Découvrez pourquoi Catherine Chabot a reporté son mariage
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Patrick Delisle-Crevier
Celle qu’on a pu découvrir dans La candidate revient au petit écran dans le rôle d’une pro des explosifs au caractère bien trempé. Voici une première grande entrevue avec l’actrice, qui s’est posée dans notre fauteuil coloré le temps de discuter carrière, maternité et mariage reporté.
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Catherine, comment vas-tu?
Je vais super bien, je me sens privilégiée de faire mon métier et je suis vraiment contente de pouvoir parler de la série Dernière seconde. Je suis si heureuse que les gens puissent enfin la voir! J’ai eu une grosse année de tournage pendant laquelle j’ai collaboré à cinq projets, soit trois séries et deux films. Tout sort en même temps et c’est très excitant!
Peut-on dire que c’est l’effet de La candidate qui a fait boule de neige?
Cette série a permis aux gens de me découvrir. J’avais tenu des rôles dans les films Menteur, Le guide de la famille parfaite et Lignes de fuite, entre autres, mais c’est certain qu’au petit écran, La candidate a eu un gros effet sur ma carrière.
Comment as-tu vécu cette popularité soudaine?
J’adore prendre le temps de jaser avec les gens. Quand ils viennent me parler, ça me rend heureuse et ça me fait chaud au cœur. Je suis contente que les gens aiment ce que je fais, car c’est pour eux que je fais ce métier.
Parlons de la série Dernière seconde, dans laquelle tu joues une technicienne en explosifs...
J’ai été charmée par le rôle de Véronique, une femme ultra spécialisée qui a de la répartie, qui est solide et qui travaille avec son cerveau. C’est l’une des meilleures démineuses dans l’unité et elle a vraiment les yeux en face des trous. Comme elle a eu à se battre pour sa place, elle ne s’en laisse pas imposer! C’est une femme dans un monde d’hommes, passionnée et obsédée par les bombes. Au fur et à mesure que la série avance, on voit ses failles apparaître et la peur grandir en elle. Ç’a été un beau défi de comédienne qui m’a permis d’explorer des zones plus sombres.
Comment se prépare-t-on à jouer un rôle comme ça?
Il m’a fallu explorer tout ça parce que c’est un domaine qu’on ne connaît pas beaucoup. J’ai eu la chance de passer du temps avec les techniciens en explosifs du SPVM. Ils m’ont même donné accès au costume, qui était lourd en tabarouette! Il faut souffrir pour incarner un tel personnage: tu marches 10 pas avec ce costume et tu es essoufflé comme si tu avais couru un marathon! J’ai aussi eu la chance d’aller dans un champ de démolition où ils ont fait sauter des explosifs. Ç’a été une véritable immersion. Le réalisateur, Julien Hurteau, est fait pour tourner des séries d’action. C’est un génie et personne ne travaille comme lui ici.

Après 12 ans de carrière, est-ce que les choses se passent comme tu l’avais imaginé?
Tellement pas! Je voulais faire du théâtre et jouer dans des tragédies. Finalement, j’ai pris une débarque! (rires) Mais ça n’aurait pas pu mieux tourner. Une prof du Conservatoire disait souvent que c’est la carrière qui te choisit et non l’inverse, et c’est tout à fait vrai. Je me prenais bien au sérieux au Conservatoire: je voulais faire de l’art avec un grand A et jouer dans des pièces expérimentales. Je ne m’attendais pas à ça, je suis tellement heureuse et reconnaissante que je me pince chaque jour!
Qu’est-ce qui te surprend le plus?
Tout est une question de confiance dans ce métier. Plus les projets embarquent, plus la confiance arrive et meilleur on devient. Je réalise à quel point je ne me faisais pas confiance. Je me revois faire des auditions en sortant du Conservatoire et je me rends compte que je n’aurais pas pu tenir un rôle principal à cette époque parce que je n’étais pas prête. Finalement, tout arrive à point et au bon moment. Quand j’ai commencé à écrire du théâtre, j’ai réalisé que j’écrivais de la comédie, finalement. J’ai réalisé que je pouvais être drôle et faire rire les gens et je me suis mise à embrasser ce côté-là. À l’époque, je voulais faire du théâtre avec un grand T parce que je me prenais au sérieux et que je sortais avec un philosophe. (rires)
De quoi es-tu la plus fière?
D’être restée collée à qui je suis. Je n’ai pas essayé de devenir quelqu’un que je ne suis pas. Je suis demeurée fidèle à mes valeurs.
Comment ce métier-là est-il arrivé dans ta vie?
