Nathalie Simard nous parle de son retour sur scène
Le spectacle musical «Evangéline» sera présenté à Montréal, Québec et Moncton dès février 2026. Billets en vente à evangelinemusical.ca
Michèle Lemieux
La dernière année a été un véritable parcours du combattant pour Nathalie Simard, qui a vécu des moments exceptionnels à tous les égards. La naissance de sa petite-fille, sa rupture, son retour dans sa région: tous ces événements ont contribué à son épanouissement. Sa carrière n’est pas en reste, puisqu’elle renouera avec le spectacle musical en incarnant Sœur Marguerite dans Evangéline, une fresque épique qui sera présentée l’année prochaine. Entre-temps, Nathalie rebâtit son nid avec l’élan et la force de celle qui, au cours de la dernière année, a choisi de se prioriser.
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Nathalie, es-tu heureuse de faire ton grand retour sur la scène l’année prochaine avec le spectacle musical Evangéline?
Oui, c’est un beau cadeau. Evangéline, c’est une fresque épique, une histoire librement inspirée d’Evangéline, mêlant faits réels et libertés artistiques. Quand ce projet m’a été offert, je ne savais pas s’il pourrait s’intégrer à mon horaire déjà bien rempli avec, entre autres, ma tournée Mon Noël. Mais je voulais tellement en faire partie qu’on a réussi à tout faire fonctionner ensemble. Puis, j’ai reçu la chanson de Sœur Marguerite...
C’est donc le personnage que tu incarneras?
Oui. C’est un texte très puissant. Elle dit: « C’est au nom de toutes les femmes que les hommes ont mises à genoux...» Ça m’a tellement parlé. Sœur Marguerite se projette dans Evangéline et l’encourage à faire ce qu’elle-même aurait rêvé de faire. «Au nom de toutes les femmes, tant que l’amour est au bout, vas-y, pars, vas chercher ton Gabriel. On est toutes derrière toi.» Evangéline est une battante qui se bat pour l’amour et pour l’amour de soi. Le texte de cette chanson est très émotif. C’est comme ma vie.
Aurais-tu souhaité rencontrer une sœur Marguerite dans ta vie?
Bien sûr! Quand j'étais jeune, je rêvais d'entrer chez les sœurs pour être tranquille. Je voulais vivre entourée de femmes pour avoir la paix. Sœur Marguerite veut sortir du cadre, du carcan. Mon personnage est inspiré d’une vraie nonne, une femme de cœur, libre et forte. Ce sera une mégaproduction. Nous travaillons avec des gens renommés à travers le monde.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les beaux projets se multiplient pour toi!
Oui, et ce sont de véritables cadeaux. Chanter et jouer, c’est ce que je fais depuis mon plus jeune âge. Maintenant que j’ai 55 ans, Evangéline est un beau défi qui m’est offert. Par ailleurs, en novembre et décembre prochains, il y aura la tournée de Noël. Nous venons également de lancer un nouveau numéro de mon magazine Simplement bien avec Nathalie, qui traite des tabous. Je suis aussi à la radio du lundi au jeudi à Country Pop. Le rôle d'animatrice a pris beaucoup de place dans ma vie ces dernières années.

Les derniers mois ont été particulièrement chargés sur le plan personnel, notamment avec la venue de ta petite-fille.
Oui, et c'est vraiment un beau cadeau. J'arrive de l'île d'Orléans, où j’ai passé du temps avec ma fille, mon gendre et Maélyse. Nous sommes allés nous déposer à Sainte-Pétronille, où j’ai vu le jour. Je suis à revoir ma vie, à rebâtir mes souvenirs, à effectuer un retour aux sources. C’est tellement nourrissant et vivifiant!
Tentes-tu de ne conserver que le beau?
Oui, avec la conscience que j'ai aujourd'hui et mon expérience de grand-maman, de mère, de femme. Il y a beaucoup de prises de conscience qui font mal, mais ça fait partie de la vie. Plus on vieillit, plus on est éveillé. Avec le recul, je réalise que j’ai fait preuve d’audace dans ma vie. Avec la conscience que j’ai acquise, je ne sais pas si je serais aussi fonceuse si je dénonçais aujourd’hui. C’est incroyable comme la vie est bien faite: chaque chose arrive au bon moment. Jamais je ne regretterai de l'avoir fait.
Est-ce que ta petite-fille te permet de renouer avec les beaux souvenirs de la maternité?
Absolument. Ève est devenue maman à 31 ans, avec tous les outils qui sont à sa portée. J'écoute parler de grands spécialistes et je constate que j’ai tout fait par instinct. Il ne faut jamais sous-estimer son pouvoir. L'instinct maternel ou paternel est très fort. La petite amène une autre profondeur dans mon lien avec ma fille. Comme je suis déménagée près de chez elle, je suis aux premières loges. Je la regarde aller avec sa propre fille. Je vis des moments exceptionnels. C’est très touchant.
En devenant maman, ta fille réalise-t-elle à quel point tu as été dévouée envers elle?
