Découvrez le secret du succès d’entreprises centenaires de Québec


Diane Tremblay
Le Journal vous invite à plonger dans l’histoire fascinante d’entreprises centenaires qui sont toujours en activité à Québec. Symboles de réussite et de longévité, elles ont su faire preuve d’une grande capacité d’adaptation dans un contexte de continuité.
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En raison de sa longue histoire, la ville de Québec abrite plusieurs entreprises centenaires toujours en activité sur son territoire (voir la liste plus bas). Même si les propriétaires ne sont pas toujours issus de la famille, on les sent animés par leur sens du devoir et leur désir de continuer.
Seulement 16% des dirigeants d’entreprises familiales sont issus de la troisième génération et 6% de la quatrième et plus, selon l’Enquête statistique sur les entreprises familiales québécoises 2020 publiée par le centre de référence Familles en affaires – HEC Montréal. Outre le transfert familial, il y a le transfert à l’interne ou à l’externe lorsqu’il n’y a pas de relève.

Dans le cas du transfert familial, l’exemple de La Maison Simons confond toutes les statistiques puisque l’entreprise est la propriété de la famille depuis 1840.
Préparer la relève
«La capacité et la volonté que l’on manifeste pour préparer la relève jouent pour beaucoup dans la pérennité des entreprises familiales», soutient Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréal et spécialiste du commerce de détail.
Pour les dirigeants, prendre les commandes d’une entreprise familiale peut s’avérer un immense défi face aux attentes pour continuer à croître et à prospérer.
«L’héritage, c’est un plus, mais également un gros poids sur les épaules. Ce poids-là est d’autant plus complexe que ce n’est pas uniquement une question de préserver l’héritage, c’est une question de le faire fructifier.»
«Donc, il faut garder l’héritage tout en modernisant l’entreprise. Vous savez, lorsque Peter Simons a décidé de sortir de Québec, c’était une très grosse décision pour lui», a rappelé M. Nantel.
La nostalgie des belles années
C’est bien connu, la nostalgie joue avec les cordes sensibles des consommateurs en éveillant chez eux des sentiments qui rappellent le bon temps. Plusieurs clients sont fiers de mentionner qu’ils ont déjà fréquenté des commences alors qu’ils accompagnaient un grand-parent au temps où ils étaient des enfants. Maintenant, c’est à leur tour de partager ces traditions. Afficher une marque de commerce centenaire peut donc très bien s’intégrer dans une stratégie marketing, ce qui ajoute de la valeur.
«Essentiellement, le message que cela envoie, c’est que si l’entreprise est toujours là, c’est parce qu’elle a su être à l’écoute des consommateurs.»
Selon M. Nantel, que ce soit pour une entreprise centenaire ou une jeune entreprise qui veut prospérer, il y a deux conseils importants.
«Il faut aimer passionnément son domaine et son entreprise et il faut aimer passionnément ses consommateurs. C’est eux qui vont dire si vous allez dans la bonne direction ou pas. Il existe probablement 50 trucs que vous pouvez lire dans un livre, mais les 48 autres sont très marginaux par rapport aux deux premiers», a-t-il conclu.
Les plus vieux commerces de Québec
- Boutique John Darlington*: 1775
- La Maison Simons: 1840
- La Maison Lépine: 1845
- Brunet: 1855
- Brûlerie Rousseau: 1867
- J.A. Moisan: 1871
- Cantin et fils: 1872
- Delisle Monuments: 1898
- Biscuits Leclerc: 1905
- Juneau & frères: 1919
*La boutique porte maintenant le nom de Darlington par Riverstone
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