Découvrez l'actrice derrière ce personnage d'«Indéfendable»
Ne manquez pas «Indéfendable», du lundi au jeudi 19h, sur TVA.
Alicia Bélanger-Bolduc
Le public pourra découvrir un nouveau personnage bouleversant dans la série Indéfendable, interprété par Katia Rock. L'artiste multidisciplinaire n’en est pas à sa première présence sur nos écrans!
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Dans la série Indéfendable, vous interprétez le rôle de Janie Brunet, une personne en situation d’itinérance qui est accusée d’incendie criminel. Parlez-moi de votre personnage.
Mon personnage est dans un état de grande fragilité pendant une crise psychotique. Elle sent qu’elle va faire un geste grave et tente d’en parler à une intervenante d’une maison de chambres, mais puisqu’elle a consommé, elle se voit refuser l’entrée. En colère, elle décide d’agir et d’allumer un feu devant la porte de cette maison. Cette action prendra de grosses proportions.
Comment était-ce d’interpréter un personnage avec autant de souffrance?
J’ai aimé interpréter ce rôle et rencontrer l’équipe. La sensibilité des réalisatrices Mariane McGraw et Anne De Léan m’a aidée à comprendre les nuances de mon personnage et à le rendre plus fort. J’ai connu des gens qui ont fait ce genre de crise et j’ai essayé de me mettre à leur place pour m’inspirer, tout en restant dans cette fragilité. C’était agréable de créer son histoire, ses peurs, sa gestuelle. Cette réalité est cependant trop souvent représentée à l’écran. Mon rêve serait d’inviter des scénaristes à passer du temps dans ma communauté. Je voudrais la leur faire visiter pour qu’ils puissent constater nos richesses et imaginer d’autres types d’histoires, puisque la réalité est bien différente.
Vous êtes aussi une artiste de plusieurs talents, notamment celui d’autrice-compositrice-interprète. Comment cela vous nourrit-il?
J’ai sorti mon premier album, intitulé Uapen Nuta / Terre de nos aïeux, en 2022, après 35 ans de carrière. Avec ce projet, j’ai retrouvé l’enfant de huit ans en moi. Cet album a été quatre ans de cheminement personnel où j’ai dû trouver ce que je voulais raconter. J’ai terminé ma tournée de spectacles dernièrement, et de me retrouver sur scène était un vrai plaisir, je me sentais à ma place. J’ai également une passion pour le conte. Il y a des projets à cet effet en préparation.
Pourquoi avoir eu le goût d’intégrer le jeu dans votre carrière?
Le conte réunissait déjà de nombreuses facettes, comme raconter une histoire et donner vie à un personnage. Ma carrière d’actrice s’aligne parfaitement avec cette passion pour l’art oral, car elle me permet aussi d’incarner des personnages. C’est une progression naturelle pour moi, un engagement où je me donne corps et âme.
Vous avez également joué dans la série Pour toi Flora... Cela a-t-il été un projet marquant pour vous?
Cette série, c’est aussi l’histoire de mon père qui a subi les pensionnats. Je pouvais enfin raconter ce qu’il avait vécu. Elle a été réalisée par Sonia Bonspille Boileau. C'était important pour moi qu’une autochtone raconte une histoire qui a marqué notre communauté. Je n’avais jamais vu un plateau aussi silencieux, les gens chuchotaient et marchaient tranquillement. Pour une comédienne qui se plonge dans cette douleur, c’était libérateur.
Quels sont vos désirs de création pour la suite?
J’ai travaillé sur deux projets qui ont été filmés en partie chez moi, sur la Côte-Nord: le long métrage Capitaine, du réalisateur William Mazzoleni Valin, ainsi que la série Anticosti. Sinon, j’aimerais beaucoup produire un livre audio sur les traditions orales qui m’ont été transmises par les aînés de ma communauté, en créant aussi l’univers sonore.