Elle m’a toujours respectée, mais je dirais qu’il y a maintenant quelque chose de consolidé par rapport à son parcours et à certaines situations que nous avons vécues, notamment l'instabilité. Elle réalise à quel point j'ai été forte, car j’ai pu la soutenir et la sécuriser à travers toute cette folie qu’est ma vie. Ève essaie d’apporter beaucoup de douceur dans la vie de sa petite. Son amoureux et elle sont des parents extraordinaires!
C’est comme si nos enfants compensaient à leur manière pour ce que nous n’avons pas été en mesure de leur offrir.
Tout à fait. Ève comprend pourquoi je n’ai pas pu faire certaines choses, notamment sur le plan financier. Elle me dit que j’ai été tellement bonne, en dépit de tout ce que j’ai vécu et de l’instabilité qui faisait partie de ma vie. Malgré tout, je lui ai fait vivre de beaux moments et elle en conserve de nombreux en mémoire.
Alors il y a beaucoup d’admiration entre vous?
Oui, c’est beau, c’est doux, c’est nourrissant. En vieillissant, on a besoin de solidité. On apprend à se la créer. Il faut se faire confiance et faire confiance à la vie, parce qu’elle est bien faite. Tout arrive parfaitement.
Est-ce que je me trompe en affirmant que, dans la dernière année, tu t’es choisie?
C’est tout à fait exact: je me suis choisie. Et je suis tellement fière de l’avoir fait. Dans le passé, j’ai recréé des patterns, mais j’ai officiellement réussi à les casser. Vient un moment où il faut voir sa vérité et l’accepter. Il faut faire preuve de bienveillance envers soi-même et se dire que ça fait partie de son chemin.
De toute manière, ça ne donne rien de se taper sur la tête...
Effectivement. Je l'ai souvent fait. Mais maintenant, je veux prendre soin de moi et me prioriser, faire les bons choix pour moi, pour mon bien-être. Ça fait du bien de me retrouver, d'être dédiée à des gens qui ne me tromperont jamais et qui sont reconnaissants pour l'amour que je leur donne. Ma fille, ma petite-fille, mon gendre, c’est mon cercle que je protège jalousement. Mon gendre est extraordinaire. Il est parfait. C'est un bon père. Il est travaillant, dévoué et très dégourdi pour ses 28 ans. Ève a su choisir le bon gars pour elle.
Parlons de ton célibat. Est-ce que tu apprécies cette période où tu te déposes?
Oui. J’aime me retrouver avec moi-même. Je n'ai pas de stress financier, car c'était souvent moi la locomotive du couple. Je n’ai pas besoin d’un homme pour vivre ou pour subvenir à mes besoins. C'est le plus beau cadeau que j'ai pu me faire. Ça me permet de remettre mes priorités à la bonne place et de vraiment savoir ce que je veux.
Songes-tu parfois à entrouvrir la porte à l’amour?
Je ne suis vraiment pas pressée. Je n'ai besoin de personne. Je dors bien, seule. Je me cuisine des petits soupers, je prends du temps pour moi, je me crée un petit univers. Alors le prochain, il entrera dans ma vie pour les bonnes raisons. Je sais que j’ai souvent dit ça, mais maintenant je suis ailleurs. La sagesse et le fait de devenir plus responsable me font espérer que le prochain sera le bon.
En même temps, il faut se donner le droit à l’erreur...
Absolument. L'erreur est humaine. C'est juste que, rendue à mon âge, j’ai envie de prendre mon temps. Si je rencontre un homme, je ne déménagerai pas avec lui tout de suite. Actuellement, j'ai besoin de mon espace. Et surtout, je n’ai pas le temps. Je ne cherche pas du tout. Quand ça arrivera, ça arrivera. Je ne suis pas sur les sites de rencontre. Éventuellement, je risque de rencontrer quelqu'un dans le cadre de mon travail. On verra. Mais pour l’instant, je me retrouve. Je suis en date avec moi-même. Ça me permet aussi de passer des moments avec des amis. Et c’est évident que mon rôle de grand-mère prend beaucoup de place. J’ai toujours hâte de revenir à la maison. Je suis en train de rebâtir mon nid. Il a souvent été détruit, mais actuellement, je le rebâtis. Et je sais où aller chercher mes brindilles... (sourire)
Alors la dernière année a été chargée en émotions de toutes sortes?
Oui. J'ai beaucoup appris. Ça m'a coûté cher pour apprendre, mais ça fait partie de la vie. Et j’ai plein de projets. Je suis gâtée.
Cela témoigne de l’amour qu’on a pour toi!
C'est fou, après toutes ces années! Il ne faut jamais abandonner, même quand on pense que c'est terminé. Et on ne doit jamais rien tenir pour acquis non plus. Actuellement, j’ai le sentiment de récolter. En vieillissant, il faut prendre soin de nous, faire les bons choix. Il faut profiter de la vie tout en restant équilibré.
C’est un aspect important pour toi?
Oui. Je me rebâtis un avenir. Je comptais sur les autres pour m’organiser... et ils m’ont organisée! Maintenant, je m’en occupe moi-même. Cette prise en charge me sécurise énormément et cette sécurité, il n’y a que moi qui puisse me l’apporter...