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L'article provient de Le Journal de Montréal

Déconfinement: un sentiment de normalité qui fait du bien

Les nouveaux assouplissements redonnent le sourire à de nombreux Québécois, vaccinés ou non

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Jérémy Bernier et Erika Aubin

2022-03-12T22:43:20Z
2022-03-13T05:00:00Z
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Les Québécois sont soulagés de pouvoir enfin profiter de leurs activités préférées sans réserve, qu’ils soient vaccinés ou non, alors que les commerces peuvent désormais fonctionner au maximum de leur capacité. 

• À lire aussi: Première journée d’une vie presque normale

Patricia Bon et son neveu Xavier, 5 ans, s’en donnent à cœur joie au centre d’amusement Récréofun de Saint-Bruno-de-Montarville.
Patricia Bon et son neveu Xavier, 5 ans, s’en donnent à cœur joie au centre d’amusement Récréofun de Saint-Bruno-de-Montarville. Photo Erika Aubin

« Les enfants étaient tellement contents quand je leur ai dit qu’on allait au centre d’amusement. Ils criaient et sautaient partout dans la maison ce matin », lance Jonathan Morin, rencontré par Le Journal au Récréofun de Saint-Bruno-de-Montarville. 

Comme il n’est pas vacciné, sa famille et lui n’ont pas pu s’y rendre depuis septembre, alors qu’ils y étaient abonnés auparavant. « On va pouvoir reprendre une vie normale », affirme-t-il. 

À Québec, Pierre-Luc Michaud et son frère Jérôme n’ont pu s’empêcher de profiter de la levée du passeport vaccinal dès le premier jour. Ils avaient attendu ce moment avec impatience.

Le Cochon Dingue de Lebourgneuf à Québec, a bénéficié d’un achalandage monstre, hier.
Le Cochon Dingue de Lebourgneuf à Québec, a bénéficié d’un achalandage monstre, hier. Photo Didier Debusschère

« On est venu déjeuner au resto ce matin et on s’en va au cinéma cet après-midi. On se gâte, ça fait longtemps qu’on n’est pas sorti ! », s’exclame l’homme devant une assiette bien remplie, au Cochon Dingue de Lebourgneuf. 

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Un « boum » d’appels 

La levée de nombreuses mesures sanitaires hier a enlevé un poids sur les épaules de plusieurs commerçants, après deux ans de difficultés financières. 

« On a eu un boum d’appels pour ce week-end. Ça nous permet d’aller nous chercher une clientèle qu’on avait perdue », souligne Isabelle Gagnon, copropriétaire du centre d’amusement Imaginarius de Québec. 

Il y avait une ambiance de fête hier soir au bar Vieux St-Hubert, à Montréal, avec la reprise des activités de karaoké. Depuis hier, la majorité des mesures sanitaires sont levées au Québec.
Il y avait une ambiance de fête hier soir au bar Vieux St-Hubert, à Montréal, avec la reprise des activités de karaoké. Depuis hier, la majorité des mesures sanitaires sont levées au Québec. Photo Agence QMI, Toma Iczkovits

Même son de cloche du côté du bar karaoké Au Vieux St-Hubert, à Montréal, où tous les jeudis, vendredis et samedis sont déjà « bookés » pour mars et avril. « Les gens ont vraiment hâte de venir chanter ! », jubile la propriétaire Stéphanie Morin. 

Le resto-bar Huis Clos sur la rue Saint-Denis à Montréal était bondé en début de soirée.
Le resto-bar Huis Clos sur la rue Saint-Denis à Montréal était bondé en début de soirée. Photo Agence QMI, Thierry Laforce

Jean-Philippe Gauthier, propriétaire du bar Huis Clos à Montréal, était aussi soulagé de pouvoir ouvrir à plein rendement et jusqu’au petit matin. « Rouler à 50 % de capacité, c’est presque impossible d’arriver à dégager des profits », a-t-il souligné.

Seule ombre au tableau, des restaurateurs ne seront toujours pas en mesure d’ouvrir leur établissement à 100 % et aux horaires réguliers, en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

« C’est une belle nouvelle, mais je ne pourrai toujours pas ouvrir le lundi et le mardi. Il me manque au moins 125 employés pour gérer mes restaurants comme avant », déplore Pierre Moreau, PDG de Restos Plaisirs.

