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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Décote du Québec: «Incapable de contrôler ses dépenses», la CAQ «blâme le correcteur»

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-04-17T01:44:07Z
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L’économiste et chroniqueur Francis Gosselin avoue n’avoir guère été convaincu et impressionné par la sortie du ministre des Finances, Eric Girard, qui a défendu sa gestion des coffres du Québec alors que la firme Standard & Poors (S&P) a annoncé mercredi avoir abaissé la cote de crédit de la Belle Province.

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«C'est comme quand on ne fait pas très bien son devoir, qu'on a la correction, puis qu'on blâme le correcteur», a lancé M. Gosselin, en entrevue à l’émission Le Bilan.

«Il y a des gens indépendants qui ont regardé les finances publiques du Québec, qui ont dit "meh". Et donc, M. Girard peut bien inventer toutes sortes de passe-passe comptables comme il le souhaite. Ça reste que ce que nous dit Standard & Poor's aujourd'hui, c'est que les finances publiques du Québec se détériorent, que le risque est accru et que ça mérite évidemment une décote», a ajouté l’économiste.

Il y a un an, Eric Girard affirmait pourtant que le Québec n’était pas à risque de voir sa cote être abaissée.

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Un an plus tard, S&P ouvre même la porte à une deuxième décote consécutive pour le Québec si celui-ci ne reprend pas le contrôle sur ses dépenses, a soutenu Francis Gosselin.

«Pendant la pandémie, il y avait beaucoup d'incertitudes, mais depuis cette période-là, ça fait presque trois ans, on n'a qu'une période quand même plus intéressante où il aurait été opportun de reprendre le contrôle des finances publiques. Et pourtant, ça a été déficit record après le déficit record. Donc on sent que même quand les choses vont bien, le gouvernement Legault est incapable de contrôler ses dépenses», a indiqué l’expert.

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc

«Et donc là, on s'apprête peut-être à une période un peu plus difficile de guerre commerciale, de récession. Qu'est-ce que ça va être? On a eu le chiffre de 13 milliards lors du dépôt du budget. Certains s'attendent à ce que ça soit bien pire encore à la fin de l'année», a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, le Québec doit composer avec une décroissance de la population active et imposable.

«Ça fait de moins en moins de contribuables qui se partagent des déficits de plus en plus gros», a mentionné Francis Gosselin.

Les déficits du gouvernement Legault s’ajoutent à la dette publique de 351 milliards, qui fait en sorte que le service de la dette représente présentement près de 5,3% du budget total de la province.

«Si on ne prend pas le contrôle, ça va être de pire en pire et ça pourrait devenir incontrôlable», a affirmé l’économiste et chroniqueur.

Le Québec n’est cependant pas le seul à vivre une telle situation. Plusieurs autres provinces, ainsi que le gouvernement fédéral, se sont de plus en plus éloignées de l’équilibre budgétaire.

«On a essentiellement créé un déficit qui est opérationnel. On a mis en place des choses qui sont très difficiles à enlever. On a ajouté des postes, on a augmenté des salaires», a expliqué M. Gosselin.

«Chaque fois qu'on rajoute de nouveaux programmes, de nouvelles dépenses, de nouveaux bidules, c'est difficile de faire un pas de recul. La solution un peu magique, c'est de faire croître l'économie et de maintenir ces niveaux de dépenses constants. Mais ce que fait le gouvernement Legault depuis deux ans, c'est que dans une période de relative faible croissance, on a continué avec une machine qui rajoutait constamment des salaires plus élevés, des nouveaux programmes, de nouvelles dépenses. Et c'est là où on est un peu pris à la gorge», a-t-il ajouté.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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