Déjà 20 000 demandes de réfugiés ukrainiens au Canada
Raphaël Pirro et Patrick Bellerose
Des milliers d’Ukrainiens ont demandé un visa pour venir trouver refuge au Canada, depuis l’annonce par Ottawa, la semaine dernière, d’un programme de traitement accéléré.
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Le ministère fédéral de l’Immigration a confirmé, jeudi, qu’environ 20 000 demandes ont été reçues depuis l’entrée en vigueur de l’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU), il y a exactement une semaine, afin d’accélérer les demandes de visa en éliminant la plupart des critères habituels.
À cela s’ajoutent 4733 Ukrainiens déjà arrivés sur le sol canadien depuis le début du conflit.
Du côté de Québec, le ministre de l’Immigration, Jean Boulet, ignore combien de réfugiés choisiront d’établir leurs pénates dans la province, mais assure que les portes sont grandes ouvertes. «Je n’ai pas de limite, je n’ai pas mis de plafond. En fonction des besoins, on aura les structures pour bien les accueillir», promet-il.
Le ministre souligne qu’une majorité de ces réfugiés prévoit demeurer ici «temporairement», avec l’espoir de retourner dans leur pays une fois les combats terminés. De plus, la majeure partie pourrait se diriger dans l’ouest du pays, où sont installées d’importantes communautés ukrainiennes.
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Mesures d’aide
Jeudi, Jean Boulet a annoncé plusieurs mesures pour accueillir ces femmes et ces enfants, principalement, qui fuient l’invasion russe.
«Dès qu’ils vont toucher au sol québécois, on est là pour les accueillir, pour les intégrer, leur offrir des services de francisation, du soutien psychologique, un accompagnement soit pour un retour en emploi, soit pour permettre à leurs enfants d’aller à l’école», a commenté le ministre.
Un kiosque d’accueil à leur intention sera d’ailleurs installé à l’aéroport Montréal-Trudeau.
«On va pouvoir les accueillir dans la langue ukrainienne, explique Jean Boulet. On va les accompagner, les guider et les mettre en contact avec des organismes communautaires, j’en ai 95 qui sont répartis au Québec.»
L’aide pourra notamment prendre la forme d’une offre d’hébergement temporaire, d’un appui financier, de places dans le réseau de l’éducation pour les enfants, d’une couverture complète du Régime d’assurance maladie du Québec ou de cours de français, a énuméré le gouvernement dans un communiqué.
Par ailleurs, Québec invite les entreprises qui seraient intéressées à embaucher des réfugiés ukrainiens à se manifester via l’adresse emploisukraine@mtess.gouv.qc.ca, afin d’être mis en contact avec ceux qui seraient en quête d’un emploi.
Pour le moment, le gouvernement Legault ignore à quel moment les premiers contingents importants de réfugiés ukrainiens pourraient arriver en sol québécois. De plus, aucune enveloppe spécifique n’a jusqu’ici été débloquée pour ce programme.
Autres vagues
Dans un passé récent, le Canada a accueilli d’autres vagues de réfugiés qui fuyaient des zones de conflit.
Quelque 25 000 Syriens ont trouvé asile au pays en 2015-2016, dont environ 5000 au Québec. Certains d’entre eux avaient d’ailleurs été accueillis personnellement à l’aéroport par le premier ministre Justin Trudeau, fraîchement élu.
Le gouvernement canadien travaille également à accueillir 40 000 réfugiés afghans après le retrait des troupes occidentales d’Afghanistan.
– Avec la collaboration de l’Agence QMI