Découvrez le métier auquel Alain Choquette aspirait avant de devenir magicien
Les billets pour le spectacle «Entre histoires et illusions» sont en vente sur le site alainchoquette.ca

Marjolaine Simard
Alain Choquette fait son grand retour sur scène pour une grande tournée québécoise de son nouveau spectacle de magie Entre histoires et illusions. Dans ce voyage fascinant, il nous raconte l'histoire de la magie tout en revisitant les moments marquants de ses 35 années de carrière, marquées par la passion et les voyages. Rencontre avec un homme toujours prêt à se réinventer, à poursuivre son rêve et à nous entraîner avec lui dans cette aventure inoubliable et magique.
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Alain, tu célèbres 35 ans de carrière et ça continue...
Quand on dit 35 ans, c'est un vrai 35 ans, car je calcule à partir du jour où j'ai commencé à vivre de ça. Mais si on remonte plus loin, j'ai commencé à faire mes premiers spectacles vers 13-14 ans. Je faisais des démonstrations de magie au cinéma Pine à Sainte-Adèle.
D'où vient ta passion pour la magie?
J'ai découvert la magie grâce à un tour que m'a appris mon père. Cela a éveillé ma curiosité, et j'ai ensuite trouvé un livre à la bibliothèque de Sainte-Adèle, où j'ai appris mes premiers tours. J'ai commencé à créer des spectacles que je jouais dans des écoles, hôpitaux et centres pour personnes âgées. Très jeune, j'avais même un petit réseau d'hôtels, dans les Laurentides, où je présentais mes numéros tout en poursuivant mes études.
Parle-nous de ta famille...
J'ai deux frères, un plus vieux et un plus jeune.
Il semble aussi que le sport était important dans ta famille. Tu as même été dans la ligue de hockey junior majeure du Québec...
Mon grand frère, Marc, était mon modèle. Il était très sportif. En dehors du hockey, j’ai joué au volleyball au niveau provincial, participé aux Jeux du Québec en athlétisme. J’ai eu un bon classement en tennis, et gagné des championnats amateurs de golf. Il y avait aussi le badminton, le squash, le ping-pong... Il y a quelques années, j’ai même participé à une compétition de culturisme. C’était pour le fun, dans un gym. L’objectif était de montrer la meilleure amélioration en quatre mois. Michel Barrette faisait partie des concurrents. Je ne vous montrerai pas ma photo en petite tenue, mais elle existe. (rires)
Te prédestinais-tu déjà à devenir magicien à temps plein?
J'ai d'abord travaillé dans l'hôtellerie, notamment à l'hôtel Esterel. J'y donnais des spectacles, mais j'occupais aussi plusieurs rôles: animation, gestion des sports nautiques, ventes et relations publiques. Passionné par ce domaine, je pensais que l’hôtellerie serait ma voie. Un revirement de situation m’a poussé à me consacrer pleinement à la magie, finalement.
Que s’est-il passé?
J'ai perdu mon emploi parce que j’étais trop dévoué. Mon patron préférait garder le contrôle sur tout, et parfois, ça nous force à nous séparer des bonnes personnes. J'ai donc perdu l’emploi que j’adorais. À 24 ans, je me suis retrouvé sans job et je me suis dit : «Je vais essayer la magie!»
Était-ce possible de réellement vivre de ce métier en commençant?
Je me suis demandé comment vendre mes spectacles, et j'ai eu l'idée de passer par la télé. J'ai donc proposé mes services à l’émission Ad Lib avec Jean-Pierre Coallier. Tout s'est enchaîné à partir de là. Ad Lib a été une aventure de huit ans.
Tu étais encore inconnu; comment as-tu réussi à vendre tes services à une émission de télé aussi populaire?
À 26 ans, en 1988, après avoir digéré la perte de mon emploi, j’ai pris l’initiative de contacter la production d’Ad Lib. J'avais repéré une faille dans leur programmation: les soirs de hockey, ils n’étaient pas sûrs de l'heure exacte de l'émission en cas de prolongation. Je me suis proposé comme «invité tampon», prêt à intervenir si le hockey finissait plus tôt et à ne pas participer si le hockey finissait plus tard. Ça évitait de couper un invité qui aurait été déçu. J’ai rencontré l’équipe de recherchistes et ils ont été impressionnés.