J’étais le genre de petite fille qui faisait des spectacles et qui forçait sa sœur, son frère et sa cousine à participer. Même dans la cour d’école, je me prenais pour Geena Davis! Au secondaire, comme j’étais vraiment timide, je faisais de l’art dramatique, mais pas à l’école parce que je craignais d’être jugée. Le théâtre m’a permis de sortir de ma coquille. Plus tard, j’ai eu Fabien Cloutier comme prof et je suis rentrée dans l’amour du théâtre à 100 milles à l’heure.
Le deuil de la série La candidate a-t-il été difficile à vivre pour toi?
J’ai beaucoup pleuré, car j’étais déçue que la série ne revienne pas. Il me semble qu’elle aurait mérité au moins quatre saisons! Ç’a été comme une peine d’amour. J’ai parfois le goût d’appeler mon personnage pour prendre de ses nouvelles. Alix a été mon personnage âme sœur parce que j’ai pu lui insuffler tout ce que j’étais, comme la maladresse et l’humour. Elle me ressemblait sur plusieurs points. J’ai pu me laisser aller à être complètement fofolle.
Tu as quitté Québec pour venir habiter à Montréal. Ça s’est fait comment?
Au départ, j’avais un préjugé négatif contre Montréal et je ne voulais pas y habiter, mais je me disais que je ne pourrais pas faire carrière en tant que comédienne à Québec. Je suis arrivée ici à reculons, mais ça n’a pas pris deux secondes que j’étais en amour avec la ville. Ma gang est ici, je suis une personne urbaine et j’aime l’effervescence de Montréal.
Ton conjoint et toi avez acheté un duplex. Comment ça s’est déroulé?
On a acheté un immeuble qui était destiné à de grands rénovateurs tellement il y avait de travaux à faire. On s’est lancés là-dedans et on a tout refait. Un couple d’amis s’est installé au deuxième avec sa fille. On a donc une belle dynamique, nos filles jouent ensemble, on se donne des coups de main et on a une vie de quartier incroyable.
Aimerais-tu faire carrière en France ou aux États-Unis?
J’aimerais surtout que ma carrière m’emmène à voyager, mais je ne suis pas celle qui changerait de vie pour aller tenter sa chance ailleurs. Je n’y ai même jamais pensé. J’aime le Québec, j’aime travailler ici et j’aime mon monde.
Comment aimes-tu ton rôle de maman?
Joséphine a quatre ans. J’adore être maman, c’est un rôle majeur pour moi. En même temps, ça me rend anxieuse parce que je veux toujours faire la bonne affaire. Je suis retournée travailler alors qu’elle n’avait que trois mois et c’est mon chum, Nicolas, qui est resté à la maison avec elle. Mon homme de la construction était papa à la maison! J’aime ça, car je trouve que les mentalités changent. Ses collègues de travail lui ont même fait un barbecue pour célébrer sa vie de papa à la maison! Malgré tout, j’ai trouvé ça difficile de reprendre le travail si rapidement.
Est-ce que Joséphine a le sens du théâtre comme sa mère?
Oui, elle est tellement théâtrale et aussi un peu drama queen, donc la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre. (rires) Elle me ressemble beaucoup. Elle a joué ma fille dans la série Qui a poussé Mélodie? Le tournage n’a pas été simple, car elle n’aime pas qu’on lui dise quoi faire. Elle a du tempérament.
Ton chum t’a fait la grande demande il y a quelques années et vous n’êtes toujours pas mariés. Pourquoi?
Oui, il a même demandé ma main à mon père il y a six ans! Mais comme on a acheté un duplex, notre argent passe là-dedans. Le lien sacré du mariage n’est pas si important pour nous. On souhaite surtout célébrer notre amour, faire un party en famille et entre amis avec notre gang.
Quels sont tes projets au cours des prochains mois?
Cet été, on pourra me voir dans le film Folichonneries, d’Érik K. Boulianne, qui interprète le personnage de François. Je joue le rôle de sa blonde, Julie. Après une relation de plusieurs années, ils se rendent compte que leur vie sexuelle n’est plus satisfaisante et décident d’ouvrir leur couple et d’expérimenter le libertinage et le polyamour. Le tout est fait dans la bienveillance, car ils espèrent ainsi se retrouver. Je reprendrai aussi mon personnage de Chloé Therrien du film Menteur, dont la suite s’appellera Menteuse. J’y joue une cocaïnomane, une amoureuse transie et une woke. Il y a aussi les séries Qui a poussé Mélodie? et L’aréna. L’actrice prend beaucoup de place, alors l’autrice est en pause...