerte aussi sur des usages potentiellement dangereux.

«Si on se confie à ChatGPT comme à un psy, on n’a aucun contrôle sur ce que la machine va répondre. Récemment, un ado en Floride s’est suicidé après s’être confié à l’IA.»

L'expert ajoute qu’il faut aussi éviter de partager des informations trop personnelles avec ces outils. «On ne sait pas où vont ces données. Il n’y a aucune régulation.»

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