Tu as fait de très gros spectacles dans ta vie. Il faut bien contrôler sa nervosité, puisque ton agilité est au cœur de tes numéros...
L’insécurité est normale au début. Pour mon premier spectacle, en 1993, Première apparition, mon producteur, Jean-Claude Lespérance, m’avait bien préparé en me faisant jouer 30 soirs à Sherbrooke. On a rodé le spectacle, puis on est allés au Saint-Denis pour 30 à 40 soirs devant 1200 personnes.
C'est avec ce spectacle que tu t'es habitué à la scène?
À la vraie scène, oui. Ensuite, le spectacle est allé à Atlantic City en 1994, où je suis resté six mois. J’ai aussi fait des passages remarqués dans des émissions de télé américaines. Je sentais que ma carrière décollait aux États-Unis. Un producteur américain nous a même proposé un spectacle, mais j’avais déjà une tournée prévue au Québec. J’étais déçu de ne pouvoir accepter, car j’avais le rêve américain dans la tête. C'est un rêve que mon père m’avait transmis.
Ton père faisait quoi dans la vie?
Mon père était dans l'assurance, mais il a travaillé à New York dans l'hôtellerie quand il était plus jeune. Il adorait Frank Sinatra, Tony Bennett, et on regardait beaucoup de télé américaine à la maison. Heureusement, Jean-Claude m’a dit : «T’en fais pas, j’ai un plan B pour te consoler!» Et ce plan a été l’une de mes plus belles aventures. Le spectacle s’appelait Fascination et il a été présenté au Forum de Montréal pendant 10 soirs, devant 10 000 personnes chaque fois. Au total, j'ai joué ce spectacle devant 101 000 spectateurs.
Finalement, tu as concrétisé ton rêve américain à Las Vegas?
Las Vegas est arrivé plusieurs fois dans ma carrière. Entre 1996 et 1999, j’ai présenté des centaines de représentations au Caesars Magical Empire et au Paris Las Vegas. J’ai adoré vivre à Las Vegas! Le climat chaud et sec est parfait pour un golfeur.

Tu as ensuite conquis la France...
Oui, j'avais envie de vivre l'Europe. Pour percer ce marché, j’ai dû utiliser mes talents de vendeur. Ça n’a pas été facile et ça ne s’est pas fait en une nuit, mais à force de persévérance, on a été invités à participer à des émissions de télé et à la radio. En 2014, mon spectacle Drôlement magique a connu beaucoup de succès. On a donné 500 représentations, juste à Paris! À cette époque, j’étais déjà avec ma compagne, Geneviève, avec qui je partage toujours ma vie. Elle a été d’un grand soutien, même si on passait des mois sans se voir. Elle m’a encouragé à vivre ce rêve-là.
Est-ce que Geneviève est dans le milieu aussi?
Oui! Au début de notre relation, elle travaillait chez Spectra, elle connaissait bien le domaine. Aujourd'hui, elle a sa propre entreprise. On a traversé beaucoup de tempêtes, mais on s’aime toujours. C’est ça, la vie de couple. On ne vit pas ensemble pour l’instant, on a chacun notre chez-nous dans le Vieux-Montréal, mais je pense qu’on va bientôt emménager ensemble. Ça fait 14 ans qu’on est ensemble. On a deux chiens, Adèle et la petite Agathe, qui est âgée de trois mois.
En janvier 2020, tu as été victime d’une crise cardiaque. C’est le genre de chose auquel on ne s'attend pas, surtout quand on est un grand sportif. Comment va ta santé?
Ils ont trouvé le problème et l’ont réparé. C'est dû à un problème héréditaire du côté de mon père. Je fais donc très attention; je suis suivi et je surveille mon cholestérol. Geneviève, ma conjointe, m’a sauvé la vie. C’est elle qui m’a trouvé pendant ma crise. Si elle n’était pas arrivée ce jour-là, on ne se parlerait sûrement pas aujourd’hui.
Pour terminer, tu te consacres donc à fond sur ton spectacle jusqu’en 2026, c'est bien ça?
On verra jusqu’où ça me mène, il y a des dates qui vont s’ajouter. Sinon, en plus de mes conférences, je suis invité en Italie, l'été prochain. J'y donnerai des spectacles, mais aussi des séminaires devant 5000 magiciens.