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Bon pour la cohésion 

La plupart des clients vaccinés des différents établissements visités par Le Journal étaient d’ailleurs en accord avec l’abolition de ces mesures.

« Il ne fallait pas qu’on aille trop vite, mais je pense qu’on est rendu là. C’est une bonne chose », estime Line Julien. 

Elles ont été la source de nombreux conflits dans la population, mais aussi dans les familles, souligne-t-on.  

« On peut enfin changer de sujet et tourner la page. Ça va faire du bien à tout le monde », croit pour sa part Marie-Noëlle Laguë.

Avec la collaboration d’Olivier Faucher

Les mesures retirées    

  • Le passeport vaccinal dans les lieux publics  
  • Capacité d’accueil limitée à 50 %  
  • Limite de personnes assises à une table dans des lieux publics  
  • Interdiction de danse ou de karaoké  
  • Registre des visiteurs dans les résidences pour aînés  
  • Isolement des cas contacts  
  • Buffets libre-service interdits     

Les mesures qui restent     

  • Port du masque dans les lieux publics (sera retiré au plus tard à la mi-avril)  
  • Port du masque dans les transports publics (sera retiré au plus tôt au mois de mai)     

En voyage  

Pour les vaccinés :  

  • Test antigénique négatif nécessaire pour rentrer au pays    

Pour les non-vaccinés :  

  • Test PCR négatif nécessaire pour rentrer au pays et au 8e jour du séjour   
  • Isolement de 14 jours au retour au pays     

Des allègements d’un bout à l’autre du pays  

Les différentes provinces canadiennes ont chacune entamé un plan graduel de déconfinement. Cependant, la levée des mesures sanitaires ne se fera pas au même rythme d’un bout à l’autre du pays. Certaines provinces misent sur la prudence tandis que d’autres ont déjà pratiquement mis fin à toutes les restrictions pour lutter contre la propagation du virus.

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 ONTARIO

Les Ontariens n’ont plus à présenter de passeport vaccinal depuis le 1er mars. La levée des mesures sanitaires se fera graduellement jusqu’à la fin de l’ensemble des restrictions, dont le port du masque, le 27 avril prochain.


ALBERTA

Les Albertains vivent leur vie pratiquement comme si le danger lié à la COVID-19 n’existait plus. Le passeport vaccinal a été levé depuis plus d’un mois déjà. Cela fera aussi bientôt deux semaines que le port du masque n’est pas obligatoire, sauf dans les transports en commun pour les personnes de 13 ans et plus et dans certains établissements de soins.


COLOMBIE-BRITANNIQUE

À l’autre bout du pays, le port du masque dans les lieux publics intérieurs, sauf les transports en commun, n’est pas exigé. « Porter un masque est un choix personnel », peut-on lire sur le site du gouvernement. Or, la preuve de vaccination sera requise encore jusqu’au 8 avril. 


ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD

La province des Maritimes avance avec prudence. On a levé la fin du passeport vaccinal le 28 février dernier, mais les limites de capacité seront en place jusqu’au 7 avril. Le plan par étapes pour assouplir les mesures de santé publique ne prévoit pas encore la levée du port du masque. 

– Erika Aubin

Le jour où tout a basculé...   

Horacio Arruda et François Legault le 12 mars 2020.
Horacio Arruda et François Legault le 12 mars 2020. Photo d'archives

Il y a deux ans, le 12 mars 2020, le gouvernement Legault annonçait une série de mesures musclées pour ralentir la propagation de la COVID-19. On comptait alors 13 cas dans la province, dont deux patients hospitalisés. Voici ce qu’en disaient les autorités à l’époque.


« Tout le Québec doit se mettre en mode d’urgence. Pour le moment, la pandémie est sous contrôle. Les prochaines semaines vont être critiques. Notre but est de ralentir au maximum la propagation du virus »

« On va annoncer des mesures pour aider toutes les entreprises qui ont des problèmes de liquidité dus aux impacts du coronavirus. On ne va laisser tomber personne. »

– François Legault, premier ministre


« C’est un virus qui se propage plus que la grippe. C’est l’approche très agressive au départ, par nos actions, qui va diminuer l’introduction et qui va étaler la courbe [des cas]. »

« Il est clair qu’on brime un peu les droits individuels, mais c’est pour le bien collectif. »

– Horacio Arruda, directeur national de Santé publique


Marie-Pier Roy

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